Une odyssée criminelle de seize années, jalonnée de sept tombes de jeunes filles ou d'adolescentes, enlevées, violées et mises à mort. Entre tous ces crimes circule une fourgonnette, une C15 de couleur claire. À son bord, Michel Fourniret et Monique Olivier, mari et femme depuis 1987 mais surtout unis dans une frénésie criminelle sans précédent. "C'est la première fois qu'on voit cela en France: un couple qui prémédite d'enlever de jeunes vierges", s'étonnait le procureur de Charleville-Mézières durant l'instruction.
Le procès de ce duo qu'on dit diabolique s'ouvre demain et va durer deux mois. À 66 ans, Michel Fourniret, baptisé "l'ogre des Ardennes", répond de cinq meurtres, deux assassinats, autant de séquestrations, de viols ou de tentatives. Les faits ont été commis entre1987 et 2003, en France et en Belgique, sur des jeunes filles, âgées de 12 ans pour la plus jeune, 21 ans pour les plus âgées.
Isabelle, Fabienne, Jeanne-Marie, Élisabeth, Natacha, Céline et Mananya… Emboîtant le pas à son épouse, Michel Fourniret a avoué cette série de crimes pour satisfaire son obsession: "Chasser les jeunes filles vierges". Ce parcours est stoppé net en juin2003. Le 26, le commissariat de Beauraing, dans les Ardennes belges, reçoit la plainte d'une fillette de 13ans, accompagnée d'une automobiliste qui a récupéré l'enfant alors qu'elle venait d'être enlevée. La petite victime, ligotée à l'arrière d'une fourgonnette et menacée de viol, avait réussi à s'échapper. En route vers le commissariat, elle désignera le véhicule dans lequel elle a été séquestrée.
Quelques heures plus tard, la police belge interpelle Michel Fourniret. Elle ignore qu'elle vient de mettre la main sur un tueur en série. Il faudra attendre une année et les aveux de Monique Olivier pour qu'éclate l'une des plus grandes affaires criminelles de ce début de siècle. 1987, Michel Fourniret est en prison à Fleury-Mérogis pour une série d'agressions sexuelles.
Avec Monique Olivier qu'il ne connaît que par correspondance, il noue un pacte. Elle lui trouvera une jeune fille vierge pour assouvir son fantasme. En échange, il promet de tuer son premier mari. Le stratagème se met en place quelques semaines après sa sortie de prison. Le couple s'est installé dans l'Yonne. Le 11décembre 1987, à quelques dizaines de kilomètres de leur domicile, Isabelle Laville, 17ans, est enlevée alors qu'elle rentre du collège. Sous le prétexte de chercher sa route, Monique Olivier, seule à bord du véhicule, fait monter Isabelle.
Quelques kilomètres plus loin, Michel Fourniret, un jerrican à la main, se fait passer pour un automobiliste en panne sèche. Dix-neuf ans plus tard, dans un village de l'Yonne, à l'endroit où se dressait jadis un transformateur EDF accolé à un puits, les ossements d'Isabelle Laville sont retrouvés. Le crâne est entouré d'un sac de supermarché, comme cela sera le cas pour d'autres exhumations. Michel Fourniret expliquera qu'il ne voulait pas que la tête des victimes soit directement en contact avec la terre.
"Une forme de respect", assure-t-il aux enquêteurs. Les crimes vont se succéder. Toujours le même stratagème. Monique Olivier endort la vigilance des "proies" désignées par son mari. Elle se sert de leur bébé pour les mettre en confiance, prétextant ainsi être à la recherche d'un médecin… Parfois, elle assiste au viol, sommée de vérifier la virginité des jeunes filles. Sourde aux supplications d'une enfant de douze ans sur laquelle elle procède à la toilette intime avant de la livrer à son ogre de mari.
Sans ces aveux, combien d'affaires seraient demeurées inexpliquées? Des années, des juges nantais avaient, en vain, tenté d'élucider l'enlèvement de Natacha, 13 ans, sur le parking d'un supermarché de Rezé, près de Nantes. Le corps de la fillette a été retrouvé sur une plage de Vendée. Le couple Fourniret avait été jugé la veille à Nantes pour une affaire de dégradations de tableaux appartenant au premier mari de Monique Olivier. Sur le parking, la seule vue de cette fillette en manteau violet, repartie chez elle chercher un porte-monnaie, avait réveillé la pulsion de Michel Fourniret.
