Le paquet "énergie-climat" était de loin le dossier le plus délicat de la présidence française. Nicolas Sarkozy s'était fixé pour objectif d'obtenir un accord d'ici la fin de l'année. Le pari était ambitieux. Il a été relevé vendredi, quitte à lâcher du lest sur les dérogations pour surmonter les réticences des uns ou des autres. L'UE aborde donc en position de force les négociations mondiales et le sommet de Copenhague sur l'après-Kyoto prévu en décembre 2009.
Le 16 octobre, les pays de l'Union européenne avaient par ailleurs formellement adopté le projet français de "Pacte sur l'immigration", quoique largement revu à la baisse.
Cerise sur le gâteau: alors que la présidence française s'était ouverte sur le "non" des Irlandais au traité de Lisbonne, menaçant de plonger l'Union dans un nouveau cauchemar institutionnel, Dublin a accepté jeudi d'organiser un nouveau référendum en 2009, en échange de quelques garanties de l'UE. Alors que s'achève cette présidence, Nicolas Sarkozy n'a "aucun regret": "les objectifs que nous nous étions assignés (...) c'est pas qu'ils ont été atteints, c'est qu'on va bien au-delà!".
"Les grandes ambitions affichées par Nicolas Sarkozy sur l'Europe de la Défense, et l'Union pour la Méditerranée ne sont aujourd'hui que de belles paroles et de maigres réalisations", accuse en revanche dans un communiqué le sénateur socialiste Jean-Claude Peyronnet. Surtout, "l'Europe sociale(...) n'a finalement pas été élevée au rang des priorités françaises". Quant au Pacte sur l'immigration, il "enferme l'Europe dans une logique toujours plus sécuritaire", estime-t-il.
Mais c'est face à l'imprévu que Nicolas Sarkozy a surtout fait ses preuves. Alors que les armes ne s'étaient pas encore tues en Géorgie, le président français se précipite le 12 août à Moscou et à Tbilissi pour négocier un cessez-le-feu, qui fait la part belle à la Russie. Les partenaires européens de Nicolas Sarkozy n'ont pas été consultés, mais l'Europe s'incline devant le résultat. Nicolas Sarkozy, lui, fanfaronne: "nous y avons été" et "un mois après, la guerre avait cessé", lançait-il le 13 novembre.
Surtout, quand les marchés financiers s'effondrent en septembre en pleine crise américaine, le président français parvient à force d'entêtement à réunir autour de la même table les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres de la zone euro -une première- pour se mettre d'accord sur un gigantesque plan de soutien du secteur bancaire, de quelque 1.700 milliards d'euros. La spirale de l'effondrement boursier et bancaire est -au moins provisoirement- stoppée. Et Nicolas Sarkozy parvient même à convaincre le président américain George W. Bush d'accueillir en novembre un sommet du G20 sur la réforme du capitalisme mondial.
Cet élan a néanmoins trouvé ses limites quand il s'est agi de répondre à la crise de l'économie réelle. Si les Vingt-Sept ont adopté un plan de 200 milliards d'euros, celui-ci dépend en fait largement des décisions que décideront de prendre -ou pas- les différents Etats, à nouveau repliés à l'intérieur de leurs frontières.
Lancée en fanfare en juillet, l'Union pour la Méditerranée s'est également progressivement diluée dans les institutions européennes sous la pression allemande. A force d'atermoiements, Nicolas Sarkozy est également parvenu à mécontenter à la fois les défenseurs des droits de l'Homme et la Chine en hésitant à rencontrer le dalaï lama avant de finalement s'entretenir avec lui.
Comme prévu, c'est en tout cas bien une tornade française qui s'est abattue sur l'UE depuis le 1er juillet. Nicolas Sarkozy a appliqué à l'Europe les méthodes qu'il pratiquait déjà en France, quitte à prendre ses partenaires parfois à contre-pied en lançant des initiatives sans même les consulter. Et il le revendiquait vendredi: Nicolas Sarkozy a réclamé "des grandes ambitions, moins de formalisme, moins de snobisme sur les procédures" en Europe.
"L'impatience positive" de Nicolas Sarkozy, selon l'expression du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, en a heurté certains. La Chancelière allemande Angela Merkel ne cache plus guère son agacement et n'a ainsi pas apprécié que le président français lâche au sujet du plan de relance européen, le 24 novembre: "la France y travaille, l'Allemagne y réfléchit". "Nous agissons et nous réfléchissons en parallèle", a rétorqué Mme Merkel.
La République tchèque s'inquiète quant à elle de voir sa présidence de l'UE, qui doit débuter le 1er janvier, cannibalisée par l'envahissant Nicolas Sarkozy. Elle n'a probablement pas tort, tant il ne paraît pas disposé à s'effacer dans les prochains mois. Il a déjà demandé vendredi que le travail se poursuive sur le même "rythme".
