"Tout à coup, on nous a dit que la maison qu'on possède depuis plus de trente n'est plus la nôtre", explique Clifford Carter, retraité britannique de 59 ans qui vit avec sa femme à La Casbah, un complexe de bord de mer sur la côte est espagnole. "La maison a été construite légalement, mais aujourd'hui on nous dit qu'on ne peut y vivre que jusqu'à notre mort, et qu'on ne peut pas la vendre ou la laisser à nos enfants".
Dans les faits, le gouvernement socialiste espagnol a décidé d'appliquer à la lettre une loi de 1998 restée jusqu'ici dans les cartons. Objectif: redéfinir avec précision ce qui appartient à l'Etat sur le littoral et les terrains ouverts aux constructions privées. Une fois le travail achevé, le gouvernement compte dépenser cinq milliards d'euros pour nettoyer quelque 220 millions de mètres carrés de côtes. Une partie de l'argent ira aux propriétaires qui, en vertu de la loi de 1998, ne peuvent vendre leur bien qu'à l'Etat.
"Nous prenons cette loi au sérieux", souligne Jose Fernandez, directeur de département littoral au ministère de l'Environnement. "Les gouvernements précédents ne jugeaient pas le problème important, mais nous en faisons une priorité".
Car beaucoup de propriétaires s'aperçoivent qu'ils sont du mauvais côté de la ligne et qu'ils ne pourront pas conserver, à terme, leurs biens dans un marché de l'immobilier espagnol longtemps florissant, mais qui subit les effets de la crise financière liée à celle des prêts hypothécaires à risque (subprime).
Face à cette situation, un groupe de défense des propriétaires de la Costa del Sol s'est constitué en janvier. Jose Ortega, avocat et porte-parole du groupe, affirme que celui-ci compte déjà 20.000 personnes et qu'au total, un demi-million de propriétaires (villas, résidences, hôtels et restaurants) espagnols et étrangers pourraient être affectés.
"Il s'agit de la plus importante offensive contre la propriété privée de l'histoire récente de l'Espagne", affirme-t-il. Selon lui, le gouvernement donne aux propriétaires au mieux une concession de 60 ans pour vivre sur leurs terrains ou en poursuivre l'exploitation. Au pire, certaines constructions sont purement menacées de démolition.
Jose Ortega précise toutefois que le gouvernement privilégie les propriétaires individuels plutôt que les complexes touristiques. Mais certains établissements semblent quand même visés, comme l'hôtel cinq étoiles Sidi, situé lui-aussi à La Casbah. En décembre, ses propriétaires ont été informés qu'il avait été construit sur une dune protégée par la loi de 1998. Les pouvoirs publics leur ont offert une concession de soixante ans, au terme de laquelle l'hôtel reviendra à l'Etat.
Jose Fernandez admet que 1.300 structures ont été démolies depuis l'arrivée au pouvoir des socialistes de Jose Luis Rodriguez Zapatero en 2004, tout en soulignant que la plupart de ces bâtiments avaient été construits sans permis.
Car l'action du gouvernement pourrait également mettre au jour les pratiques douteuses qui ont accompagné la vente et la construction de terrains sur les côtes depuis une trentaine d'années. Pour beaucoup d'observateurs, "l'opération littoral" découle en effet du scandale de l'immobilier, estimé à 2,4 milliards de dollars, qui a secoué la Costa del Sol en 2006, et dans lequel 80 personnes sont impliquées.
Le gouvernement cherche toutefois à rassurer les propriétaires et assure qu'il ne prévoit pas de démolitions massives, ni d'expropriations immédiates. Pas de quoi réconforter Jose Ortega pour autant. "Aujourd'hui, quiconque possède ou veut posséder une maison ou une propriété sur la côte ne peut être rassuré, car à tout moment le gouvernement peut la lui retirer sans compensation", affirme-t-il.
Source: yahoo. news
Dans les faits, le gouvernement socialiste espagnol a décidé d'appliquer à la lettre une loi de 1998 restée jusqu'ici dans les cartons. Objectif: redéfinir avec précision ce qui appartient à l'Etat sur le littoral et les terrains ouverts aux constructions privées. Une fois le travail achevé, le gouvernement compte dépenser cinq milliards d'euros pour nettoyer quelque 220 millions de mètres carrés de côtes. Une partie de l'argent ira aux propriétaires qui, en vertu de la loi de 1998, ne peuvent vendre leur bien qu'à l'Etat.
"Nous prenons cette loi au sérieux", souligne Jose Fernandez, directeur de département littoral au ministère de l'Environnement. "Les gouvernements précédents ne jugeaient pas le problème important, mais nous en faisons une priorité".
Car beaucoup de propriétaires s'aperçoivent qu'ils sont du mauvais côté de la ligne et qu'ils ne pourront pas conserver, à terme, leurs biens dans un marché de l'immobilier espagnol longtemps florissant, mais qui subit les effets de la crise financière liée à celle des prêts hypothécaires à risque (subprime).
Face à cette situation, un groupe de défense des propriétaires de la Costa del Sol s'est constitué en janvier. Jose Ortega, avocat et porte-parole du groupe, affirme que celui-ci compte déjà 20.000 personnes et qu'au total, un demi-million de propriétaires (villas, résidences, hôtels et restaurants) espagnols et étrangers pourraient être affectés.
"Il s'agit de la plus importante offensive contre la propriété privée de l'histoire récente de l'Espagne", affirme-t-il. Selon lui, le gouvernement donne aux propriétaires au mieux une concession de 60 ans pour vivre sur leurs terrains ou en poursuivre l'exploitation. Au pire, certaines constructions sont purement menacées de démolition.
Jose Ortega précise toutefois que le gouvernement privilégie les propriétaires individuels plutôt que les complexes touristiques. Mais certains établissements semblent quand même visés, comme l'hôtel cinq étoiles Sidi, situé lui-aussi à La Casbah. En décembre, ses propriétaires ont été informés qu'il avait été construit sur une dune protégée par la loi de 1998. Les pouvoirs publics leur ont offert une concession de soixante ans, au terme de laquelle l'hôtel reviendra à l'Etat.
Jose Fernandez admet que 1.300 structures ont été démolies depuis l'arrivée au pouvoir des socialistes de Jose Luis Rodriguez Zapatero en 2004, tout en soulignant que la plupart de ces bâtiments avaient été construits sans permis.
Car l'action du gouvernement pourrait également mettre au jour les pratiques douteuses qui ont accompagné la vente et la construction de terrains sur les côtes depuis une trentaine d'années. Pour beaucoup d'observateurs, "l'opération littoral" découle en effet du scandale de l'immobilier, estimé à 2,4 milliards de dollars, qui a secoué la Costa del Sol en 2006, et dans lequel 80 personnes sont impliquées.
Le gouvernement cherche toutefois à rassurer les propriétaires et assure qu'il ne prévoit pas de démolitions massives, ni d'expropriations immédiates. Pas de quoi réconforter Jose Ortega pour autant. "Aujourd'hui, quiconque possède ou veut posséder une maison ou une propriété sur la côte ne peut être rassuré, car à tout moment le gouvernement peut la lui retirer sans compensation", affirme-t-il.
Source: yahoo. news
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