Cette mesure part d'un louable souci de mettre fin aux multiples conflits d'intérêt, faux documents et autres paiements illégaux sur lesquels fermaient les yeux jusqu'à présent les autorités du Guatemala.
Grâce à des procédures express, dépourvues de tracasseries administratives, ce pays est ainsi devenu le deuxième pourvoyeur au monde d'enfants à adopter pour les parents américains, une "industrie" d'une centaine de millions de dollars par an, gérée presque exclusivement par des avocats, avec quasiment aucun contrôle gouvernemental. Depuis 1990, près de 25.000 enfants guatémaltèques ont été adoptés par des couples étrangers, tous pays confondus.
Le nouveau gouvernement arrivé au pouvoir en janvier a décidé de remettre de l'ordre dans les procédures d'adoption en vigueur au Guatemala afin de se conformer à la Convention de La Haye sur les adoptions entre pays, un traité destiné à lutter contre le trafic d'êtres humains.
Même si les ressortissants américains ont été les principaux bénéficiaires des facilités de l'ancien système, l'ambassade des Etats-Unis au Guatemala soutient la reprise en main lancée par le nouveau gouvernement, expliquant que le Guatemala et les autres pays "fournisseurs" d'enfants à adopter doivent effectivement s'assurer que les bébés ne font pas l'objet d'un trafic ou d'une exploitation.
Dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement guatémaltèque a gelé toutes les nouvelles demandes d'adoption. Et, le mois dernier, il a ordonné de réexaminer les 2.286 procédures déjà en cours et dont certaines étaient sur le point d'aboutir, provoquant de déchirantes situations pour les mamans et bébés concernés, mais aussi pour les futurs parents adoptifs qui avaient placé tant d'espoir et imaginé tant de projets avec cet enfant à venir.
Un nouvel organisme gouvernemental a été créé, le Conseil national des adoptions, chargé, sous la tutelle du ministère de la Justice, de reprendre une à une les procédures en cours afin de vérifier que les mamans avaient bien fait le choix réellement consenti de renoncer à leur bébé et que les enfants n'avaient pas été achetés, voire volés, par des intermédiaires véreux, pour les faire adopter par des couples américains.
Mais ce réexamen donne forcément lieu à des scènes douloureuses et des dilemmes bouleversants.
Le cas de Karen Donis est exemplaire. Il y a quelques mois, cette jeune mère de 24 ans s'était résolue à renoncer à son bébé âgé de quelques mois, la décision la plus grave de sa vie. Aujourd'hui, elle est confrontée à des retrouvailles forcées avec la fillette, âgée maintenant de huit mois, et à cette même alternative déchirante.
Convoquée dans une grande salle par les autorités, Karen se retrouve avec son bébé sur les genoux, versant des larmes sur la fillette tandis que l'enfant, à mille lieues du drame qui se noue, lui sourit et joue avec ses doigts.
Karen meurt d'envie de récupérer son bébé mais sait qu'elle ne pourra jamais lui offrir la vie qu'elle mérite. "J'ai retourné le problème dans tous les sens, mais je ne peux pas, je ne peux pas", sanglote la jeune mère célibataire, qui a trois autres jeunes enfants à charge et deux jeunes frères et soeurs à nourrir. "J'ai pensé à garder le bébé, mais je ne peux pas."
Lors de cette convocation, la jeune femme doit prouver qu'elle est bien la mère biologique de l'enfant et jurer que son bébé n'a été ni vendu, ni volé. Puis, elle doit refaire le choix le plus dramatique de sa vie.
Mais un grand nombre de mères n'ont pas encore pu être retrouvées. Du coup, la semaine dernière, le gouvernement a annoncé que le processus de réexamen des 2.286 procédures en cours, qui devait s'achever fin juin, prendrait un mois de plus, voire davantage.
Jusqu'à présent, seuls 900 cas ont fait l'objet d'un réexamen. La majorité des procédures (525) ont été validées par les autorités, mais 26 ont été annulées, neuf vont donner lieu à des poursuites pour faux documents, les autres présentant divers problèmes mineurs, comme des signatures ou des timbres manquants, selon Jorge Meng, porte-parole du Conseil national des adoptions. Dans quatre cas, les mamans ont finalement décidé de reprendre leur enfants. Mais, selon M. Meng, le plus grand nombre de cas frauduleux est encore à venir.
Karen Donis a finalement maintenu sa décision. Elle souhaite rester en contact avec la famille d'adoption américaine et espère que sa fille deviendra médecin aux Etats-Unis.
