Etait en outre projetée mardi la troisième oeuvre asiatique (sur quatre) en compétition à la Berlinale cette année, "Night and day", le dernier film du cinéaste sud-coréen Hong Sangsoo ("Bam Gua nat").
Celui-ci se présente comme le journal filmé d'un Sud-Coréen à Paris: un artiste peintre entre deux âges, Don Juan sans conviction, velléitaire et lâche, qui fuit Séoul de crainte d'être arrêté pour avoir consommé de la drogue.
A Paris, il retrouve une ex-petite amie qui tente en vain de raviver son désir, et passe ses journées à déambuler dans les rues, un sac plastique à la main, fumant des cigarettes sur les bancs publics et observant les Parisiens.
"Night and day" le suit dans une succession de vignettes "à la manière de" Rohmer: au téléphone avec sa femme, au musée avec des étudiantes des Beaux-Arts, au lit avec avec sa maîtresse, à table avec d'autres émigrés coréens...
Tant sur le plan visuel que sur le plan du scénario, Hong Sang-Soo documente la vie de la capitale française au moyen d'une foule de détails insignifiants au cachet typiquement parisien : les crottes de chiens dans la rue, la difficulté de trouver des cigarettes le dimanche, etc.
Au final, si certains trouveront charmante cette balade en dépit de sa longueur excessive, près de deux heures et demie, d'autres la trouveront d'une grande vacuité. Un certain nombre de spectateurs ont d'ailleurs décroché pendant la projection de presse, mardi matin.
Hong Sang-Soo est l'auteur de "La femme est l'avenir de l'homme" (2004) et "Conte de cinéma" (2005), tous deux présentés en compétition au Festival de Cannes.
Autre film présenté aujourd'hui, le très attendu "Happy-go-lucky" du Britannique Mike Leigh, relate les aventures et les amours de Poppy, une jeune enseignante du nord de Londres campée par Sally Hawkins, qui jouait déjà dans "Vera Drake".
Poppy, un peu fofolle, voire irresponsable, mène une vie bien compliquée, d'autant que tout le monde semble tomber amoureux d'elle.
L'auteur de "High hopes" et "Secrets et mensonges" a voulu conférer à ce portrait un aspect quasi documentaire, en donnant vie à un univers "qui ait l'air en trois dimensions, vrai au point qu'on voudrait y planter son couteau".
Le premier documentaire de l'histoire de la compétition officielle à la Berlinale était également au programme mardi et promettait de faire sensation.
Film de l'Américain Errol Morris, "Standard Operating Procedures", sur les tortures infligées par l'armée américaine aux détenus d'Abou Ghraib, devait être projeté en fin d'après-midi pour la presse et dans la soirée pour le public.
"Ce film nous a cloués sur nos sièges", avait déclaré fin janvier à la presse le directeur du Festival du film de Berlin, Dieter Kosslick, pour expliquer la sélection inédite d'un documentaire dans la course pour l'Ours d'or.
Errol Morris a notamment réalisé "The Fog of War", couronné d'un Oscar en 2004, "The Thin blue line", qui avait abouti à l'annulation d'une condamnation à mort aux Etats-Unis, ou encore "Une brève histoire du temps", sur la vie de physicien handicapé Stephen Hawking.
Mercredi, le Japonais Yoji Yamada présentera "Kabei, notre mère", l'émouvante histoire d'une famille prise dans la tourmente et les déchirures de la Seconde Guerre mondiale. A trois jours de l'attribution de l'Ours d'or, la Berlinale découvrira aussi "Caos Calmo", de l'Italien Antonello Grimaldi.
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