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23/04/2008 - 12:52

Crise au Liban: G8 et pays arabes appellent à la fin des ingérences


Les pays arabes du Conseil de coopération du Golfe et des pays du G8 réunis à Koweït ont appelé mardi à la fin des ingérences étrangères au Liban et à l'élection immédiate d'un président dans ce pays pour mettre fin à la crise politique dans laquelle il se trouve.


Une session parlementaire avait été programmée ce mardi pour élire un président, mais elle n'a pas eu lieu. C'est la 18e fois que la Chambre est dans l'incapacité de procéder à ce vote, en raison d'une crise politique qui paralyse le gouvernement. La présidence est vacante depuis novembre.

Le problème empoisonne les relations entre l'Arabie saoudite et la Syrie, qui soutiennent respectivement le gouvernement et l'opposition, emmenée par le Hezbollah.

Des représentants de la France, de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de la Jordanie, du Koweït, du Qatar, des Emirats arabes unis, de l'Allemagne, de l'Italie, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l'Union européenne et de la Ligue arabe se sont réunis pour parler du Liban en marge d'une conférence sur la sécurité en Irak. La Syrie n'avait pas été invitée.

"Nous appelons toutes les parties au Liban et en dehors du Liban à respecter l'indépendance du Liban et sa souveraineté", a déclaré le groupe, qui s'est baptisé "Les amis du Liban", dans un communiqué.

"Trois ans après le retrait militaire syrien du Liban, le temps est venu pour la Syrie et le Liban de redéfinir et de normaliser les relations entre ces deux voisins historiquement proches, dans le respect mutuel de leur souveraineté, de leur intégrité territoriale et de leur indépendance politique."

Ils exhortent aussi les deux pays à ne pas utiliser leurs territoires respectifs pour déstabiliser l'autre, à se mettre d'accord sur le tracé de leur frontière commune et à se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu portant sur ces questions.

Les relations entre la Syrie et certains groupes libanais et puissances occidentales se sont détériorées après l'assassinat en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.

Une enquête internationale a mis au jour l'implication de responsables syriens.

DAMAS CONTRE L'"INTERNATIONALISATION"

Damas rejette ces allégations mais a retiré ses troupes du Liban en 2005, après 29 ans d'occupation, sous la pression de pays occidentaux et de la rue libanaise, indignée par l'assassinat.

Les groupes politiques rivaux libanais sont convenus que le chef des armées, le général Michel Souleïmane, devienne président, poste vacant depuis l'expiration, il y a cinq mois, du mandat du pro-syrien Emile Lahoud.

Mais la confirmation de la nomination de Souleïmane par le Parlement bute sur des désaccords sur la composition du gouvernement et sur les conditions fixées par la loi pour l'élection du président. Aucun vote n'est possible sans un accord préalable, quorum oblige.

"Nous appelons à l'élection immédiate et sans préconditions du candidat de consensus, le général Souleïmane, au poste de président, à l'établissement d'un gouvernement d'union nationale et à la tenue d'élections générales", poursuit le communiqué du groupe.

Le ministre syrien des Affaires étrangères Oualid al Moualem a critiqué cette réunion, estimant qu'elle ne ferait que compliquer une crise déjà difficile à surmonter.

"Nous ne participerons pas à cette internationalisation. Internationaliser signifie compliquer la crise, car les intérêts des superpuissances jouent un rôle dans la paralysie du processus politique au Liban", a déclaré Moualem à la presse.

"La Syrie (...) aurait dû être invitée, car la Syrie est la voisine directe du Liban."

Auparavant, Moualem avait rencontré son homologue français Bernard Kouchner, qui a mis l'accent sur la nécessité de trouver une solution à la crise.

"Les Français veulent une solution pour le Liban et nous voulons une solution pour le Liban. Ils soutiennent l'initiative arabe", a déclaré le chef de la diplomatie syrienne.

La Syrie a promis le mois dernier lors d'un sommet de la Ligue arabe de coopérer en vue d'une sortie de crise mais a fait savoir qu'elle ne ferait pas pression sur ses alliés au Liban pour qu'ils acceptent un vote parlementaire tant que leurs exigences n'auraient pas été satisfaites.

Source: yahoo news


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