"Pas besoin d'un remaniement ministériel, ce qu'il faut c'est remanier le cabinet du Président. Et ça urge!" A l'UMP, les voix se font de plus en plus fortes pour dire le désarroi de la majorité face à ce qu'il convient d'appeler un cafouillage au sommet de l'Etat. Certains parlent même de guerre ouverte entre conseillers. Il est vrai que la période récente n'a pas été avare en couacs au sein même de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy.
En dehors du vaudeville de Neuilly qui a vu s'exprimer la rancoeur des sarko-boys à l'égard de David Martinon dont le Président avait fait son héritier - uniquement pour plaire à Cécilia - les deux dernières polémiques provoquées par Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet du chef de l'Etat, l'une sur la mémoire des enfants victimes de la Shoah confiée à des écoliers de 10 ans, l'autre sur la scientologie, n'ont fait que relancer le débat. "C'est au Président de gérer ses conseillers", a lancé, un brin agacé de la cacophonie ambiante, le Premier ministre sur France 2.
Ambiance excécrable
Et d'aucuns d'en appeler à l'exemple de Bill Clinton qui, à peine un an après sa conquête du pouvoir et moult maladresses et fautes politiques, s'était débarrassé de tous les proches avec lesquels il était arrivé à la Maison-Blanche: "Porte-parole, secrétaire général, conseillers spéciaux, il les a tous virés et a mis des pros à la place. A partir de là, si l'on oublie l'affaire Monica Lewinsky, il est devenu un grand président", se rappelle le conseiller d'un ministre qui souhaiterait que Nicolas Sarkozy fasse de même. Mais s'il est conscient qu'il y a quelque chose qui cloche en son palais, le Président, dit-on, n'en est pas encore là.
Pourtant, chaque matin, lors de la réunion de 8h30 à l'Elysée, Nicolas Sarkozy ne décolère pas contre la mauvaise marche de la maison tandis que les conseillers se regardent en chiens de faïence. "Ils s'épient, ils s'espionnent. Comme à l'école, chacun prie le bon Dieu pour que Sarkozy ne jette pas sa hargne sur lui et, une fois le danger passé, se délecte d'en voir un autre se faire massacrer", raconte un observateur. Une ambiance exécrable qui inquiète dans les allées du pouvoir.
"Ces trois-là ne s'apprécient pas, c'est rien de le dire"
Plus que tout autre, le trio Guéant-Guaino-Mignon est montré du doigt. "Ces trois-là ne s'apprécient pas, c'est rien de le dire", remarque un proche. Plus grave, derrière ces trois-là, il y a des approches idéologiques fort différentes, entre lesquelles Nicolas Sarkozy ne tranche pas. Des querelles de chapelle qui empoisonnent l'atmosphère du 55 faubourg Saint-Honoré. "Entre l'Européen (Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée), l'Etatiste (Henri Guaino, conseiller spécial du Président) et l'ultralibérale catho, 'très scout toujours' (Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet), c'est la ligne politique de l'Etat qui est en jeu." Ces trois piliers de la sarkozie sont devenus des électrons libres.
Chacun étant soucieux de conserver son pré carré et sa proximité avec le Président, personne ne rend compte à l'autre.
Dans une note, Emmanuelle Mignon a, en décembre, interdit aux conseillers du Président de s'exprimer, "sauf autorisation exceptionnelle", Claude Guéant et Henri Guaino qui ne cessent d'occuper les médias, au grand dam du Premier ministre et de ses ministres, ont passé outre cette interdiction avec une réelle gourmandise. C'est sans doute ce qui a fait sortir de l'ombre Emmanuelle Mignon qui, dès 2005, s'était fait voler par Henri Guaino la préparation des discours de Sarkozy, à part ceux sur la religion, puis, en mai dernier, le bureau jusque-là réservé aux directeurs de cabinet attenant à celui du chef de l'Etat.
