Très attristés et surpris d’apprendre la nouvelle, ses héritiers comme compagnons s’en remettent d’emblée à la volonté divine avant de revenir sur le parcours « prestigieux » de l’illustre syndicaliste également parlementaire, décédé hier à l’âge de 80 ans. Il sera inhumé aujourd’hui.
Madia serait le plus grand syndicaliste d’après indépendance, peste Cheikh Diop de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/ Forces du changement (CNTS/FC). L’hommage est très éloquent quand on sait que Cheikh Diop a été écarté de la succession, en 2002, ce qui a contribué à ce qu’il fasse scission au sein de la centrale mère. Tout comme Ibrahima Sarr d’ailleurs qui reconnaît le grand monsieur qu’a été Madia Diop. Les responsables syndicaux comme politiques évoquent la figure du défunt avec beaucoup d’égards et de respect. Madia a été simplement un « monument » que vénèrent ceux qui l’ont côtoyé.
Exilé au Mali entre 1963 et 1966, le syndicaliste est revenu au Sénégal à la faveur de la fusion du PRA/Sénégal et de l’UPS. Le comptable de la Société des brasseries de l’Ouest africain (SOBOA), a été au centre des évènements 1968 pour lesquels il a été arrêté et incarcéré à Dodji. Madia Diop a été responsable du Syndicat des industries alimentaires, en 1957, avant de devenir, en 1978, le secrétaire général régional des syndicats CNTS à Dakar. Il dirige les destinées de la CNTS de 1982 à sa retraite syndicale en 2002. « Madia a participé à toutes les luttes. Il a été le père du renouveau démocratique qui est une étape du mouvement syndical », souligne Cheikh Diop.
Tirant les leçons des évènements de 1968, le Parti socialiste va intégrer la CNTS dans son sillage. A partir de ce moment, l’orientation de la centrale syndicale était guidée par la logique partisane de la formation politique. C’est peu de dire qu’à cause de la très forte participation responsable, l’autonomie syndicale était une illusion. Il faudra attendre le début les années 80 pour que Madia Diop puisse conduire avec intelligence la désintégration pour plus s’affilier au PS. La CNTS a été dirigé avant lui par Doudou Ngom et Babacar Diagne. « Un grand stratège » « Madia Diop a été le principal artisan du renouveau démocratique. Grand combattant, il a été également un grand stratège », reconnaît Cheikh Diop. « Madia a été un père pour nous puisque nous avons grandi devant lui. Il nous a forgés et formés. Il était la CNTS. Il s’est totalement donné au mouvement syndical », dit Mody Guiro, son successeur à la CNTS, très ému. « Il a été le plus grand syndicaliste de son époque. J’ai eu la chance de le côtoyer, de partager avec lui de grandes batailles, victoires. Il a été un père spirituel », rapporte Ibrahima Sarr.
Madia a été également un acteur de premier plan du mouvement syndical africain et mondial. Dirigeant de l’Organisation régional africaine/CISL, il a été aussi le président de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL). A ce titre, il a représenté l’Afrique au Conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT).
L’admission de Madia Diop à la retraite a consacré la scission au sein de sa centrale syndicale. Une donne que Cheikh Diop considère comme l’un des « rares échecs dans son action ». Pour autant, il ne lui en veut pas. Tout comme Ibrahima Sarr qui détecte une « mauvaise négociation de son héritage pour cet homme qui a œuvré pour la solidité du mouvement syndical. Ce sont des choses qui arrivent dans le parcours d’un individu ». « La scission a révélé que les leaders syndicaux d’aujourd’hui ont été à bonne école. Elle révèle aussi la vie normale d’une organisation. Et comme il aimait à le dire, le mouvement syndical a ses martyrs, renégats et mauvais bergers », affirme sans ambages Mody Guiro, le successeur choisi qui se réjouit que la CNTS soit encore « la centrale la plus représentative ».
Madia Diop a été également un homme politique dont la disparition « attriste et plonge le PS dans une peine indicible », à en croire Abdoulaye Wilane. Ce dernier regrette que son désormais ex-camarade leur fausse route juste au lendemain des festivités marquant le 60ème anniversaire du PS. Un anniversaire qui a été du reste marqué par « l’appel à l’unité et autour de l’essentiel aussi bien à Dakar qu’à Kaolack ». Abdoulaye Wilane salue l’attachement du vieux militant aux idéaux du parti. « Madia, dit-il, a su, aux moments de monétarisation des relations sociales, rester debout avec les siens sans céder aux sirènes de la transhumance ».
