M. Abhisit, 44 ans, chef du Parti démocrate qui était dans l'opposition depuis huit ans, a été désigné lundi Premier ministre lors d'un vote parlementaire acquis par 235 voix contre 198 après le ralliement de formations précédemment alliées à l'ancien homme fort du pays, Thaksin Shinawatra.
Ce renversement d'alliance a été rendu possible par la Cour constitutionnelle qui a dissous le 2 décembre le Parti du pouvoir du peuple (PPP, pro-Thaksin), alors que des manifestants antigouvernementaux royalistes occupaient depuis plus d'une semaine les aéroports de Bangkok.
Le Parti démocrate était arrivé loin derrière le PPP aux législatives de décembre 2007 ayant mis fin à quinze mois de gouvernement militaire, et M. Abhisit va gouverner un pays profondément divisé entre partisans et adversaires de M. Thaksin, en exil depuis le coup d'Etat l'ayant renversé en septembre 2006.
"Le Parti démocrate doit être conscient que son mandat est faible", dit Thitinan Pongsudhirak, analyste politique à l'université Chulalongkorn, ajoutant: "nous allons avoir un gouvernement de coalition instable avec des députés indisciplinés et difficiles à manier".
Après six mois de manifestations incessantes contre le pouvoir pro-Thaksin, la Thaïlande est dans une situation difficile et la priorité de l'équipe Abhisit sera de rétablir la confiance parmi les investisseurs, alors que la croissance économique est projetée à seulement 2% en 2009 en raison également de la crise mondiale.
M. Thaksin, homme d'affaires de 59 ans toujours populaire parmi les masses rurales du nord et les couches défavorisées de la population, a été accusé de corruption et d'irrespect envers la monarchie qui continue d'occuper une place centrale en Thaïlande.
Des analystes lient la crise actuelle à des incertitudes pesant sur la succession du roi Bhumibol Adulyadej (81 ans).
M. Thaksin, qui a été de 2001 à 2006 un puissant Premier ministre, est la cible depuis son renversement à Bangkok d'une campagne judiciaire ayant abouti à une condamnation à deux ans de prison pour "conflit d'intérêt" et au gel de ses avoirs estimés à deux milliards de dollars.
En outre, depuis mai 2007, des tribunaux ont dissous deux partis qu'il finançait et interdit d'activités politiques 147 de ses lieutenants. Deux Premiers ministres qu'il soutenait ont, en outre, été forcés de démissionner.
Giles Ji Ungpakorn, professeur en sciences politiques, qualifie le dernier verdict judiciaire de "second coup d'Etat" et de victoire temporaire pour les ennemis de M. Thaksin.
"Ils ont remporté une manche, mais la crise n'est pas finie", dit-il, ajoutant: "Le camp anti-Thaksin veut une diminution de l'espace démocratique (...) cela va provoquer la colère de millions de personnes".
Alors que les manifestants anti-Thaksin de "l'Alliance du peuple pour la démocratie" (PAD) étaient vêtus de jaune, en signe d'allégeance au roi, les partisans du dirigeant déchu ont été surnommés les "chemises rouges" et, dès lundi, une centaine d'entre eux se sont heurtés à la police devant le Parlement après la nomination de M. Abhisit.
Selon M. Thitinan, "il y a beaucoup de frustration et de tensions sous-jacentes" alors qu'aucune poursuite judiciaire n'a pour l'instant été engagée contre la PAD qui a occupé les aéroports, ternissant pour longtemps l'image du pays.
De nombreux Thaïlandais observeront avec attention la façon dont M. Abhisit traitera avec la PAD, alors qu'un des cinq animateurs de ce mouvement n'est autre que Somkiat Pongpaibul, député du Parti démocrate.
"Le défi pour Abhisit est énorme", écrit Thanong Khanthong dans un quotidien. "Avec une telle division politique et sociale du pays, il devra adopter un ton plus réconciliateur".
Source: Yahoo News
Ce renversement d'alliance a été rendu possible par la Cour constitutionnelle qui a dissous le 2 décembre le Parti du pouvoir du peuple (PPP, pro-Thaksin), alors que des manifestants antigouvernementaux royalistes occupaient depuis plus d'une semaine les aéroports de Bangkok.
Le Parti démocrate était arrivé loin derrière le PPP aux législatives de décembre 2007 ayant mis fin à quinze mois de gouvernement militaire, et M. Abhisit va gouverner un pays profondément divisé entre partisans et adversaires de M. Thaksin, en exil depuis le coup d'Etat l'ayant renversé en septembre 2006.
"Le Parti démocrate doit être conscient que son mandat est faible", dit Thitinan Pongsudhirak, analyste politique à l'université Chulalongkorn, ajoutant: "nous allons avoir un gouvernement de coalition instable avec des députés indisciplinés et difficiles à manier".
Après six mois de manifestations incessantes contre le pouvoir pro-Thaksin, la Thaïlande est dans une situation difficile et la priorité de l'équipe Abhisit sera de rétablir la confiance parmi les investisseurs, alors que la croissance économique est projetée à seulement 2% en 2009 en raison également de la crise mondiale.
M. Thaksin, homme d'affaires de 59 ans toujours populaire parmi les masses rurales du nord et les couches défavorisées de la population, a été accusé de corruption et d'irrespect envers la monarchie qui continue d'occuper une place centrale en Thaïlande.
Des analystes lient la crise actuelle à des incertitudes pesant sur la succession du roi Bhumibol Adulyadej (81 ans).
M. Thaksin, qui a été de 2001 à 2006 un puissant Premier ministre, est la cible depuis son renversement à Bangkok d'une campagne judiciaire ayant abouti à une condamnation à deux ans de prison pour "conflit d'intérêt" et au gel de ses avoirs estimés à deux milliards de dollars.
En outre, depuis mai 2007, des tribunaux ont dissous deux partis qu'il finançait et interdit d'activités politiques 147 de ses lieutenants. Deux Premiers ministres qu'il soutenait ont, en outre, été forcés de démissionner.
Giles Ji Ungpakorn, professeur en sciences politiques, qualifie le dernier verdict judiciaire de "second coup d'Etat" et de victoire temporaire pour les ennemis de M. Thaksin.
"Ils ont remporté une manche, mais la crise n'est pas finie", dit-il, ajoutant: "Le camp anti-Thaksin veut une diminution de l'espace démocratique (...) cela va provoquer la colère de millions de personnes".
Alors que les manifestants anti-Thaksin de "l'Alliance du peuple pour la démocratie" (PAD) étaient vêtus de jaune, en signe d'allégeance au roi, les partisans du dirigeant déchu ont été surnommés les "chemises rouges" et, dès lundi, une centaine d'entre eux se sont heurtés à la police devant le Parlement après la nomination de M. Abhisit.
Selon M. Thitinan, "il y a beaucoup de frustration et de tensions sous-jacentes" alors qu'aucune poursuite judiciaire n'a pour l'instant été engagée contre la PAD qui a occupé les aéroports, ternissant pour longtemps l'image du pays.
De nombreux Thaïlandais observeront avec attention la façon dont M. Abhisit traitera avec la PAD, alors qu'un des cinq animateurs de ce mouvement n'est autre que Somkiat Pongpaibul, député du Parti démocrate.
"Le défi pour Abhisit est énorme", écrit Thanong Khanthong dans un quotidien. "Avec une telle division politique et sociale du pays, il devra adopter un ton plus réconciliateur".
Source: Yahoo News
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