Avec le plan bancaire ou le paquet climatique, ou en marquant des points sur la question du "gouvernement économique européen" qu'il appelle de ses vœux depuis sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a sans doute atteint l'objectif qu'il s'était fixé: réintroduire la politique en Europe et la rendre plus concrète aux yeux des Européens. Un nouvel élan qu'il n'est pas prêt à laisser retomber.
Source: Yahoo News
Le 16 octobre, les pays de l'Union européenne avaient par ailleurs formellement adopté le projet français de "Pacte sur l'immigration", quoique largement revu à la baisse.
Cerise sur le gâteau: alors que la présidence française s'était ouverte sur le "non" des Irlandais au traité de Lisbonne, menaçant de plonger l'Union dans un nouveau cauchemar institutionnel, Dublin a accepté jeudi d'organiser un nouveau référendum en 2009, en échange de quelques garanties de l'UE. Alors que s'achève cette présidence, Nicolas Sarkozy n'a "aucun regret": "les objectifs que nous nous étions assignés (...) c'est pas qu'ils ont été atteints, c'est qu'on va bien au-delà!".
"Les grandes ambitions affichées par Nicolas Sarkozy sur l'Europe de la Défense, et l'Union pour la Méditerranée ne sont aujourd'hui que de belles paroles et de maigres réalisations", accuse en revanche dans un communiqué le sénateur socialiste Jean-Claude Peyronnet. Surtout, "l'Europe sociale(...) n'a finalement pas été élevée au rang des priorités françaises". Quant au Pacte sur l'immigration, il "enferme l'Europe dans une logique toujours plus sécuritaire", estime-t-il.
Mais c'est face à l'imprévu que Nicolas Sarkozy a surtout fait ses preuves. Alors que les armes ne s'étaient pas encore tues en Géorgie, le président français se précipite le 12 août à Moscou et à Tbilissi pour négocier un cessez-le-feu, qui fait la part belle à la Russie. Les partenaires européens de Nicolas Sarkozy n'ont pas été consultés, mais l'Europe s'incline devant le résultat. Nicolas Sarkozy, lui, fanfaronne: "nous y avons été" et "un mois après, la guerre avait cessé", lançait-il le 13 novembre.
Surtout, quand les marchés financiers s'effondrent en septembre en pleine crise américaine, le président français parvient à force d'entêtement à réunir autour de la même table les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres de la zone euro -une première- pour se mettre d'accord sur un gigantesque plan de soutien du secteur bancaire, de quelque 1.700 milliards d'euros. La spirale de l'effondrement boursier et bancaire est -au moins provisoirement- stoppée. Et Nicolas Sarkozy parvient même à convaincre le président américain George W. Bush d'accueillir en novembre un sommet du G20 sur la réforme du capitalisme mondial.
Cet élan a néanmoins trouvé ses limites quand il s'est agi de répondre à la crise de l'économie réelle. Si les Vingt-Sept ont adopté un plan de 200 milliards d'euros, celui-ci dépend en fait largement des décisions que décideront de prendre -ou pas- les différents Etats, à nouveau repliés à l'intérieur de leurs frontières.
Lancée en fanfare en juillet, l'Union pour la Méditerranée s'est également progressivement diluée dans les institutions européennes sous la pression allemande. A force d'atermoiements, Nicolas Sarkozy est également parvenu à mécontenter à la fois les défenseurs des droits de l'Homme et la Chine en hésitant à rencontrer le dalaï lama avant de finalement s'entretenir avec lui.
Comme prévu, c'est en tout cas bien une tornade française qui s'est abattue sur l'UE depuis le 1er juillet. Nicolas Sarkozy a appliqué à l'Europe les méthodes qu'il pratiquait déjà en France, quitte à prendre ses partenaires parfois à contre-pied en lançant des initiatives sans même les consulter. Et il le revendiquait vendredi: Nicolas Sarkozy a réclamé "des grandes ambitions, moins de formalisme, moins de snobisme sur les procédures" en Europe.
"L'impatience positive" de Nicolas Sarkozy, selon l'expression du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, en a heurté certains. La Chancelière allemande Angela Merkel ne cache plus guère son agacement et n'a ainsi pas apprécié que le président français lâche au sujet du plan de relance européen, le 24 novembre: "la France y travaille, l'Allemagne y réfléchit". "Nous agissons et nous réfléchissons en parallèle", a rétorqué Mme Merkel.
La République tchèque s'inquiète quant à elle de voir sa présidence de l'UE, qui doit débuter le 1er janvier, cannibalisée par l'envahissant Nicolas Sarkozy. Elle n'a probablement pas tort, tant il ne paraît pas disposé à s'effacer dans les prochains mois. Il a déjà demandé vendredi que le travail se poursuive sur le même "rythme".
Avec le plan bancaire ou le paquet climatique, ou en marquant des points sur la question du "gouvernement économique européen" qu'il appelle de ses vœux depuis sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a sans doute atteint l'objectif qu'il s'était fixé: réintroduire la politique en Europe et la rendre plus concrète aux yeux des Européens. Un nouvel élan qu'il n'est pas prêt à laisser retomber.
Source: Yahoo News
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