Nombreux sont ceux au Moyen-Orient qui reposent leurs espoirs désormais sur Barack Obama, qui succédera à Bush le 20 janvier à la Maison blanche, en dépit de désillusions passées lors de certains changements de présidence.
L'agresseur, Mountazer al Zaïdi, reporter de la chaîne Al Bagdadia, est devenu sur-le-champ une vedette régionale.
Les télévisions des pays arabes et de l'Iran se sont fait un malin plaisir de diffuser l'enregistrement vidéo de l'incident en boucle - sans parler des nombreux sites internet qui lui ont donné une audience mondiale.
L'affront - traiter quelqu'un de chien et lui lancer des chaussures est un des pires signes de mépris dans le monde arabe - permet de mesurer la détérioration de la situation depuis que des Irakiens en liesse avaient battu avec leurs souliers la statue en pied de Saddam Hussein mise à bas par les forces américaines à leur arrivée à Bagdad au printemps 2003.
"Cela dénote l'ampleur de l'antagonisme que Bush a été capable de susciter dans toute la région", confie l'ancien chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Maher, tout en qualifiant l'incident de regrettable.
Selon lui, le président sortant a nui à la réputation des Etats-Unis et dilapidé la sympathie que beaucoup éprouvaient pour eux. Et il n'a pas su "racheter ses erreurs", estime Maher.
"C'est le baiser d'adieu du peuple irakien, chien!", a lancé à Bush Zaïdi, présenté sur un site internet islamiste comme "un héros au cœur de lion" et dont la chaîne indépendante réclame la libération immédiate.
"Le journaliste irakien est un vrai Bagdadi libre", affirme Abou Fayçal, un salarié privé saoudien. "Il a été courageux et nous a rendus fiers. Bush a si sûrement détruit l'Irak qu'il méritait d'être battu à coups de chaussure".
Un autre Saoudien, Khalid al Dakhil, professeur de politique sociale à l'université, juge que l'incident résume l'impact de la politique de Bush au Moyen-Orient "qui hantera la région encore un bon moment".
Mais, tout en jugeant le geste de Zaïdi "compréhensible", il ajoute que "ce n'était pas la façon la plus fine et constructive d'exprimer sa colère contre Bush de la part d'un journaliste arabe éduqué". "Ça va renforcer les stéréotypes sur les Arabes dans le monde occidental."
Certains Palestiniens, dont les aspirations à une patrie indépendance se sont étiolées durant les huit ans de présidence de Bush, savourent la mésaventure du président américain sur le départ.
A Hébron, les habitants font circuler la blague qu'un cordonnier de la ville a promis des chaussures à vie à Zaïdi pour son acte de 'bravoure'.
En Iran, pays que Bush avait classé dans un "axe du Mal" incluant aussi l'ancien régime irakien et la Corée du Nord, l'homme de la rue ne mâche pas ses mots sur le bilan de Bush. "Il laisse un héritage de honte pour l'Amérique", estime un retraité de 67 ans, Assadollah Ghorbani.
Parviz Alousi, un ancien fonctionnaire du ministère iranien de l'Industrie de 59 ans, affirme pour sa part que le chef de la Maison blanche n'a créé que des problèmes dans le monde par sa volonté de le dominer en raison d'"un problème d'ego".
Au Liban, certains analystes politiques ne se montrent pas plus indulgents pour le bilan de Bush.
"Parler de désastre est une litote. Le mieux qu'il puisse faire est de partir de la Maison blanche", affirme Hilal Khachane, professeur de science politique à l'université américaine de Beyrouth qui "ne se souvient pas que le prestige américain à l'étranger soit jamais tombé si bas".
Les Arabes fulminent depuis très longtemps contre le soutien jugé inconditionnel que les Etats-Unis apportent à Israël dans son conflit avec les Palestiniens, mais, à leurs yeux, Bush a créé en Irak un nouveau foyer de tension.
"C'est une plaie ouverte et saignante, tout comme l'est la question palestinienne", note Amal Saad-Ghorayeb, une spécialiste du Hezbollah, en jugeant que Zaïdi a trouvé un moyen plus parlant de protester que d'agiter des banderoles.
"C'est un signe d'enhardissement. Il n'a pas seulement voulu à Bush dire que son héritage est honteux, pas seulement 'Je vous méprise' mais aussi 'Nous pouvons venir à bout de vous et vous vaincre'."
Mohamed al Masri, chercheur au Centre d'études stratégiques de l'université de Jordanie, juge lui aussi l'initiative du journaliste irakien emblématique. "Les Arabes se souviendront toujours des chaussures lancées sur Bush comme d'un symbole de leur profonde frustration devant l'échec de sa politique."
