Une partie de l'armée s'est soulevée mardi en Guinée au lendemain de la mort du président Lansana Conté, qui a dirigé d'une main de fer ce pays d'Afrique de l'Ouest pendant près d'un quart de siècle.
Une certaine confusion règne toujours à Conakry sur qui détient réellement le pouvoir dans ce pays rangé parmi les plus pauvres de la planète malgré d'abondantes richesses minières et agricoles.
Les mutins, sous la direction d'un obscur capitaine, sont intervenus à la radio d'Etat pour annoncer la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement.
Dans la soirée, le Premier ministre, Ahmed Tidiane Souaré, a assuré que son gouvernement restait en place et préparait les obsèques du chef de l'Etat. "Nous faisons appel à la compréhension et à la compassion de tous les Guinéens, y compris des militaires", a-t-il dit.
Auparavant, le chef de l'armée, le général Diarra Camara, avait déclaré que les putschistes étaient "minoritaires". Il a tenté de négocier avec les mutins pour les persuader d'accepter la règle constitutionnelle voulant que c'est au président de l'Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, d'assumer l'intérim du chef de l'Etat défunt.
"Je les invite à faire preuve de calme et loyauté", a dit le général, qui a demandé aux putschistes d'oublier leurs griefs jusqu'au lendemain des funérailles nationales
De source gouvernementale à Conakry, on précise que des négociations sont en cours au camp militaire Alpha Yaya Diallo, dans les faubourgs de la capitale, entre loyalistes et mutins.
A la radio, les mutins, qui obéissent au capitaine Moussa Davis Camara, ont invité les généraux et les ministres à se rendre "pour leur protection" dans cette caserne. Mais le président de la chambre et le Premier ministre ont assuré qu'ils restaient libres de leurs mouvements.
Quelques coups de feu ont été entendus près du camp, selon des témoins, mais le calme semble régner dans la ville où patrouillent des soldats fortement armés.
Des soldats en armes gardent le pont stratégique conduisant au centre-ville, aux sièges de la présidence et de la banque centrale, et patrouillent en véhicules tout-terrain, acclamés parfois par les passants aux cris de "président, président!".
Le capitaine Camara a annoncé la création d'un Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) chargé d'assurer l'intérim du pouvoir et de nommer dans les prochains jours un président et un gouvernement.
Pas de dauphin désigné
"C'est une tentative de coup d'Etat", a le président de l'Assemblée sur France 24. "Je ne pense pas que toute l'armée soit derrière (cette tentative) (...) C'est juste un groupe".
A Paris, les autorités françaises ont déclaré que les autorités légitimes paraissaient contrôler la situation à Conakry et dans le reste du pays, premier exportateur mondial de bauxite. La France "ne pourra pas se satisfaire d'une situation qui ne respecte pas l'ordre constitutionnel", a souligné à Paris Eric Chevallier, porte-parole du ministère du Quai d'Orsay.
"Pour le moment, il semble que la situation soit calme à Conakry et dans le pays. (...) Il semble que les autorités légitimes ont le contrôle actuellement de la situation dans le pays", a-t-il précisé. "On en est à une revendication qui ne semble pas être suivie des faits."
L'Union africaine et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao, à laquelle appartient la Guinée) ont adopté une position similaire. Les Etats-Unis ont invité Conakry à s'engager sur la voie d'une meilleure gouvernance démocratique.
Sur les ondes de la radio, le chef des putchistes a invoqué "la corruption généralisée", l'impunité et l'anarchie ainsi qu'une "situation économique catastrophique" pour justifier la dissolution du gouvernement.
Le président Lansana Conté, qui vivait le plus souvent reclus ces dernières années, souffrait notamment de diabète. Ce fumeur invétéré qui souffait d'un diabète avait, dit-on, dans les 74 ans et il s'était rendu à de nombreuses reprises à l'étranger depuis 2002 pour se faire soigner.
La Constitution prévoit l'organisation d'une élection présidentielle dans un délai de 60 jours pour trouver un successeur à Conté, qui n'a jamais clairement désigné de "dauphin".
Somparé a également annoncé un deuil national de 40 jours.
