Cette inquiétude s'ancre dans le passé d'un pays où les descendants des millions d'Africains réduits en esclavage n'ont conquis que tardivement leurs droits civiques.
Dans les Etats du Sud, ils ont dû attendre le milieu des années 1960 avant d'obtenir le droit de vote, et d'y soutenir massivement le Parti démocrate, redessinant en profondeur le paysage politique.
Aujourd'hui, la communauté noire américaine représente environ 13% de la population, mais ses membres sont généralement mal placés dans les classements sociaux et économiques.
Cette inquiétude, les primaires démocrates, qui se sont achevées mardi dans le Montana et dans le Dakota du Sud, l'ont également nourrie.
UN ÉLECTEUR SUR CINQ
Dans certains Etats, la structure du vote a recoupé la composition ethnique de l'électorat et des sondages effectués à la sortie des urnes ont révélé que nombre de votants avaient pris en compte la couleur de la peau d'Obama et de sa rivale, Hillary Clinton, à l'heure de se déterminer.
Ainsi, dans le Kentucky, où la sénatrice de New York l'a massivement emporté le 20 mai, un électeur sur cinq admettait que la question raciale avait joué dans son choix. Plus inquiétant pour la suite, quatre électeurs de Clinton sur dix annonçaient leur intention de se reporter sur le républicain John McCain au scrutin du 4 novembre.
"C'est triste de voir qu'un grand nombre de personnes ne peuvent se résoudre à voter pour un homme noir, et pourtant nous sommes en 2008", déplorait Hannah Woodard, une électrice pro-Obama de Covington, dans le nord du Kentucky.
Des indications similaires sont remontées d'autres Etats où Clinton a signé des victoires sans appel, comme la Virginie-Occidentale, l'Ohio et la Pennsylvanie. Ces Etats ont comme particularités de compter une forte population ouvrière blanche et d'être des "swing States", des Etats potentiellement décisifs pour la présidentielle parce que n'étant pas acquis au Parti démocrate ou au Parti républicain et où la victoire peut faire basculer la majorité des grands électeurs dans un camp ou dans l'autre.
Un autre élément amplifie les interrogations sur les chances de succès d'Obama face à McCain. Il tient aux différences entre l'électorat des primaires et celui de l'élection présidentielle, le second étant habituellement davantage blanc et conservateur que le premier.
"Beaucoup ont dit que si était le candidat démocrate, ils resteraient chez eux ou voteraient McCain. C'est peut-être des fanfaronnades ou des paroles dénuées de sens, mais si une part significative d'entre eux votent effectivement pour McCain, ça pourrait avoir un effet dévastateur sur les chances d'Obama", estime l'essayiste Earl Ofari Hutchinson, dont les livres analysent les relations entre la question raciale et la politique.
RETOUR DES CLIVAGES POLITIQUES
Mais Hutchinson relève aussi que le sénateur de l'Illinois a réalisé de bons scores dans certains Etats comme l'Alaska, où les électeurs noirs comptent pour moins de 10% de l'électorat démocrate.
En associant ce trait à la séduction qu'il opère auprès des jeunes électeurs et à l'augmentation des inscriptions des noirs sur les listes électorales, Hutchinson entrevoit la possibilité pour Obama de compenser ses pertes auprès des électorats blanc et hispanique.
Plusieurs commentateurs mettent par ailleurs en garde contre la tentation de surinterpréter les sondages sur la question raciale. Le choix d'un électeur, rappellent-ils, ne dépend pas d'un seul facteur, mais d'une combinaison d'éléments comme l'âge, l'affiliation religieuse, le niveau d'éducation.
Le contexte de l'élection du 4 novembre différera aussi de celui qui a accompagné les primaires démocrates.
Sur le plan des programmes politiques, peu de choses distinguaient Clinton et Obama et cette similarité a accentué les différences ethniques et démographiques. Avec la campagne présidentielle qui s'ouvre à présent entre Obama et McCain, les clivages politiques vont revenir au premier plan.
Après les deux mandats de George Bush, et malgré le caractère historique de l'investiture d'Obama, l'économie, le prix des carburants, le coût de la santé et la guerre en Irak pourraient au final peser davantage que la couleur de la peau du futur locataire de la Maison blanche.
"Ce n'est pas comme si les électeurs se demandaient s'ils ont vraiment besoin d'un président noir", résume Melissa Harris-Lacewell, qui enseigne les sciences politiques à l'université de Princeton.