Source: yahoo news
Grâce à des procédures express, dépourvues de tracasseries administratives, ce pays est ainsi devenu le deuxième pourvoyeur au monde d'enfants à adopter pour les parents américains, une "industrie" d'une centaine de millions de dollars par an, gérée presque exclusivement par des avocats, avec quasiment aucun contrôle gouvernemental. Depuis 1990, près de 25.000 enfants guatémaltèques ont été adoptés par des couples étrangers, tous pays confondus.
Le nouveau gouvernement arrivé au pouvoir en janvier a décidé de remettre de l'ordre dans les procédures d'adoption en vigueur au Guatemala afin de se conformer à la Convention de La Haye sur les adoptions entre pays, un traité destiné à lutter contre le trafic d'êtres humains.
Même si les ressortissants américains ont été les principaux bénéficiaires des facilités de l'ancien système, l'ambassade des Etats-Unis au Guatemala soutient la reprise en main lancée par le nouveau gouvernement, expliquant que le Guatemala et les autres pays "fournisseurs" d'enfants à adopter doivent effectivement s'assurer que les bébés ne font pas l'objet d'un trafic ou d'une exploitation.
Dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement guatémaltèque a gelé toutes les nouvelles demandes d'adoption. Et, le mois dernier, il a ordonné de réexaminer les 2.286 procédures déjà en cours et dont certaines étaient sur le point d'aboutir, provoquant de déchirantes situations pour les mamans et bébés concernés, mais aussi pour les futurs parents adoptifs qui avaient placé tant d'espoir et imaginé tant de projets avec cet enfant à venir.
Un nouvel organisme gouvernemental a été créé, le Conseil national des adoptions, chargé, sous la tutelle du ministère de la Justice, de reprendre une à une les procédures en cours afin de vérifier que les mamans avaient bien fait le choix réellement consenti de renoncer à leur bébé et que les enfants n'avaient pas été achetés, voire volés, par des intermédiaires véreux, pour les faire adopter par des couples américains.
Mais ce réexamen donne forcément lieu à des scènes douloureuses et des dilemmes bouleversants.
Le cas de Karen Donis est exemplaire. Il y a quelques mois, cette jeune mère de 24 ans s'était résolue à renoncer à son bébé âgé de quelques mois, la décision la plus grave de sa vie. Aujourd'hui, elle est confrontée à des retrouvailles forcées avec la fillette, âgée maintenant de huit mois, et à cette même alternative déchirante.
Convoquée dans une grande salle par les autorités, Karen se retrouve avec son bébé sur les genoux, versant des larmes sur la fillette tandis que l'enfant, à mille lieues du drame qui se noue, lui sourit et joue avec ses doigts.
Karen meurt d'envie de récupérer son bébé mais sait qu'elle ne pourra jamais lui offrir la vie qu'elle mérite. "J'ai retourné le problème dans tous les sens, mais je ne peux pas, je ne peux pas", sanglote la jeune mère célibataire, qui a trois autres jeunes enfants à charge et deux jeunes frères et soeurs à nourrir. "J'ai pensé à garder le bébé, mais je ne peux pas."
Lors de cette convocation, la jeune femme doit prouver qu'elle est bien la mère biologique de l'enfant et jurer que son bébé n'a été ni vendu, ni volé. Puis, elle doit refaire le choix le plus dramatique de sa vie.
Mais un grand nombre de mères n'ont pas encore pu être retrouvées. Du coup, la semaine dernière, le gouvernement a annoncé que le processus de réexamen des 2.286 procédures en cours, qui devait s'achever fin juin, prendrait un mois de plus, voire davantage.
Jusqu'à présent, seuls 900 cas ont fait l'objet d'un réexamen. La majorité des procédures (525) ont été validées par les autorités, mais 26 ont été annulées, neuf vont donner lieu à des poursuites pour faux documents, les autres présentant divers problèmes mineurs, comme des signatures ou des timbres manquants, selon Jorge Meng, porte-parole du Conseil national des adoptions. Dans quatre cas, les mamans ont finalement décidé de reprendre leur enfants. Mais, selon M. Meng, le plus grand nombre de cas frauduleux est encore à venir.
Karen Donis a finalement maintenu sa décision. Elle souhaite rester en contact avec la famille d'adoption américaine et espère que sa fille deviendra médecin aux Etats-Unis.
Source: yahoo news