"Il fait partie des tueurs en série très organisés, froids, méticuleux et obsessionnels", selon un psychologue. Une trentaine de parties civiles attendent l'ouverture de ce procès, même si beaucoup de victimes n'escomptent pas l'expression de remords. Comme l'illustration du cynisme décrit par les experts, Michel Fourniret laisse planer le doute sur sa présence aux audiences. Une façon de déserter le parcours sanglant que les jurés et victimes vont devoir emprunter.
laprovence.com
Le procès de ce duo qu'on dit diabolique s'ouvre demain et va durer deux mois. À 66 ans, Michel Fourniret, baptisé "l'ogre des Ardennes", répond de cinq meurtres, deux assassinats, autant de séquestrations, de viols ou de tentatives. Les faits ont été commis entre1987 et 2003, en France et en Belgique, sur des jeunes filles, âgées de 12 ans pour la plus jeune, 21 ans pour les plus âgées.
Isabelle, Fabienne, Jeanne-Marie, Élisabeth, Natacha, Céline et Mananya… Emboîtant le pas à son épouse, Michel Fourniret a avoué cette série de crimes pour satisfaire son obsession: "Chasser les jeunes filles vierges". Ce parcours est stoppé net en juin2003. Le 26, le commissariat de Beauraing, dans les Ardennes belges, reçoit la plainte d'une fillette de 13ans, accompagnée d'une automobiliste qui a récupéré l'enfant alors qu'elle venait d'être enlevée. La petite victime, ligotée à l'arrière d'une fourgonnette et menacée de viol, avait réussi à s'échapper. En route vers le commissariat, elle désignera le véhicule dans lequel elle a été séquestrée.
Quelques heures plus tard, la police belge interpelle Michel Fourniret. Elle ignore qu'elle vient de mettre la main sur un tueur en série. Il faudra attendre une année et les aveux de Monique Olivier pour qu'éclate l'une des plus grandes affaires criminelles de ce début de siècle. 1987, Michel Fourniret est en prison à Fleury-Mérogis pour une série d'agressions sexuelles.
Avec Monique Olivier qu'il ne connaît que par correspondance, il noue un pacte. Elle lui trouvera une jeune fille vierge pour assouvir son fantasme. En échange, il promet de tuer son premier mari. Le stratagème se met en place quelques semaines après sa sortie de prison. Le couple s'est installé dans l'Yonne. Le 11décembre 1987, à quelques dizaines de kilomètres de leur domicile, Isabelle Laville, 17ans, est enlevée alors qu'elle rentre du collège. Sous le prétexte de chercher sa route, Monique Olivier, seule à bord du véhicule, fait monter Isabelle.
Quelques kilomètres plus loin, Michel Fourniret, un jerrican à la main, se fait passer pour un automobiliste en panne sèche. Dix-neuf ans plus tard, dans un village de l'Yonne, à l'endroit où se dressait jadis un transformateur EDF accolé à un puits, les ossements d'Isabelle Laville sont retrouvés. Le crâne est entouré d'un sac de supermarché, comme cela sera le cas pour d'autres exhumations. Michel Fourniret expliquera qu'il ne voulait pas que la tête des victimes soit directement en contact avec la terre.
"Une forme de respect", assure-t-il aux enquêteurs. Les crimes vont se succéder. Toujours le même stratagème. Monique Olivier endort la vigilance des "proies" désignées par son mari. Elle se sert de leur bébé pour les mettre en confiance, prétextant ainsi être à la recherche d'un médecin… Parfois, elle assiste au viol, sommée de vérifier la virginité des jeunes filles. Sourde aux supplications d'une enfant de douze ans sur laquelle elle procède à la toilette intime avant de la livrer à son ogre de mari.
Sans ces aveux, combien d'affaires seraient demeurées inexpliquées? Des années, des juges nantais avaient, en vain, tenté d'élucider l'enlèvement de Natacha, 13 ans, sur le parking d'un supermarché de Rezé, près de Nantes. Le corps de la fillette a été retrouvé sur une plage de Vendée. Le couple Fourniret avait été jugé la veille à Nantes pour une affaire de dégradations de tableaux appartenant au premier mari de Monique Olivier. Sur le parking, la seule vue de cette fillette en manteau violet, repartie chez elle chercher un porte-monnaie, avait réveillé la pulsion de Michel Fourniret.
"Il fait partie des tueurs en série très organisés, froids, méticuleux et obsessionnels", selon un psychologue. Une trentaine de parties civiles attendent l'ouverture de ce procès, même si beaucoup de victimes n'escomptent pas l'expression de remords. Comme l'illustration du cynisme décrit par les experts, Michel Fourniret laisse planer le doute sur sa présence aux audiences. Une façon de déserter le parcours sanglant que les jurés et victimes vont devoir emprunter.
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