Bien que le président se soit éteint lundi à 18h00 GMT, les autorités guinéennes ont attendu la nuit, alors que la majeure partie du pays dormait, pour annoncer le décès.
Source: Rewmi
Une certaine confusion règne toujours à Conakry sur qui détient réellement le pouvoir dans ce pays rangé parmi les plus pauvres de la planète malgré d'abondantes richesses minières et agricoles.
Les mutins, sous la direction d'un obscur capitaine, sont intervenus à la radio d'Etat pour annoncer la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement.
Dans la soirée, le Premier ministre, Ahmed Tidiane Souaré, a assuré que son gouvernement restait en place et préparait les obsèques du chef de l'Etat. "Nous faisons appel à la compréhension et à la compassion de tous les Guinéens, y compris des militaires", a-t-il dit.
Auparavant, le chef de l'armée, le général Diarra Camara, avait déclaré que les putschistes étaient "minoritaires". Il a tenté de négocier avec les mutins pour les persuader d'accepter la règle constitutionnelle voulant que c'est au président de l'Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, d'assumer l'intérim du chef de l'Etat défunt.
"Je les invite à faire preuve de calme et loyauté", a dit le général, qui a demandé aux putschistes d'oublier leurs griefs jusqu'au lendemain des funérailles nationales
De source gouvernementale à Conakry, on précise que des négociations sont en cours au camp militaire Alpha Yaya Diallo, dans les faubourgs de la capitale, entre loyalistes et mutins.
A la radio, les mutins, qui obéissent au capitaine Moussa Davis Camara, ont invité les généraux et les ministres à se rendre "pour leur protection" dans cette caserne. Mais le président de la chambre et le Premier ministre ont assuré qu'ils restaient libres de leurs mouvements.
Quelques coups de feu ont été entendus près du camp, selon des témoins, mais le calme semble régner dans la ville où patrouillent des soldats fortement armés.
Des soldats en armes gardent le pont stratégique conduisant au centre-ville, aux sièges de la présidence et de la banque centrale, et patrouillent en véhicules tout-terrain, acclamés parfois par les passants aux cris de "président, président!".
Le capitaine Camara a annoncé la création d'un Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) chargé d'assurer l'intérim du pouvoir et de nommer dans les prochains jours un président et un gouvernement.
Pas de dauphin désigné
"C'est une tentative de coup d'Etat", a le président de l'Assemblée sur France 24. "Je ne pense pas que toute l'armée soit derrière (cette tentative) (...) C'est juste un groupe".
A Paris, les autorités françaises ont déclaré que les autorités légitimes paraissaient contrôler la situation à Conakry et dans le reste du pays, premier exportateur mondial de bauxite. La France "ne pourra pas se satisfaire d'une situation qui ne respecte pas l'ordre constitutionnel", a souligné à Paris Eric Chevallier, porte-parole du ministère du Quai d'Orsay.
"Pour le moment, il semble que la situation soit calme à Conakry et dans le pays. (...) Il semble que les autorités légitimes ont le contrôle actuellement de la situation dans le pays", a-t-il précisé. "On en est à une revendication qui ne semble pas être suivie des faits."
L'Union africaine et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao, à laquelle appartient la Guinée) ont adopté une position similaire. Les Etats-Unis ont invité Conakry à s'engager sur la voie d'une meilleure gouvernance démocratique.
Sur les ondes de la radio, le chef des putchistes a invoqué "la corruption généralisée", l'impunité et l'anarchie ainsi qu'une "situation économique catastrophique" pour justifier la dissolution du gouvernement.
Le président Lansana Conté, qui vivait le plus souvent reclus ces dernières années, souffrait notamment de diabète. Ce fumeur invétéré qui souffait d'un diabète avait, dit-on, dans les 74 ans et il s'était rendu à de nombreuses reprises à l'étranger depuis 2002 pour se faire soigner.
La Constitution prévoit l'organisation d'une élection présidentielle dans un délai de 60 jours pour trouver un successeur à Conté, qui n'a jamais clairement désigné de "dauphin".
Somparé a également annoncé un deuil national de 40 jours.
Bien que le président se soit éteint lundi à 18h00 GMT, les autorités guinéennes ont attendu la nuit, alors que la majeure partie du pays dormait, pour annoncer le décès.
Source: Rewmi