Et malgré la brutale dégradation de la conjoncture économique, sa cote de popularité reste stable, à 44 % de Français satisfaits, selon le baromètre IFOP du Journal du Dimanche du 21 décembre (échantillon de 1 879 personnes interrogées du 11 au 19 décembre).
Pourtant, le chef de l'Etat est inquiet. La récession programmée pour le premier semestre 2009 et la montée inéluctable du chômage dessinent une rentrée difficile. Tous les indicateurs sont au rouge. Raymond Soubie, le conseiller social du président, l'a mis en garde contre une crise sociale majeure. Et contre une révolte de la jeunesse tentée d'exprimer son profond malaise face à une crise économique qui est aussi une "crise morale, sulfureuse, et de tricheurs", selon l'aveu même de l'un des principaux dirigeants de l'UMP.
Nicolas Sarkozy en a conscience : il a suffi que ses homologues européens, notamment l'espagnol José Luis Zapatero et l'italien Silvio Berlusconi, lui fassent part de leur inquiétude sur l'état d'esprit de leur jeunesse dans leur pays respectif, pour qu'à son retour du sommet de Bruxelles, le chef de l'Etat autorise Xavier Darcos à retirer la réforme du lycée.
Cette crise économique et sociale appelle-t-elle pour autant une réponse politique, et passe-t-elle notamment par un remaniement gouvernemental ? Nicolas Sarkozy s'y refuse pour le moment. "Le président pense qu'il ne doit pas apporter de réponse politique à la crise économique", a retenu l'un de ses récents interlocuteurs.
Le remaniement rampant, inauguré par l'arrivée de Patrick Devedjian au ministère de la relance et Bruno Le Maire aux affaires européennes, devrait donc se poursuivre à la rentrée. Brice Hortefeux devrait remplacer Xavier Bertrand, qui va diriger l'UMP, aux affaires sociales. Et l'ex-socialiste Eric Besson reprendre le portefeuille de l'immigration. "Ajustement, ajustement, ajustement", décline l'Elysée dans toutes les réunions interministérielles.
A droite pourtant, et au sein même du gouvernement, on juge l'équipe gouvernementale bien peu armée pour affronter la tempête qui se dessine. Le premier ministre d'abord. Avec 52 % d'opinions favorables dans le dernier baromètre IFOP, François Fillon bénéficie d'une cote de popularité exceptionnelle pour un premier ministre en fonction depuis dix-huit mois. "Fillon a choisi de durer, et donc de ne pas s'exposer", analyse l'un de ses prédécesseurs. Au risque de l'effacement.
La nomination le 5 décembre de Patrick Devedjian comme "super-ministre" de la relance, avec la tutelle sur les 26 milliards d'euros de dépenses du plan, et l'autorité sur de nombreuses directions générales de plusieurs ministères, n'a suscité aucune réserve de la part de François Fillon. Mais cet escamotage du premier ministre a un inconvénient : il laisse le président de la République en première ligne. "Nicolas Sarkozy aura peut-être besoin un jour d'un pilote, d'un premier ministre à la manœuvre qui peut servir aussi de fusible", note un dirigeant de l'UMP.
Le gouvernement n'est pas non plus très vaillant. Xavier Darcos, l'un des chouchous, encore premier-ministrable il y a quelques mois, est touché par le malaise lycéen et la grogne des enseignants. Le pôle social est fragilisé par le prochain départ de Xavier Bertrand qui avait su mener de front plusieurs grandes réformes au cours de la première année du quinquennat. Rachida Dati à la Justice fait l'objet d'une contestation tous azimuts. Christine Lagarde, désormais "cornaquée" sur la scène intérieure par Eric Woerth au budget et Patrick Devedjian à la relance "réussit en anglais mais pas en français", souligne perfide un dirigeant de l'UMP. Michèle Alliot-Marie à l'intérieur n'a jamais eu la confiance du chef de l'Etat. Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la ville, déplore son impuissance à vaincre les réticences de l'administration pour mener à bien sa politique en faveur des banlieues.
L'équipe en place paraît fragilisée et fatiguée. Nicolas Sarkozy observe les uns et les autres. Il sera temps début janvier de voir si, après avoir accéléré la mise en œuvre du plan de relance et du plan de la promotion de la diversité - il doit aussi réorganiser son équipe en profondeur.
