C’est à croire que la guillotine est le destin des proches collaborateurs de Me Wade, ou à tout le moins, des personnes ayant une certaine proximité avec lui. L’itinéraire politique du président de la République révèle, en effet, que l’homme s’accommode mal qu’un de ses proches émerge des rangs dont il est la tête de file au point de lui ravir la palme. Et, empruntant l’expression au Pr Ousseynou Kane, chef du département Philosophie de l’Ucad, disons que le président Wade pourrait être assimilé au dieu Chronos, dont la particularité était de ravaler sa progéniture.
Le récent limogeage du gouvernement, de Farba Senghor n’en est qu’une illustration parmi d’autres. Ce dernier, à force de se mêler de toutes les affaires jusqu’à se permettre de porter des appréciations sur le travail de ses collègues du gouvernement et de se faire l’avocat de son Maître au point de s’autoriser des menaces en direction des citoyens osant critiquer ce dernier, avait fini par se donner des airs de tout puissant homme-lige du patron du Pds. Considéré comme la voix de ce dernier dont il bénéficiait, aux yeux de l’opinion, du soutien tacite, Farba Senghor était devenu un homme craint. Ses critiques à l’encontre de ses ‘frères’ de parti étaient perçues comme annonciatrices d’une future disgrâce de la part du président de la République. Mais, le ministre transversal qu’il était, va comme ses devanciers à ce statut subir le sabre de son chef de parti.
Avant lui, Ousmane Ngom, Idrissa Seck et Macky Sall ont connu le même sort. Leur dénominateur commun, ils furent, en un moment donné de l’histoire du parti libéral, les numéros deux du Pds. Ce qui faisait d’eux, dans ce parti, des dauphins désignés de Me Wade et, par conséquent, les personnes avec lesquelles il fallait composer si on voulait réaliser ses ambitions politiques.
Le premier, en l’occurrence, Ousmane Ngom disait, parlant de ses relations avec Wade, que s’il était un produit, on aurait pu le labelliser ‘made by Wade’. Une façon de reconnaître son ‘formatage’ par son mentor. Aussi, s’est-il voulu reconnaissant à travers un militantisme débordant lorsqu’il portait la parole de son parti. L’on se rappelle, ainsi, de ses prestations au sein de l’hémicycle où, en tant que président du groupe libéral, et seul contre tous, il tenait la dragée haute contre des barons socialistes rompus dans l’art de la polémique et de la diatribe. Ses prises de parole face au puissant Abdourahim Agne restent dans les mémoires. Dans certains cercles du régime d’alors, il se disait, d’ailleurs, que le numéro deux du Pds était même plus redoutable que son chef de parti. Mais la suite, on la connaît, le divorce avec le patron du Pds se fera avec fracas et Ngom, en claquant la porte, se fera le plaisir de révéler à la face du monde la véritable nature de son compagnon politique, à savoir que c’est un homme qui ‘parle en démocrate mais agit en despote’.
Après la mise à mort de Ousmane Ngom, Wade jettera son dévolu sur Idrissa Seck qui, incontestablement, aura été le responsable politique au sein de la formation libérale ayant le plus bénéficié de la confiance du chef de file du Pds. Les relations entre les deux étaient si étroites et leur complicité si visible qu’à l’orée de l’alternance, le président Wade ne s’est pas retenu de faire une confidence … publique en soutenant qu’il préfèrait garder à ses côtés (à la présidence) son poulain parce que, selon lui, ‘Idrissa sait tellement lire dans mes pensées qu’avant même de sortir un mot, il sait là où j’en viens’. Cette place de choix dans le cœur du Maître, fera de Seck l’incontournable collaborateur dans le dispositif du régime de Wade. Aussi, lui attribuera-t-on, à tort ou à raison, tous les pouvoirs de promotion et de sanction. Mais sa toute puissance au cœur du régime de l’alternance ne durera que le temps d’une rose et n’excédera pas les quatre premières années de l’accession de Wade au pouvoir parce que ce dernier avait décidé de se séparer de lui de la manière qu’on sait.
