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09/04/2008 - 08:56

Retour prochain de la mission humanitaire, Ingrid ne sera pas du voyage

Après avoir essuyé un refus cinglant de la guérilla des Farc, la France a annoncé mardi soir le retour prochain de la mission humanitaire envoyée pour secourir l'otage Ingrid Betancourt en Colombie.


La présidence française a indiqué que son chef de la diplomatie Bernard Kouchner se rendrait "prochainement dans la région" pour discuter de la situation des otages.

Yolanda Pulecio, mère de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt, otage des Farc, a rendu visite mardi soir à des détenus membre du mouvement de la guérilla colombienne, dans la prison Modelo de Bogota. Ancien otage des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), Luis Eladio Perez, qui accompagnait Mme Pulecio, a déclaré à des journalistes, avoir expliqué aux prisonniers des Farc sa proposition pour obtenir la libération d'Ingrid Betancourt et d'autres otages aux mains de la guérilla.

"Comme l'avait dit le président (français Nicolas) Sarkozy (...), ce rejet est une faute politique grave en plus d'une tragédie humanitaire", a annoncé le ministère français des affaires étrangères au nom des trois pays, la France, l'Espagne et la Suisse, participant à cette mission partie il y a une semaine. "Les trois pays facilitateurs prennent acte de la décision du secrétariat de l'Etat-major central des Farc de rejeter la mission médicale qui était destinée à venir en aide à Ingrid Betancourt et aux autres otages les plus affaiblis", selon le communiqué du Quai d'Orsay.

Quelques heures plus tôt, le secrétariat de l'état-major central des Farc avait jugé "irrecevable" cette mission, excluant d'agir sous "la pression médiatique". Cette initiative n'est "pas le résultat d'une concertation mais de la mauvaise foi du (président colombien Alvaro) Uribe à l'encontre du gouvernement français", a proclamé la guérilla marxiste. "Nous n'agissons pas sous l'influence du chantage, ni sous l'impulsion de campagnes médiatiques", peut-on lire dans un communiqué publié mardi par l'Agence bolivarienne de presse, proche de la guérilla.

Selon les Farc, la mort de son dirigeant Raul Reyes, abattu lors d'un raid de l'armée colombienne le 1er mars en Equateur, démontre que le président colombien est "l'obstacle principal et l'ennemi numéro un de l'échange". "Alors que nous faisions des gestes concrets en faveur d'un échange de prisonniers, le président Uribe planifiait et exécutait le lâche assassinat du commandant Raul Reyes", indique le texte de la guérilla qui constitue sa première réaction officielle.

"Celui qui ordonne à ses généraux un sauvetage (des otages) par l'armée, a feu et à sang, celui qui offre des millions de dollars, appelant la guérilla à déserter avec les prisonniers, celui-là ne veut pas d'échange", estiment les Farc, en référence aux récentes déclarations de M. Uribe. La direction des Farc déclare également que la libération "des guérilleros emprisonnés en Colombie et aux Etats-Unis sont notre priorité". La Colombienne Anayibe Rojas, membre de la guérilla, et le guérillero Ricardo Palmera, sont actuellement détenus aux Etats-Unis.

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), en lutte contre les autorités colombiennes, réclament aussi la libération de 500 guérilleros en échange de celle de 39 otages, dont Mme Betancourt, séquestrée depuis plus de six ans. Mardi déjà la sénatrice de gauche Piedad Cordoba a estimé, lors d'une déclaration à la chaîne de télévision privée Caracol, que le rétablissement de la confiance avec les guérilleros était un "travail complexe". "Mais si l'on ne parle pas avec les Farc, il est impossible qu'il existe une possibilité" d'organiser une telle mission, a dit la sénatrice, dont la médiation au côté du président du Venezuela Hugo Chavez avait débouché sur la libération de six otages depuis janvier.

Un avion français Falcon 50 a attendu en vain à Bogota pendant une semaine un signal pour se rendre dans la jungle de San José del Guaviare (sud-est), une région où se trouverait Ingrid Betancourt. A Paris, Astrid Betancourt, la soeur de l'otage, a qualifié le rejet des Farc de "mauvaise nouvelle", mais estimé que la guérilla laissait "la porte ouverte à des négociations".

De son côté, Hervé Marro, porte-parole du comité de soutien à Ingrid Betancourt, a qualifié "de claque" aux efforts de la France le rejet par la guérilla.

Source: yahoo news




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