Source: Yahoo News
Pourtant, le chef de l'Etat est inquiet. La récession programmée pour le premier semestre 2009 et la montée inéluctable du chômage dessinent une rentrée difficile. Tous les indicateurs sont au rouge. Raymond Soubie, le conseiller social du président, l'a mis en garde contre une crise sociale majeure. Et contre une révolte de la jeunesse tentée d'exprimer son profond malaise face à une crise économique qui est aussi une "crise morale, sulfureuse, et de tricheurs", selon l'aveu même de l'un des principaux dirigeants de l'UMP.
Nicolas Sarkozy en a conscience : il a suffi que ses homologues européens, notamment l'espagnol José Luis Zapatero et l'italien Silvio Berlusconi, lui fassent part de leur inquiétude sur l'état d'esprit de leur jeunesse dans leur pays respectif, pour qu'à son retour du sommet de Bruxelles, le chef de l'Etat autorise Xavier Darcos à retirer la réforme du lycée.
Cette crise économique et sociale appelle-t-elle pour autant une réponse politique, et passe-t-elle notamment par un remaniement gouvernemental ? Nicolas Sarkozy s'y refuse pour le moment. "Le président pense qu'il ne doit pas apporter de réponse politique à la crise économique", a retenu l'un de ses récents interlocuteurs.
Le remaniement rampant, inauguré par l'arrivée de Patrick Devedjian au ministère de la relance et Bruno Le Maire aux affaires européennes, devrait donc se poursuivre à la rentrée. Brice Hortefeux devrait remplacer Xavier Bertrand, qui va diriger l'UMP, aux affaires sociales. Et l'ex-socialiste Eric Besson reprendre le portefeuille de l'immigration. "Ajustement, ajustement, ajustement", décline l'Elysée dans toutes les réunions interministérielles.
A droite pourtant, et au sein même du gouvernement, on juge l'équipe gouvernementale bien peu armée pour affronter la tempête qui se dessine. Le premier ministre d'abord. Avec 52 % d'opinions favorables dans le dernier baromètre IFOP, François Fillon bénéficie d'une cote de popularité exceptionnelle pour un premier ministre en fonction depuis dix-huit mois. "Fillon a choisi de durer, et donc de ne pas s'exposer", analyse l'un de ses prédécesseurs. Au risque de l'effacement.
La nomination le 5 décembre de Patrick Devedjian comme "super-ministre" de la relance, avec la tutelle sur les 26 milliards d'euros de dépenses du plan, et l'autorité sur de nombreuses directions générales de plusieurs ministères, n'a suscité aucune réserve de la part de François Fillon. Mais cet escamotage du premier ministre a un inconvénient : il laisse le président de la République en première ligne. "Nicolas Sarkozy aura peut-être besoin un jour d'un pilote, d'un premier ministre à la manœuvre qui peut servir aussi de fusible", note un dirigeant de l'UMP.
Le gouvernement n'est pas non plus très vaillant. Xavier Darcos, l'un des chouchous, encore premier-ministrable il y a quelques mois, est touché par le malaise lycéen et la grogne des enseignants. Le pôle social est fragilisé par le prochain départ de Xavier Bertrand qui avait su mener de front plusieurs grandes réformes au cours de la première année du quinquennat. Rachida Dati à la Justice fait l'objet d'une contestation tous azimuts. Christine Lagarde, désormais "cornaquée" sur la scène intérieure par Eric Woerth au budget et Patrick Devedjian à la relance "réussit en anglais mais pas en français", souligne perfide un dirigeant de l'UMP. Michèle Alliot-Marie à l'intérieur n'a jamais eu la confiance du chef de l'Etat. Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la ville, déplore son impuissance à vaincre les réticences de l'administration pour mener à bien sa politique en faveur des banlieues.
L'équipe en place paraît fragilisée et fatiguée. Nicolas Sarkozy observe les uns et les autres. Il sera temps début janvier de voir si, après avoir accéléré la mise en œuvre du plan de relance et du plan de la promotion de la diversité - il doit aussi réorganiser son équipe en profondeur.
Source: Yahoo News