Ceci fait suite à l'article de Samrak, blogueur tchadien qui a dénoncé dans Editoweb Magazine une situation humanitaire catastrophique à l'est du Tchad : « Tout se passe comme si Déby voulait organiser un nouveau Darfour au Ouaddaï» alors même que l'armée française est présente à Abéché, chef-lieu du Ouaddaï qui s'apprête à accueillir l'EUFOR.
Pour ceux qui, au Tchad et ailleurs, connaissent Ahmat Yacoub Dabio, le communiqué de Libertés sans frontières (LSF) provoque un véritable séisme dans la classe politique tchadienne ainsi que dans la sous-région. Ahmat Yacoub n'est plus classable dans la rébellion armée mais se situe désormais sur le terrain de l'humanitaire.
Pour ceux qui, au Tchad et ailleurs, connaissent Ahmat Yacoub Dabio, le communiqué de Libertés sans frontières (LSF) provoque un véritable séisme dans la classe politique tchadienne ainsi que dans la sous-région. Ahmat Yacoub n'est plus classable dans la rébellion armée mais se situe désormais sur le terrain de l'humanitaire.
Pour comprendre, il faut tenir compte de deux paramètres :
Le premier est qu'au Tchad, les chefs d'état ont toujours pris le pouvoir par la force, ce qui enlève toute légitimité à l'Administration. C'est ainsi qu'en l'absence d'un consensus politique minimal, le Tchad s'est toujours montré incapable de mettre en œuvre une politique économique et sociale cohérente qui ne soit pas tournée vers l'enrichissement d'un clan ou d'une tribu. Les différents pouvoirs n'ont pas pu dégager les dénominateurs communs entre tous les Tchadiens.
En appelant au dialogue et à la paix, le préalable du départ du président Déby n'est plus posé. Plus encore, la rébellion armée est sommée (le mot précis utilisé par Ahmat Yacoub dans son communiqué est« exhorté ») à négocier.
Cette prise de position a des conséquences directes. Tout d'abord, il s'agit bien d'un appel au désarmement unilatéral des rebelles du Darfour et du Tchad. Est-ce parce que Samrak, le blogueur d'Abéché, a mis en lumière une situation humanitaire catastrophique au Ouaddaï ? Pas seulement. Dans l'entourage de Yacoub Dabio, les questions qui se posent désormais sont:
- peut-on encore laisser Déby pousser les rebelles dans les bras du Soudanais El Béchir ?
- En quoi ce dernier, parvenu au pouvoir tout comme Déby par la force, est-il crédible ?
- En quoi le fait que la rébellion armée tchadienne prenne le pouvoir à N'djamena par la force apporterait-il une solution politique permettant de rompre avec un passé, une Histoire jonchée de plus de 50000 morts dont sont accusés, notamment, Déby et Habré ?
Le deuxième paramètre à prendre en considération est constitué par la décision de la communauté internationale de déployer, à l'est du Tchad, une force militaire crédible qui devrait permettre à la rébellion armée tchadienne ainsi qu'aux populations de son secteur géographique de se mettre sous la protection de l'Union européenne. Que cela impose le désarmement unilatéral des forces de la rébellion est une évidence tout comme l'est le fait que, dans cette hypothèse, l'EUFOR n'aurait pas d'autre alternative que de s'interposer en mettant fin aux exactions dont le clan Déby est accusé.
A ce stade, ce n'est plus Samrak qui ouvre la boite de Pandore, mais Louis Michel, Commissaire européen, qui, au sortir de sa réunion avec le Président Déby, se déclare prêt à rencontrer les rebelles du Tchad. Cette déclaration est à rapprocher de celle faite par Bernard Kouchner, Ministre français des affaires étrangères, qui clame haut et fort dans les médias que l'EUFOR ne défendra pas le régime du Président Déby.
Dès lors, Ahmat Yacoub et Libertés sans frontières (LSF) se trouvent devant deux options.
La première serait d'encourager les forces rebelles armées, désormais sous le commandement unifié du colonel Fizani, à foncer sur n'Djamena avec les risques de débordement et d'embrasement général que cela suppose.
La deuxième option, et celle qui, manifestement, a été choisie par LSF et son président, est de faire pression sur le colonel Fizani pour que celui-ci, qui dispose, au sein de la rébellion, de la force militaire la plus efficace et la mieux armée, impose le nécessaire désarmement de l'ensemble des rebelles ainsi que l'ouverture de négociations. Ahmat Yacoub Dabio et Fizani se connaissent bien. Ils sont tous deux originaires du Ouaddaï, dont le peuple pacifique est composé essentiellement de pasteurs et de cultivateurs.
Au Tchad, ceux du Ouaddaï sont le plus souvent relégués au rang d'esclaves. Ils sont maltraités, humiliés, déconsidérés par la haute bourgeoisie d'un pays qui ne compte pas moins de 100 généraux. D'un tempérament que Samrak décrit comme étant paisible et tolérant, Fizani doit être encouragé à déposer l'arme qui tue pour imposer une paix fédératrice, juste et durable, avec ou sans le président Déby. Le problème, au Tchad, étant moins de changer dr régime que de faire garantir par la communauté internationale la paix, la sécurité et les droits fondamentaux de chaque Tchadien.
Louis Michel et Bernard Kouchner lui ont tendu la perche, Libertés sans frontières(LSF) lui a lancé un appel fraternel, l'Internet lui offre la tribune d'expression la plus efficace, la plus mobilisatrice. Fizani et les rebelles saisiront-il cette nouvelle opportunité politique? Gageons que l'Histoire immédiate nous le confirmera.
Accédez ICI au portail dabio.net de Libertés sans frontières.
La première serait d'encourager les forces rebelles armées, désormais sous le commandement unifié du colonel Fizani, à foncer sur n'Djamena avec les risques de débordement et d'embrasement général que cela suppose.
La deuxième option, et celle qui, manifestement, a été choisie par LSF et son président, est de faire pression sur le colonel Fizani pour que celui-ci, qui dispose, au sein de la rébellion, de la force militaire la plus efficace et la mieux armée, impose le nécessaire désarmement de l'ensemble des rebelles ainsi que l'ouverture de négociations. Ahmat Yacoub Dabio et Fizani se connaissent bien. Ils sont tous deux originaires du Ouaddaï, dont le peuple pacifique est composé essentiellement de pasteurs et de cultivateurs.
Au Tchad, ceux du Ouaddaï sont le plus souvent relégués au rang d'esclaves. Ils sont maltraités, humiliés, déconsidérés par la haute bourgeoisie d'un pays qui ne compte pas moins de 100 généraux. D'un tempérament que Samrak décrit comme étant paisible et tolérant, Fizani doit être encouragé à déposer l'arme qui tue pour imposer une paix fédératrice, juste et durable, avec ou sans le président Déby. Le problème, au Tchad, étant moins de changer dr régime que de faire garantir par la communauté internationale la paix, la sécurité et les droits fondamentaux de chaque Tchadien.
Louis Michel et Bernard Kouchner lui ont tendu la perche, Libertés sans frontières(LSF) lui a lancé un appel fraternel, l'Internet lui offre la tribune d'expression la plus efficace, la plus mobilisatrice. Fizani et les rebelles saisiront-il cette nouvelle opportunité politique? Gageons que l'Histoire immédiate nous le confirmera.
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