Station Vieux-Port, 21 heures. Il y a encore un mois, l’usager se heurtait aux grilles du métro. Une aberration installée dans les mœurs depuis plus de quinze ans dans la deuxième de ville de France. Mais la campagne des municipales a changé la donne. Et l’usager y a tout gagné. Là où le candidat socialiste Jean-Noël Guérini promettait, s’il était élu, d’ouvrir le métro jusqu’à minuit en semaine, le maire sortant UMP Jean-Claude Gaudin, réélu depuis, a répondu en mettant le service sur les rails dès le 25 février. Jusqu’à 23 heures du lundi au jeudi. Et 1 heure du matin les vendredi, samedi et dimanche.
Station Vieux-Port, 21 heures. Les premiers visages croisés, ce soir-là, sont ceux de trois hommes de la police nationale. En charge de la surveillance des quais du port, ils font un passage dans les couloirs du métro. Deux jeunes femmes, intimidées, les interpellent. Elles voudraient savoir si "ça ne craint pas trop pour deux filles seules de prendre le métro à cette heure-là". Assises dans la rame, direction la Timone, elles confient venir de Montpellier et n’être que de passage à l’occasion d’un congrès.
À leur descente, une dizaine d’usagers s’engouffrent dans le métro. Parmi eux, une infirmière et une aide-soignante. À l’hôpital de la Timone, ce nouveau service a changé la vie des agents d’entretien et du personnel médical. "Surtout chez les hommes. Chez les femmes, ça ne fait pas encore l’unanimité, précise l’infirmière. J’en entends encore dire qu’elles ne se sentent pas de prendre le métro tard le soir".
22 heures, station Château-Gombert. Les passagers qui pressent le pas sur les quais se comptent sur les doigts de la main. Trente secondes plus tard, c’est le désert. Dans la dernière rame qui part en face, on aperçoit les militaires du dispositif Vigipirate.
22h: le dernier métro direction la Timone, terminus de la ligne, est en place. Trois jeunes profitent d’être seuls pour prendre leurs aises, les pieds sur la banquette. Un autre, capuche sur la tête, mains dans les poches, s’affale et grille une cigarette dans la rame voisine.
22h20, station Cinq-avenues-Longchamp. On retrouve sur le quai les trois militaires de Vigipirate accompagnés de deux policiers du Service interrégional de sécurisation des transports en commun (SISTC). Un étudiant a trop arrosé la soirée. "Il ne se souvient même pas où il habite", soupire un des gardiens de la paix. Il faudra 10 minutes au jeune homme pour retrouver ses esprits et se décider à monter dans le métro. ll descend deux stations plus loin, groggy comme un boxeur.
Du monde, enfin. Bagages à la main ou sac dans le dos, une dizaine de passagers du dernier TGV Paris-Marseille arrivé à 22h05 à Saint-Charles, ouvrent les portes. "L’autre soir, le train avait cinq minutes de retard et j’ai raté le dernier métro. J’ai été quitte pour un taxi, comme avant", sourit Jean-Marc, ingénieur aéronautique.
L’heure tourne. Station Vieux-Port, deux garçons battent le pavé. Ce sont des comédiens de la pièce "La mère" -à l’affiche au théâtre de la Criée jusqu’au 30 mars- qui rentrent à Castellane.
Derrière eux, trois autres policiers en tenue du SISTC prennent l’escalator en jetant un regard panoramique. Ils ont pour mission de sécuriser le site jusqu’à la fermeture. 22h55 : six usagers descendent à Timone. Tous des hommes. Terminus. À Bougainville, les policiers s’assurent de ne laisser personne derrière les grilles. Pas de doute possible, il n’y a plus âme qui vive.
laprovence.com
Station Vieux-Port, 21 heures. Les premiers visages croisés, ce soir-là, sont ceux de trois hommes de la police nationale. En charge de la surveillance des quais du port, ils font un passage dans les couloirs du métro. Deux jeunes femmes, intimidées, les interpellent. Elles voudraient savoir si "ça ne craint pas trop pour deux filles seules de prendre le métro à cette heure-là". Assises dans la rame, direction la Timone, elles confient venir de Montpellier et n’être que de passage à l’occasion d’un congrès.
À leur descente, une dizaine d’usagers s’engouffrent dans le métro. Parmi eux, une infirmière et une aide-soignante. À l’hôpital de la Timone, ce nouveau service a changé la vie des agents d’entretien et du personnel médical. "Surtout chez les hommes. Chez les femmes, ça ne fait pas encore l’unanimité, précise l’infirmière. J’en entends encore dire qu’elles ne se sentent pas de prendre le métro tard le soir".
22 heures, station Château-Gombert. Les passagers qui pressent le pas sur les quais se comptent sur les doigts de la main. Trente secondes plus tard, c’est le désert. Dans la dernière rame qui part en face, on aperçoit les militaires du dispositif Vigipirate.
22h: le dernier métro direction la Timone, terminus de la ligne, est en place. Trois jeunes profitent d’être seuls pour prendre leurs aises, les pieds sur la banquette. Un autre, capuche sur la tête, mains dans les poches, s’affale et grille une cigarette dans la rame voisine.
22h20, station Cinq-avenues-Longchamp. On retrouve sur le quai les trois militaires de Vigipirate accompagnés de deux policiers du Service interrégional de sécurisation des transports en commun (SISTC). Un étudiant a trop arrosé la soirée. "Il ne se souvient même pas où il habite", soupire un des gardiens de la paix. Il faudra 10 minutes au jeune homme pour retrouver ses esprits et se décider à monter dans le métro. ll descend deux stations plus loin, groggy comme un boxeur.
Du monde, enfin. Bagages à la main ou sac dans le dos, une dizaine de passagers du dernier TGV Paris-Marseille arrivé à 22h05 à Saint-Charles, ouvrent les portes. "L’autre soir, le train avait cinq minutes de retard et j’ai raté le dernier métro. J’ai été quitte pour un taxi, comme avant", sourit Jean-Marc, ingénieur aéronautique.
L’heure tourne. Station Vieux-Port, deux garçons battent le pavé. Ce sont des comédiens de la pièce "La mère" -à l’affiche au théâtre de la Criée jusqu’au 30 mars- qui rentrent à Castellane.
Derrière eux, trois autres policiers en tenue du SISTC prennent l’escalator en jetant un regard panoramique. Ils ont pour mission de sécuriser le site jusqu’à la fermeture. 22h55 : six usagers descendent à Timone. Tous des hommes. Terminus. À Bougainville, les policiers s’assurent de ne laisser personne derrière les grilles. Pas de doute possible, il n’y a plus âme qui vive.
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