« C’est vrai que je trouve que mon pouvoir d’achat est en baisse mais, en même temps, on a de plus en plus de besoins : deux voitures, deux téléphones portables, l’Internet ». Delphine, infirmière de Quiéry-la-Motte, mariée, deux enfants, rencontrée sur la zone commerciale de Noyelles-Godault, a un regard lucide sur la situation. « Mais, ajoute-t-elle, peut-on y échapper si vous voulez suivre le monde d’aujourd’hui… ? ». Et pour « dormir sur ses deux oreilles » (comprenez sans crédits à la consommation), Delphine fait plutôt attention à ne pas « acheter de marques pour les vêtements, donner la priorité aux soldes, et partir une seule fois en vacances (l’été) ». Le prix à payer pour gérer les hausses de l’alimentation… et en quelque sorte ces nouvelles (et définitives) intrusions dans la maison.
Devant un magasin spécialisé, à Englos, Nathalie et Dominique, couple de quadragénaires, viennent tout juste d’acheter un ordinateur. Le premier. « Cela peut surprendre, expliquent-ils, mais on avait jusqu’à présent résisté en quelque sorte à ce qui fait partie de la vie d’aujourd’hui. Pas d’ordinateur, pas d’Internet à la maison ». Ils en avaient déjà « assez avec celui du travail ». Sauf que « les enfants ont grandi… ». Et ce sont eux qui ont fait franchir le pas au couple. « L’aîné a huit ans, la cadette cinq, expliquent-ils, ça va devenir compliqué de leur expliquer que nous ne sommes pas équipés à la maison. Par rapport aux copains, aux recherches à faire pour l’école ou autre chose ». Et ce n’était – pour eux – même pas une question de coût : « On s’en sort pour moins de trente euros, Internet et téléphone compris ».
L’Internet ? « On est obligés de l’avoir » confirme Laurence, mère de trois enfants (Villeneuve-d’Ascq). Un véritable produit de base dans la famille. À tel point que beaucoup l’ont intégré dans leurs charges fixes et n’évoquent pas son prix parmi les hausses ou sur ce qui peut avoir une influence sur le pouvoir d’achat.
Devant un magasin spécialisé, à Englos, Nathalie et Dominique, couple de quadragénaires, viennent tout juste d’acheter un ordinateur. Le premier. « Cela peut surprendre, expliquent-ils, mais on avait jusqu’à présent résisté en quelque sorte à ce qui fait partie de la vie d’aujourd’hui. Pas d’ordinateur, pas d’Internet à la maison ». Ils en avaient déjà « assez avec celui du travail ». Sauf que « les enfants ont grandi… ». Et ce sont eux qui ont fait franchir le pas au couple. « L’aîné a huit ans, la cadette cinq, expliquent-ils, ça va devenir compliqué de leur expliquer que nous ne sommes pas équipés à la maison. Par rapport aux copains, aux recherches à faire pour l’école ou autre chose ». Et ce n’était – pour eux – même pas une question de coût : « On s’en sort pour moins de trente euros, Internet et téléphone compris ».
L’Internet ? « On est obligés de l’avoir » confirme Laurence, mère de trois enfants (Villeneuve-d’Ascq). Un véritable produit de base dans la famille. À tel point que beaucoup l’ont intégré dans leurs charges fixes et n’évoquent pas son prix parmi les hausses ou sur ce qui peut avoir une influence sur le pouvoir d’achat.
« Un portable dès dix-onze ans »
À la boutique Bouygues Telecom, rue de Béthune à Lille, Nicolas, responsable adjoint, confirme la frénésie : « Le marché arrive à saturation et pourtant on ouvre toujours de nouvelles lignes. C’est vrai que le téléphone portable est vraiment aujourd’hui entre toutes les mains. Rares sont d’ailleurs ceux qui viennent nous voir pour un premier achat. C’est la plupart du temps un renouvellement de contrat, un changement de téléphone ». Pas d’âge non plus pour en avoir : « Des enfants aux personnes âgées, tout le monde est touché ». Car même s’il n’est « pas possible d’ouvrir une ligne avant seize ans », il suffit de l’accord des parents pour le faire. « Et souvent, assure-t-il, le premier téléphone portable est acheté dès dix-onze ans, généralement lors de l’entrée en sixième ». Ce sont les parents qui sont demandeurs le plus souvent : « Ça les rassure ».
Avec des forfaits bloqués (à carte ou pas) et des prix variant d’une dizaine d’euros à beaucoup plus… « du petit au gros consommateur, quel que soit son budget ». Dès lors, pour le vendeur, le refus d’avoir un téléphone portable tient à une volonté très personnelle, celle d’être « vraiment injoignable, tranquille ». Sauf qu’évidemment, beaucoup ne peuvent même plus se le permettre…. Au travail, en famille. Et puis il y a les nouveaux modes de vie et aussi, au passage, l’influence du divorce (un couple sur trois dans la région). Un exemple : Pierre, habitant de Roncq, divorcé, a fait le choix d’acheter deux téléphones à ses enfants. « Cela me coûte 50 € par mois, évidemment en plus de la pension alimentaire, dit-il, mais cela me permet de les contacter plus souvent ou eux-mêmes de m’appeler quand ils le veulent ».
Alors, par un biais ou un autre (offre Internet, télévision ou téléphone illimité, téléphone portable), les nouvelles technologies font leur nid dans les familles. « Je fixe un budget de 100 € pour tout ça, explique Maxime, père de famille (deux enfants) de Lille, et je me débrouille pour ne pas le dépasser… quitte à changer d’opérateur en cas d’offre intéressante ». Mais pas question pour lui de revenir en arrière. : « C’est impensable ». Qu’importe au fond si avant, on faisait et… à moindre coût.
LAVOIXDUNORD