Source: Dabio
L'agresseur, Mountazer al Zaïdi, reporter de la chaîne Al Bagdadia, est devenu sur-le-champ une vedette régionale.
Les télévisions des pays arabes et de l'Iran se sont fait un malin plaisir de diffuser l'enregistrement vidéo de l'incident en boucle - sans parler des nombreux sites internet qui lui ont donné une audience mondiale.
L'affront - traiter quelqu'un de chien et lui lancer des chaussures est un des pires signes de mépris dans le monde arabe - permet de mesurer la détérioration de la situation depuis que des Irakiens en liesse avaient battu avec leurs souliers la statue en pied de Saddam Hussein mise à bas par les forces américaines à leur arrivée à Bagdad au printemps 2003.
"Cela dénote l'ampleur de l'antagonisme que Bush a été capable de susciter dans toute la région", confie l'ancien chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Maher, tout en qualifiant l'incident de regrettable.
Selon lui, le président sortant a nui à la réputation des Etats-Unis et dilapidé la sympathie que beaucoup éprouvaient pour eux. Et il n'a pas su "racheter ses erreurs", estime Maher.
"C'est le baiser d'adieu du peuple irakien, chien!", a lancé à Bush Zaïdi, présenté sur un site internet islamiste comme "un héros au cœur de lion" et dont la chaîne indépendante réclame la libération immédiate.
"Le journaliste irakien est un vrai Bagdadi libre", affirme Abou Fayçal, un salarié privé saoudien. "Il a été courageux et nous a rendus fiers. Bush a si sûrement détruit l'Irak qu'il méritait d'être battu à coups de chaussure".
Un autre Saoudien, Khalid al Dakhil, professeur de politique sociale à l'université, juge que l'incident résume l'impact de la politique de Bush au Moyen-Orient "qui hantera la région encore un bon moment".
Mais, tout en jugeant le geste de Zaïdi "compréhensible", il ajoute que "ce n'était pas la façon la plus fine et constructive d'exprimer sa colère contre Bush de la part d'un journaliste arabe éduqué". "Ça va renforcer les stéréotypes sur les Arabes dans le monde occidental."
Certains Palestiniens, dont les aspirations à une patrie indépendance se sont étiolées durant les huit ans de présidence de Bush, savourent la mésaventure du président américain sur le départ.
A Hébron, les habitants font circuler la blague qu'un cordonnier de la ville a promis des chaussures à vie à Zaïdi pour son acte de 'bravoure'.
En Iran, pays que Bush avait classé dans un "axe du Mal" incluant aussi l'ancien régime irakien et la Corée du Nord, l'homme de la rue ne mâche pas ses mots sur le bilan de Bush. "Il laisse un héritage de honte pour l'Amérique", estime un retraité de 67 ans, Assadollah Ghorbani.
Parviz Alousi, un ancien fonctionnaire du ministère iranien de l'Industrie de 59 ans, affirme pour sa part que le chef de la Maison blanche n'a créé que des problèmes dans le monde par sa volonté de le dominer en raison d'"un problème d'ego".
Au Liban, certains analystes politiques ne se montrent pas plus indulgents pour le bilan de Bush.
"Parler de désastre est une litote. Le mieux qu'il puisse faire est de partir de la Maison blanche", affirme Hilal Khachane, professeur de science politique à l'université américaine de Beyrouth qui "ne se souvient pas que le prestige américain à l'étranger soit jamais tombé si bas".
Les Arabes fulminent depuis très longtemps contre le soutien jugé inconditionnel que les Etats-Unis apportent à Israël dans son conflit avec les Palestiniens, mais, à leurs yeux, Bush a créé en Irak un nouveau foyer de tension.
"C'est une plaie ouverte et saignante, tout comme l'est la question palestinienne", note Amal Saad-Ghorayeb, une spécialiste du Hezbollah, en jugeant que Zaïdi a trouvé un moyen plus parlant de protester que d'agiter des banderoles.
"C'est un signe d'enhardissement. Il n'a pas seulement voulu à Bush dire que son héritage est honteux, pas seulement 'Je vous méprise' mais aussi 'Nous pouvons venir à bout de vous et vous vaincre'."
Mohamed al Masri, chercheur au Centre d'études stratégiques de l'université de Jordanie, juge lui aussi l'initiative du journaliste irakien emblématique. "Les Arabes se souviendront toujours des chaussures lancées sur Bush comme d'un symbole de leur profonde frustration devant l'échec de sa politique."
Source: Dabio
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