"S'exprimer, c'est un métier!" a raillé Jean-Pierre Raffarin. Guéant qui voulait cantonner Mignon "aux gommes et aux crayons" et Guaino ont dû bien rire sous cape.
Source: http://www.lejdd.fr/cmc/politique
En dehors du vaudeville de Neuilly qui a vu s'exprimer la rancoeur des sarko-boys à l'égard de David Martinon dont le Président avait fait son héritier - uniquement pour plaire à Cécilia - les deux dernières polémiques provoquées par Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet du chef de l'Etat, l'une sur la mémoire des enfants victimes de la Shoah confiée à des écoliers de 10 ans, l'autre sur la scientologie, n'ont fait que relancer le débat. "C'est au Président de gérer ses conseillers", a lancé, un brin agacé de la cacophonie ambiante, le Premier ministre sur France 2.
Ambiance excécrable
Et d'aucuns d'en appeler à l'exemple de Bill Clinton qui, à peine un an après sa conquête du pouvoir et moult maladresses et fautes politiques, s'était débarrassé de tous les proches avec lesquels il était arrivé à la Maison-Blanche: "Porte-parole, secrétaire général, conseillers spéciaux, il les a tous virés et a mis des pros à la place. A partir de là, si l'on oublie l'affaire Monica Lewinsky, il est devenu un grand président", se rappelle le conseiller d'un ministre qui souhaiterait que Nicolas Sarkozy fasse de même. Mais s'il est conscient qu'il y a quelque chose qui cloche en son palais, le Président, dit-on, n'en est pas encore là.
Pourtant, chaque matin, lors de la réunion de 8h30 à l'Elysée, Nicolas Sarkozy ne décolère pas contre la mauvaise marche de la maison tandis que les conseillers se regardent en chiens de faïence. "Ils s'épient, ils s'espionnent. Comme à l'école, chacun prie le bon Dieu pour que Sarkozy ne jette pas sa hargne sur lui et, une fois le danger passé, se délecte d'en voir un autre se faire massacrer", raconte un observateur. Une ambiance exécrable qui inquiète dans les allées du pouvoir.
"Ces trois-là ne s'apprécient pas, c'est rien de le dire"
Plus que tout autre, le trio Guéant-Guaino-Mignon est montré du doigt. "Ces trois-là ne s'apprécient pas, c'est rien de le dire", remarque un proche. Plus grave, derrière ces trois-là, il y a des approches idéologiques fort différentes, entre lesquelles Nicolas Sarkozy ne tranche pas. Des querelles de chapelle qui empoisonnent l'atmosphère du 55 faubourg Saint-Honoré. "Entre l'Européen (Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée), l'Etatiste (Henri Guaino, conseiller spécial du Président) et l'ultralibérale catho, 'très scout toujours' (Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet), c'est la ligne politique de l'Etat qui est en jeu." Ces trois piliers de la sarkozie sont devenus des électrons libres.
Chacun étant soucieux de conserver son pré carré et sa proximité avec le Président, personne ne rend compte à l'autre.
Dans une note, Emmanuelle Mignon a, en décembre, interdit aux conseillers du Président de s'exprimer, "sauf autorisation exceptionnelle", Claude Guéant et Henri Guaino qui ne cessent d'occuper les médias, au grand dam du Premier ministre et de ses ministres, ont passé outre cette interdiction avec une réelle gourmandise. C'est sans doute ce qui a fait sortir de l'ombre Emmanuelle Mignon qui, dès 2005, s'était fait voler par Henri Guaino la préparation des discours de Sarkozy, à part ceux sur la religion, puis, en mai dernier, le bureau jusque-là réservé aux directeurs de cabinet attenant à celui du chef de l'Etat.
"S'exprimer, c'est un métier!" a raillé Jean-Pierre Raffarin. Guéant qui voulait cantonner Mignon "aux gommes et aux crayons" et Guaino ont dû bien rire sous cape.
Source: http://www.lejdd.fr/cmc/politique
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