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France
16/05/2008 - 12:56

Face au 'braconnier' Fourniret, Monique Olivier est 'dépendante'


"J'étais à l'image du braconnier qui s'en va en ne sachant pas s'il va ramener un faisan, un garenne ou rien du tout", a déclaré l'accusé à la 26e audience de son procès pour sept meurtres devant la cour d'assises des Ardennes.



Le tueur en série présumé Michel Fourniret s'est présenté en "braconnier" chassant de manière aléatoire et a renforcé ses accusations contre son épouse et co-accusée Monique Olivier, dont le profil psychologique a révélé une personnalité "dépendante".

Mettant à profit la parole retrouvée de Michel Fourniret, la cour a souhaité revenir sur l'examen des sept crimes.

Le tueur en série a nié avoir préparé ses agressions et s'est vivement défendu d'avoir visé en particulier Marie-Asuncion et Sandra Noirot, deux victimes qui avaient réussi à lui échapper.

Isabelle Laville, 17 ans, première victime du couple en 1987, a été choisie de "manière fortuite" selon Michel Fourniret, à la faveur "de courses dans un supermarché". Enlevée à la sortie de son lycée près d'Auxerre, elle avait été droguée, violée et tuée, puis son corps avait été jeté dans un puits.

Dans cette affaire, Michel Fourniret a reconnu une forme de préméditation, étant à la recherche d'une jeune fille à déflorer. Il a assuré avoir laissé les "détails" à charge de Monique Olivier, notamment le choix du médicament destiné à endormir Isabelle Laville.

"Isabelle a été l'instrument du destin placé sur la route de ma préméditation", a-t-il dit, précisant que Monique Olivier était présente au moment de la tentative de viol.

"Dès qu'il s'est agi d'en savoir plus sur la virginité de cette jeune fille, j'ai procédé de manière digitale et Monique Olivier était présente", a-t-il déclaré.

MONIQUE OLIVIER AU CRIBLE

Les époux ont étalé leurs divergences sur le degré d'implication de Monique Olivier dans le viol et le meurtre de Fabienne Leroy en 1988, Michel Fourniret soutenant que sa conjointe avait assisté aux faits.

"Je n'ai pas assisté au viol !", s'est défendue Monique Olivier. Michel Fourniret s'est montré agacé par son épouse. "Monique Olivier écoute son imagination, elle ment et le sait très bien", a-t-il répondu.

"J'ai envie qu'elle respire un bon coup et qu'elle se dise : merde, j'ai envie d'être franche et de me sentir légère", a-t-il poursuivi. Mercredi, il l'avait traitée de "connasse" à l'audience.

La personnalité de Monique Olivier a été passée au crible dans l'après-midi, avec le passage à la barre de trois psychiatres et psychologues l'ayant examinée.

Décrite par l'un des experts comme une personne "dépendante", "quelqu'un qui n'a pas cherché à s'imposer", avec une tendance à la "victimisation", Monique Olivier a été néanmoins jugée "capable de contrôler ses actes".

Elle a fourni l'illustration de sa passivité lors d'un face-à-face avec Me Lombard, avocat des parties civiles, qui, lui enjoignant d'en "finir avec les trous de mémoire et les plaisanteries", lui a demandé ce qu'elle avait fait pour sauver la jeune Elisabeth Brichet, 12 ans, assassinée par son époux avec sa complicité.

"Rien, je n'aurais rien pu faire", a-t-elle dit, mains tremblantes posées sur le micro et voix chevrotante. "Vous avez fait reculer les limites de la veulerie !", a alors tonné Me Lombard.

Les experts ont aussi souligné son insensibilité envers les victimes - aucune trace de dépression n'a été relevée - et sa capacité à supporter les crimes de son époux sans éprouver de "stress post-traumatique" ni "regret spontané", dénotant une certaine force de caractère.

"J'ai un coeur et si le docteur vivait avec moi pendant un certain temps, il verrait qu'il se trompe", a rétorqué Monique Olivier à un médecin-psychiatre, précisant qu'elle pleurait dans sa cellule, car elle ne voulait pas le faire "devant les victimes".

"Et si j'avais une personnalité forte, j'aurais fait comme toutes les femmes de Michel Fourniret, je l'aurais quitté", a-t-elle ajouté.

Examiné par deux psychiatres, Michel Fourniret a lui été décrit comme possédant « un orgueil démesuré, un mégalomane », un « pervers » qui n'affiche cependant aucune « trace psychotique » et n'est donc pas considéré comme malade d'un point de vue psychiatrique.

Vendredi, d'autres psychologues et psychiatres viendront témoigner et les débats porteront vraisemblablement sur un point controversé : le quotient intellectuel de Monique Olivier, estimé par les experts belges à 95 - c'est-à-dire dans la moyenne - et par un expert français à 131 - hautement supérieur.

Source: news.yahoo.com

Y.K/sourcesWeb



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