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France
06/11/2008 - 16:37

Inauguration de la première 'prison après la prison'

Paris- Une unité carcérale d'un nouveau genre, censée accueillir des criminels ayant purgé leur peine mais qui seraient déclarés toujours dangereux, a été inaugurée en France.


La ministre de la Justice, Rachida Dati, s'est rendue à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) pour marquer la mise en service de ce qui a été baptisé "centre médico-socio-judiciaire".

Sorte de 'prison après la prison', l'endroit accueillerait ces détenus d'un nouveau type pour une "rétention de sûreté".

Ce centre pourrait toutefois rester vide longtemps, puisque la loi de février dernier qui a introduit les nouvelles dispositions n'est pas rétroactive et ne s'appliquera pour l'essentiel que dans une quinzaine d'années.

La loi prévoit que certains criminels condamnés à 15 ans de réclusion et plus pourraient être placés dans ces centres, pour une période d'un an renouvelable indéfiniment, à condition qu'ils soient déclarés dangereux par un collège d'experts.

Le Conseil constitutionnel a laissé la porte ouverte à une mise en oeuvre immédiate de la loi dans des cas marginaux.

Si des détenus sortis de prison après leur peine et placés alors sous le régime de la "surveillance de sûreté" - sorte de contrôle judiciaire renforcé - violent leurs obligations de soin ou de résidence, ils pourront être placés en "rétention de sûreté". Une dizaine de personnes sont actuellement concernées.

"Le centre de Fresnes est le symbole d'une nouvelle justice, une justice qui protège, une justice qui sanctionne, une justice au service des Français. C'est aussi le symbole d'un engagement fort : celui de la lutte contre les criminels les plus dangereux et du refus de la fatalité", a dit Rachida Dati à Fresnes dans un discours d'inauguration.

La gauche et les syndicats de magistrats estiment que la loi viole un principe fondamental : on pourra être détenu non pour ce qu'on a fait mais pour une hypothétique action future. L'ex-ministre socialiste de la Justice Robert Badinter a estimé que cette disposition relevait d'une logique "totalitaire".


Source: Yahoo News


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