Vint alors l’ère Macky Sall qui aura été certainement le plus chanceux d’entre tous. Connu comme militant du Pds, par nombre de Sénégalais, qu’avec l’avènement de l’alternance, le maire de Fatick n’en connaîtra pas moins une ascension fulgurante au sein du Pds et de l’Etat. Il sera tour à tour ministre des Mines, celui de l’Intérieur et de le Décentralisation avant d’être nommé, par un concours de circonstances, Premier ministre. Ce qui lui vaudra d’être choisi par Me Wade comme le numéro 2 du Pds. Devenu le bras droit et l’homme qui a la confiance de celui-là, Macky sera sous les feux de la rampe et héritera, à son tour, du statut ‘d’homme puissant’ du régime au point que des militants de son parti lui taillèrent des habits de présidentiable. Il aura, ainsi, le vent en poupe jusqu’à ce que Wade décide, un jour, de lui retirer tous les pouvoirs qu’il lui avait conférés sans aucune forme de procès.
Aujourd’hui, la question qui coule de source est relative à l’identification de la prochaine victime. Pour se prêter à pareil exercice, il faudrait connaître la personne qui, dans le dispositif actuel de Wade jouit des mêmes privilèges que ceux dont ont bénéficié les personnes sus-nommées. Et dans les spéculations à faire, nul doute que le nom du président du Sénat ne peut être passé sous silence. Pape Diop, compte tenu de sa posture qui fait de lui le dauphin constitutionnel, peut, en effet, craindre pour son avenir politique parce que l’homme dont il semble avoir, aujourd’hui, l’entière confiance est l’un des plus imprévisibles qui soient. Le sachant, d’ailleurs, parfaitement le maire de Dakar semble avoir tiré les leçons du passé. Pape Diop se garde, jusque-là de faire ombrage à son mentor en se faisant, en dépit de sa posture, le plus discret possible. Dans son parti où la principale qualité reconnue aux responsables est de n’être pas avares en parole, l’ex-Président de l’Assemblée nationale est le moins bavard. On ne l’entend presque jamais. Cette attitude qui frise le manque d’ambition politique l’aurait d’ailleurs sauvé, à en croire certaines confidences. Lesquelles rapportent qu’au cours d’une audience avec le président de la République, Pape Diop, interpellé par celui-là sur son avenir après que lui (Wade) aura quitté le pouvoir, lâcha net, ‘J’arrêterai de faire de la politique !’. Une autre réponse lui aurait, certainement, été fatale.
Source: Rewmi
Le récent limogeage du gouvernement, de Farba Senghor n’en est qu’une illustration parmi d’autres. Ce dernier, à force de se mêler de toutes les affaires jusqu’à se permettre de porter des appréciations sur le travail de ses collègues du gouvernement et de se faire l’avocat de son Maître au point de s’autoriser des menaces en direction des citoyens osant critiquer ce dernier, avait fini par se donner des airs de tout puissant homme-lige du patron du Pds. Considéré comme la voix de ce dernier dont il bénéficiait, aux yeux de l’opinion, du soutien tacite, Farba Senghor était devenu un homme craint. Ses critiques à l’encontre de ses ‘frères’ de parti étaient perçues comme annonciatrices d’une future disgrâce de la part du président de la République. Mais, le ministre transversal qu’il était, va comme ses devanciers à ce statut subir le sabre de son chef de parti.
Avant lui, Ousmane Ngom, Idrissa Seck et Macky Sall ont connu le même sort. Leur dénominateur commun, ils furent, en un moment donné de l’histoire du parti libéral, les numéros deux du Pds. Ce qui faisait d’eux, dans ce parti, des dauphins désignés de Me Wade et, par conséquent, les personnes avec lesquelles il fallait composer si on voulait réaliser ses ambitions politiques.