Source: yahoo news
Dans les Etats du Sud, ils ont dû attendre le milieu des années 1960 avant d'obtenir le droit de vote, et d'y soutenir massivement le Parti démocrate, redessinant en profondeur le paysage politique.
Aujourd'hui, la communauté noire américaine représente environ 13% de la population, mais ses membres sont généralement mal placés dans les classements sociaux et économiques.
Cette inquiétude, les primaires démocrates, qui se sont achevées mardi dans le Montana et dans le Dakota du Sud, l'ont également nourrie.
UN ÉLECTEUR SUR CINQ
Dans certains Etats, la structure du vote a recoupé la composition ethnique de l'électorat et des sondages effectués à la sortie des urnes ont révélé que nombre de votants avaient pris en compte la couleur de la peau d'Obama et de sa rivale, Hillary Clinton, à l'heure de se déterminer.
Ainsi, dans le Kentucky, où la sénatrice de New York l'a massivement emporté le 20 mai, un électeur sur cinq admettait que la question raciale avait joué dans son choix. Plus inquiétant pour la suite, quatre électeurs de Clinton sur dix annonçaient leur intention de se reporter sur le républicain John McCain au scrutin du 4 novembre.
"C'est triste de voir qu'un grand nombre de personnes ne peuvent se résoudre à voter pour un homme noir, et pourtant nous sommes en 2008", déplorait Hannah Woodard, une électrice pro-Obama de Covington, dans le nord du Kentucky.
Des indications similaires sont remontées d'autres Etats où Clinton a signé des victoires sans appel, comme la Virginie-Occidentale, l'Ohio et la Pennsylvanie. Ces Etats ont comme particularités de compter une forte population ouvrière blanche et d'être des "swing States", des Etats potentiellement décisifs pour la présidentielle parce que n'étant pas acquis au Parti démocrate ou au Parti républicain et où la victoire peut faire basculer la majorité des grands électeurs dans un camp ou dans l'autre.
Un autre élément amplifie les interrogations sur les chances de succès d'Obama face à McCain. Il tient aux différences entre l'électorat des primaires et celui de l'élection présidentielle, le second étant habituellement davantage blanc et conservateur que le premier.
"Beaucoup ont dit que si était le candidat démocrate, ils resteraient chez eux ou voteraient McCain. C'est peut-être des fanfaronnades ou des paroles dénuées de sens, mais si une part significative d'entre eux votent effectivement pour McCain, ça pourrait avoir un effet dévastateur sur les chances d'Obama", estime l'essayiste Earl Ofari Hutchinson, dont les livres analysent les relations entre la question raciale et la politique.
RETOUR DES CLIVAGES POLITIQUES
Mais Hutchinson relève aussi que le sénateur de l'Illinois a réalisé de bons scores dans certains Etats comme l'Alaska, où les électeurs noirs comptent pour moins de 10% de l'électorat démocrate.
En associant ce trait à la séduction qu'il opère auprès des jeunes électeurs et à l'augmentation des inscriptions des noirs sur les listes électorales, Hutchinson entrevoit la possibilité pour Obama de compenser ses pertes auprès des électorats blanc et hispanique.
Plusieurs commentateurs mettent par ailleurs en garde contre la tentation de surinterpréter les sondages sur la question raciale. Le choix d'un électeur, rappellent-ils, ne dépend pas d'un seul facteur, mais d'une combinaison d'éléments comme l'âge, l'affiliation religieuse, le niveau d'éducation.
Le contexte de l'élection du 4 novembre différera aussi de celui qui a accompagné les primaires démocrates.
Sur le plan des programmes politiques, peu de choses distinguaient Clinton et Obama et cette similarité a accentué les différences ethniques et démographiques. Avec la campagne présidentielle qui s'ouvre à présent entre Obama et McCain, les clivages politiques vont revenir au premier plan.
Après les deux mandats de George Bush, et malgré le caractère historique de l'investiture d'Obama, l'économie, le prix des carburants, le coût de la santé et la guerre en Irak pourraient au final peser davantage que la couleur de la peau du futur locataire de la Maison blanche.
"Ce n'est pas comme si les électeurs se demandaient s'ils ont vraiment besoin d'un président noir", résume Melissa Harris-Lacewell, qui enseigne les sciences politiques à l'université de Princeton.
Source: yahoo news
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