Source: Le Soleil
Madia serait le plus grand syndicaliste d’après indépendance, peste Cheikh Diop de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/ Forces du changement (CNTS/FC). L’hommage est très éloquent quand on sait que Cheikh Diop a été écarté de la succession, en 2002, ce qui a contribué à ce qu’il fasse scission au sein de la centrale mère. Tout comme Ibrahima Sarr d’ailleurs qui reconnaît le grand monsieur qu’a été Madia Diop. Les responsables syndicaux comme politiques évoquent la figure du défunt avec beaucoup d’égards et de respect. Madia a été simplement un « monument » que vénèrent ceux qui l’ont côtoyé.
Exilé au Mali entre 1963 et 1966, le syndicaliste est revenu au Sénégal à la faveur de la fusion du PRA/Sénégal et de l’UPS. Le comptable de la Société des brasseries de l’Ouest africain (SOBOA), a été au centre des évènements 1968 pour lesquels il a été arrêté et incarcéré à Dodji. Madia Diop a été responsable du Syndicat des industries alimentaires, en 1957, avant de devenir, en 1978, le secrétaire général régional des syndicats CNTS à Dakar. Il dirige les destinées de la CNTS de 1982 à sa retraite syndicale en 2002. « Madia a participé à toutes les luttes. Il a été le père du renouveau démocratique qui est une étape du mouvement syndical », souligne Cheikh Diop.
Tirant les leçons des évènements de 1968, le Parti socialiste va intégrer la CNTS dans son sillage. A partir de ce moment, l’orientation de la centrale syndicale était guidée par la logique partisane de la formation politique. C’est peu de dire qu’à cause de la très forte participation responsable, l’autonomie syndicale était une illusion. Il faudra attendre le début les années 80 pour que Madia Diop puisse conduire avec intelligence la désintégration pour plus s’affilier au PS. La CNTS a été dirigé avant lui par Doudou Ngom et Babacar Diagne. « Un grand stratège » « Madia Diop a été le principal artisan du renouveau démocratique. Grand combattant, il a été également un grand stratège », reconnaît Cheikh Diop. « Madia a été un père pour nous puisque nous avons grandi devant lui. Il nous a forgés et formés. Il était la CNTS. Il s’est totalement donné au mouvement syndical », dit Mody Guiro, son successeur à la CNTS, très ému. « Il a été le plus grand syndicaliste de son époque. J’ai eu la chance de le côtoyer, de partager avec lui de grandes batailles, victoires. Il a été un père spirituel », rapporte Ibrahima Sarr.
Madia a été également un acteur de premier plan du mouvement syndical africain et mondial. Dirigeant de l’Organisation régional africaine/CISL, il a été aussi le président de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL). A ce titre, il a représenté l’Afrique au Conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT).
L’admission de Madia Diop à la retraite a consacré la scission au sein de sa centrale syndicale. Une donne que Cheikh Diop considère comme l’un des « rares échecs dans son action ». Pour autant, il ne lui en veut pas. Tout comme Ibrahima Sarr qui détecte une « mauvaise négociation de son héritage pour cet homme qui a œuvré pour la solidité du mouvement syndical. Ce sont des choses qui arrivent dans le parcours d’un individu ». « La scission a révélé que les leaders syndicaux d’aujourd’hui ont été à bonne école. Elle révèle aussi la vie normale d’une organisation. Et comme il aimait à le dire, le mouvement syndical a ses martyrs, renégats et mauvais bergers », affirme sans ambages Mody Guiro, le successeur choisi qui se réjouit que la CNTS soit encore « la centrale la plus représentative ».
Madia Diop a été également un homme politique dont la disparition « attriste et plonge le PS dans une peine indicible », à en croire Abdoulaye Wilane. Ce dernier regrette que son désormais ex-camarade leur fausse route juste au lendemain des festivités marquant le 60ème anniversaire du PS. Un anniversaire qui a été du reste marqué par « l’appel à l’unité et autour de l’essentiel aussi bien à Dakar qu’à Kaolack ». Abdoulaye Wilane salue l’attachement du vieux militant aux idéaux du parti. « Madia, dit-il, a su, aux moments de monétarisation des relations sociales, rester debout avec les siens sans céder aux sirènes de la transhumance ».
Source: Le Soleil