Sans doute ne manquait-il pas grand-chose au palmarès de Jean Nouvel. L'architecte a édifié quelques-unes des icônes de ce tournant du millénaire. Il a conquis une notoriété auprès du grand public et une visibilité médiatique auxquelles peu de ses confrères peuvent prétendre. Au passage, il a raflé deux fois ce prix du meilleur bâtiment français qu'est l' équerre d'argent. Mais aussi le grand prix national d'architecture. Mais encore le Praemium Imperiale. Il lui manquait le prix Pritzker. C'est désormais chose faite.
Hier, Jean Nouvel, 62 ans, est entré dans le cercle restreint des plus grands. Il est le 32 e architecte à se voir couronné par ce quasi Nobel de l'architecture et le deuxième Français après Christian de Portzamparc en 1994.
On n'en attendait pas moins d'un homme qui, à peine l'Institut du monde arabe et sa façade à moucharabiehs achevés en 1987, fut unanimement salué. Il n'était pas seul sur ce chantier mais «la star» que tout le monde attendait, c'était lui. Avant, l'homme né le 12 août 1945 à Fumel, dans le Lot-et-Garonne, était passé par les Beaux-Arts de Paris, avait fait ses premières armes comme assistant de Claude Parent et Paul Virilio et créé une première agence en 1970 avec François Seigneur.
Des projets mythiques
Ensuite, l'architecte a enchaîné des projets phares qu'on serait en peine de classer par ordre d'importance. Il y a les parois de verre de la Fondation Cartier, en 1994, le noir tribunal accusateur de Nantes, en 2000, le sommet ovale de la tour Agbar, à Barcelone, en 2005 et, bien sûr, les boîtes colorées en lévitation du Musée du quai Branly, il y a deux ans. Sans parler de ses futurs monuments, le Louvre Abu Dhabi, la Philharmonie de Paris, la «Tour Verre» qu'il bâtira à Manhattan et une autre encore en Californie.
Évidemment, l'architecte a eu son lot de déconvenues, de polémiques et de concours perdus, dont celui du Stade de France. Mais avec Nouvel, même des projets inaboutis peuvent devenir mythiques, comme cette «tour sans fin», rêvée pour la Défense mais jamais réalisée.
L'ensemble forme une œuvre dans laquelle le jury du Pritzker a décelé le courage «d'idées nouvelles» et une propension à «mettre au défi les normes pour élargir les limites du domaine». Il reconnaît au travail de Nouvel «la persistance, l'imagination, l'exubérance et, par-dessus tout, une insatiable envie d'expérimentation». On pourrait aussi préciser par son refus de la répétition. Car il n'y a pas de signature Nouvel, pas d'édifice typique qui résumerait l'allure de tous les autres. Mais il y a les principes. Jean Nouvel prône sans cesse la spécificité, l'adéquation au programme, le respect du contexte. À l'entendre, pour qu'il édifie deux fois le même immeuble, il lui faudrait avoir reçu deux fois la même commande. L'homme affirme encore que «le rôle de l'architecte est d'être le plus généreux possible». Alors quand il fait des logements sociaux, à Nîmes il y a vingt ans ou à Mulhouse plus récemment, il les veut plus vastes.
Reconnu pour ces coups d'éclats, Nouvel est connu aussi pour ses coups de sang. Il a fustigé le projet du Forum des Halles comme il est encore monté au créneau contre la destruction annoncée des usines Renault sur l'île Seguin. Cela fait sans doute aussi partie de son profil de star. Mais, remarque son ancien maître, Claude Parent: «N'est pas star qui veut. Il faut un physique, du style du panache; il faut du courage, se foutre des autres et du qu'en-dira-t-on. Notre homme sait poser. Ça s'apprend peut-être, mais c'est mieux d'être doué. Il a pour lui la taille, l'allure et la corpulence.» Car Jean Nouvel est un géant. Au propre comme au figuré.
lefigaro.fr
Hier, Jean Nouvel, 62 ans, est entré dans le cercle restreint des plus grands. Il est le 32 e architecte à se voir couronné par ce quasi Nobel de l'architecture et le deuxième Français après Christian de Portzamparc en 1994.
On n'en attendait pas moins d'un homme qui, à peine l'Institut du monde arabe et sa façade à moucharabiehs achevés en 1987, fut unanimement salué. Il n'était pas seul sur ce chantier mais «la star» que tout le monde attendait, c'était lui. Avant, l'homme né le 12 août 1945 à Fumel, dans le Lot-et-Garonne, était passé par les Beaux-Arts de Paris, avait fait ses premières armes comme assistant de Claude Parent et Paul Virilio et créé une première agence en 1970 avec François Seigneur.
Des projets mythiques
Ensuite, l'architecte a enchaîné des projets phares qu'on serait en peine de classer par ordre d'importance. Il y a les parois de verre de la Fondation Cartier, en 1994, le noir tribunal accusateur de Nantes, en 2000, le sommet ovale de la tour Agbar, à Barcelone, en 2005 et, bien sûr, les boîtes colorées en lévitation du Musée du quai Branly, il y a deux ans. Sans parler de ses futurs monuments, le Louvre Abu Dhabi, la Philharmonie de Paris, la «Tour Verre» qu'il bâtira à Manhattan et une autre encore en Californie.
Évidemment, l'architecte a eu son lot de déconvenues, de polémiques et de concours perdus, dont celui du Stade de France. Mais avec Nouvel, même des projets inaboutis peuvent devenir mythiques, comme cette «tour sans fin», rêvée pour la Défense mais jamais réalisée.
L'ensemble forme une œuvre dans laquelle le jury du Pritzker a décelé le courage «d'idées nouvelles» et une propension à «mettre au défi les normes pour élargir les limites du domaine». Il reconnaît au travail de Nouvel «la persistance, l'imagination, l'exubérance et, par-dessus tout, une insatiable envie d'expérimentation». On pourrait aussi préciser par son refus de la répétition. Car il n'y a pas de signature Nouvel, pas d'édifice typique qui résumerait l'allure de tous les autres. Mais il y a les principes. Jean Nouvel prône sans cesse la spécificité, l'adéquation au programme, le respect du contexte. À l'entendre, pour qu'il édifie deux fois le même immeuble, il lui faudrait avoir reçu deux fois la même commande. L'homme affirme encore que «le rôle de l'architecte est d'être le plus généreux possible». Alors quand il fait des logements sociaux, à Nîmes il y a vingt ans ou à Mulhouse plus récemment, il les veut plus vastes.
Reconnu pour ces coups d'éclats, Nouvel est connu aussi pour ses coups de sang. Il a fustigé le projet du Forum des Halles comme il est encore monté au créneau contre la destruction annoncée des usines Renault sur l'île Seguin. Cela fait sans doute aussi partie de son profil de star. Mais, remarque son ancien maître, Claude Parent: «N'est pas star qui veut. Il faut un physique, du style du panache; il faut du courage, se foutre des autres et du qu'en-dira-t-on. Notre homme sait poser. Ça s'apprend peut-être, mais c'est mieux d'être doué. Il a pour lui la taille, l'allure et la corpulence.» Car Jean Nouvel est un géant. Au propre comme au figuré.
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