Michel Fourniret a laissé éclater sa colère contre Monique Olivier mercredi devant la cour d'assises des Ardennes, où il a été dépeint tour à tour par son épouse et par un ex-codétenu comme un homme "lâche" et "déloyal". Les débats s'attardaient alors sur leur complicité présumée lors du meurtre de Farida Hamiche en 1988, un des huit homicides que Michel Fourniret a reconnus en 2004, mais pour lequel il n'a jamais été poursuivi et qui n'est pas ceux pour lesquels il est jugé à Charleville-Mézières. A l'audience, le tueur en série présumé a répété avoir étranglé cette femme de 30 ans, compagne de son ancien codétenu Jean-Pierre Hellegouarch, afin de s'emparer de dizaines de kilos d'or qu'il venait de déterrer avec elle. Mais il a aussi laissé entendre que son épouse, présente à ses côtés, aurait participé au meurtre en portant des coups de baïonnette à la victime agonisante, ce que Monique Olivier a fermement contesté. "C'est un mensonge flagrant Madame, un de plus!", a alors crié l'accusé. "Arrête tes conneries merde!", a-t-il poursuivi avant de lâcher à haute voix : "Connasse!". Michel Fourniret a également nié avoir fait subir des sévices sexuels à Farida Hamiche, ce dont Jean-Pierre Hellegouarch l'accusait. "J'étais dans un schéma d'une crapulerie sans vergogne", a-t-il justifié. Mais "pour voler il n'y avait pas besoin de tuer", a souligné Hellegouarch, 65 ans, crâne rasé et silhouette massive. Extrait de prison pour déposer à la barre, ce dernier a raconté d'une voix calme comment il avait été "dupé" par cet ex-codétenu a priori "inoffensif", à qui il avait confié la mission de récupérer avec sa compagne un magot issu des casses du gang des postiches. Hellegouarch apprendra plus tard que Fourniret vit dans un château dans les Ardennes. C'est là qu'il se convaincra qu'il a tué Farida. Il se rend là-bas armé "avec des intentions très précises", croise dans une allée du château Fourniret qui s'enfuit en voiture. Il tire deux cartouches dans sa direction, sans l'atteindre, puis pénètre dans la bâtisse où il renonce à s'en prendre à Monique Olivier et leur fils en pleurs. Un récit circonstancié qui donne à Monique Olivier l'occasion de relever la lâcheté de son mari : "Il a détalé comme un lapin laissant femme et enfant". "Il était assez lâche pour ne pas s'attaquer à un homme. C'était de la comédie", ajoute-t-elle dans une allusion au projet de son mari de s'attaquer plus tard à Hellegouarch en plaçant un "engin explosif" sous sa voiture. "La trahison, la déloyauté, la criminalité toujours sur les faibles, je ne vois pas comment ça peut exister!", renchérit le témoin, accusant Fourniret de "ne tuer que des femmes". A sa suite, Aïcha Hamiche, une soeur de Farida, a fustigé la duplicité des époux Fourniret, qui après le crime ont participé aux recherches et l'ont emmenée en voiture à Bourges, où un radiesthésiste avait détecté la présence de la jeune femme. "Pour moi ils sont identiques, ce sont les mêmes!", a-t-elle dit sans un regard vers les accusés, "deux monstres", selon elle. Une enquête préliminaire ouverte en 2004 est toujours en cours au parquet de Versailles sur le meurtre de Farida, que Fourniret a dit avoir enterrée dans une forêt des Yvelines sans jamais désigner un lieu exact. Il s'est engagé mercredi à collaborer désormais avec les enquêteurs. Reprise du procès jeudi à 09H30. Source: news.yahoo.com
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