Le premier, en l’occurrence, Ousmane Ngom disait, parlant de ses relations avec Wade, que s’il était un produit, on aurait pu le labelliser ‘made by Wade’. Une façon de reconnaître son ‘formatage’ par son mentor. Aussi, s’est-il voulu reconnaissant à travers un militantisme débordant lorsqu’il portait la parole de son parti. L’on se rappelle, ainsi, de ses prestations au sein de l’hémicycle où, en tant que président du groupe libéral, et seul contre tous, il tenait la dragée haute contre des barons socialistes rompus dans l’art de la polémique et de la diatribe. Ses prises de parole face au puissant Abdourahim Agne restent dans les mémoires. Dans certains cercles du régime d’alors, il se disait, d’ailleurs, que le numéro deux du Pds était même plus redoutable que son chef de parti. Mais la suite, on la connaît, le divorce avec le patron du Pds se fera avec fracas et Ngom, en claquant la porte, se fera le plaisir de révéler à la face du monde la véritable nature de son compagnon politique, à savoir que c’est un homme qui ‘parle en démocrate mais agit en despote’.
Après la mise à mort de Ousmane Ngom, Wade jettera son dévolu sur Idrissa Seck qui, incontestablement, aura été le responsable politique au sein de la formation libérale ayant le plus bénéficié de la confiance du chef de file du Pds. Les relations entre les deux étaient si étroites et leur complicité si visible qu’à l’orée de l’alternance, le président Wade ne s’est pas retenu de faire une confidence … publique en soutenant qu’il préfèrait garder à ses côtés (à la présidence) son poulain parce que, selon lui, ‘Idrissa sait tellement lire dans mes pensées qu’avant même de sortir un mot, il sait là où j’en viens’. Cette place de choix dans le cœur du Maître, fera de Seck l’incontournable collaborateur dans le dispositif du régime de Wade. Aussi, lui attribuera-t-on, à tort ou à raison, tous les pouvoirs de promotion et de sanction. Mais sa toute puissance au cœur du régime de l’alternance ne durera que le temps d’une rose et n’excédera pas les quatre premières années de l’accession de Wade au pouvoir parce que ce dernier avait décidé de se séparer de lui de la manière qu’on sait.
Vint alors l’ère Macky Sall qui aura été certainement le plus chanceux d’entre tous. Connu comme militant du Pds, par nombre de Sénégalais, qu’avec l’avènement de l’alternance, le maire de Fatick n’en connaîtra pas moins une ascension fulgurante au sein du Pds et de l’Etat. Il sera tour à tour ministre des Mines, celui de l’Intérieur et de le Décentralisation avant d’être nommé, par un concours de circonstances, Premier ministre. Ce qui lui vaudra d’être choisi par Me Wade comme le numéro 2 du Pds. Devenu le bras droit et l’homme qui a la confiance de celui-là, Macky sera sous les feux de la rampe et héritera, à son tour, du statut ‘d’homme puissant’ du régime au point que des militants de son parti lui taillèrent des habits de présidentiable. Il aura, ainsi, le vent en poupe jusqu’à ce que Wade décide, un jour, de lui retirer tous les pouvoirs qu’il lui avait conférés sans aucune forme de procès.
Aujourd’hui, la question qui coule de source est relative à l’identification de la prochaine victime. Pour se prêter à pareil exercice, il faudrait connaître la personne qui, dans le dispositif actuel de Wade jouit des mêmes privilèges que ceux dont ont bénéficié les personnes sus-nommées. Et dans les spéculations à faire, nul doute que le nom du président du Sénat ne peut être passé sous silence. Pape Diop, compte tenu de sa posture qui fait de lui le dauphin constitutionnel, peut, en effet, craindre pour son avenir politique parce que l’homme dont il semble avoir, aujourd’hui, l’entière confiance est l’un des plus imprévisibles qui soient. Le sachant, d’ailleurs, parfaitement le maire de Dakar semble avoir tiré les leçons du passé. Pape Diop se garde, jusque-là de faire ombrage à son mentor en se faisant, en dépit de sa posture, le plus discret possible. Dans son parti où la principale qualité reconnue aux responsables est de n’être pas avares en parole, l’ex-Président de l’Assemblée nationale est le moins bavard. On ne l’entend presque jamais. Cette attitude qui frise le manque d’ambition politique l’aurait d’ailleurs sauvé, à en croire certaines confidences. Lesquelles rapportent qu’au cours d’une audience avec le président de la République, Pape Diop, interpellé par celui-là sur son avenir après que lui (Wade) aura quitté le pouvoir, lâcha net, ‘J’arrêterai de faire de la politique !’. Une autre réponse lui aurait, certainement, été fatale.
Source: Rewmi