Christian Schricke, secrétaire général de la Société Générale, a confirmé devant le juge Renaud van Ruymbeke, co-saisi de ce dossier avec la juge Françoise Desset, la constitution de partie civile de la banque dans cette enquête.
Lundi, Jérôme Kerviel, accusé par la banque d'être à l'origine de ses pertes record, a été mis en examen notamment pour "abus de confiance", "faux et usage de faux" et laissé en liberté.
Aucune date d'audience n'est encore fixée devant la chambre de l'instruction pour examiner l'appel du parquet contre cette remise en liberté. Mais, selon une source judiciaire, l'audience pourrait "se tenir dans le courant de la semaine prochaine, voire au début de la suivante".
Par ailleurs, les enquêteurs ont saisi mercredi au domicile du frère de Jérôme Kerviel l'ordinateur personnel de ce dernier, a-t-on appris par une autre source judiciaire. Les enquêteurs se sont fait remettre par la banque les opérations de M. Kerviel ainsi que des courriels adressés à sa hiérarchie, a précisé une autre source.
M. Schricke a détaillé devant le juge l'organigramme de la branche au sein de laquelle Jérôme Kerviel travaillait et expliqué la fonction d'arbitragiste, le métier exercé par M. Kerviel, a poursuivi l'avocat.
Lors de sa garde à vue, Jérôme Kerviel a déclaré qu'il ne pouvait croire que sa hiérarchie ignorait les montants qu'il engageait. "Ce qui m'amène à dire que lorsque je suis en positif, ma hiérarchie ferme les yeux sur les modalités et les volumes engagés", avait-il dit avant de résumer: "Pas vu, pas pris. Pris, pendu".
"A notre connaissance, et sous bénéfice d'inventaire, nous pensons que ce qu'il affirme est faux", a déclaré à l'Associated Press Me Veil.
Mercredi, le conseil d'administration a confirmé Daniel Bouton à son poste de PDG de la banque. Jeudi, le porte-parole de l'Elysée, David Martinon, a assuré que la question d'un éventuel rachat de la Société générale "pour le moment" ne "se pose pas". La banque est affaiblie par la perte de plus de 4,9 milliards d'euros imputée à un trader solitaire et plus de deux milliards en raison de la crise des prêts hypothécaires à risque aux Etats-Unis. AP