Les 5 ans en question, qui correspondent au quinquennat de François Hollande, ne sont pas achevés. Nous n’en avons parcouru que les 2/5. Le président évoque donc une opinion qu’auront les Français dans le futur lorsqu’ils regarderont le passé. Naturellement, puisque le futur n’est pas écrit, il s’agit d’un possible. Et pourtant, c’est ce que veut le président. Nous voici donc en train de jouer tout à la fois avec le passé dans le futur et avec le vouloir dans le possible. Quelle trajectoire!
Mais plus encore. Se projeter dans 3 ans, c’est se donner la possibilité de regarder la période 2012 – 2017 en dehors de ce point de rupture qu’est cet anniversaire des 2 ans et qui sépare le mandat entre le passé et le futur. On sait cela depuis qu’on a de la mémoire: aujourd’hui est le point qui sépare l’accompli, passé qu’on ne peut pas défaire, du futur, qu’on tentera d’écrire de la façon qui nous convient. Chaque jour est un nouveau point de rupture et représente un éternel recommencement. Or, la rupture annoncée au cours de l'entretien, fondée sur un mea culpa (il n’est pas allé assez vite, il n’a pas dit à quel point la situation était grave, il n’a pas réagi assez vite …), devrait être une vraie rupture à partir de laquelle François Hollande ira plus loin, plus fort, plus vite, à partir de laquelle il sera « dans le rebond » et « dans la réussite ».
Enfin, relisons la phrase: «Je veux» a la valeur d’un présent actuel mais exprime, de toute évidence, une volonté permanente. Et, respect des règles de concordance des temps oblige: «que le France se dise» est un présent qui désigne une action future. Mais un présent quand-même. La permanence portée par «je veux» se répercute mécaniquement sur «que le France se dise».
Cette simple petite phrase révèle que, contrairement à ce qu'il annonce, le Président n’est pas du tout dans la rupture, qu’il ne modifiera aucunement le cap qu’il s’était fixé en 2012, qu’il a la certitude – et cela depuis son arrivée à l’Élysée – que sa politique portera ses fruits. Il ne regrette rien.
S’il trouve ridicule de fixer la date d’aujourd’hui – date anniversaire – comme point d’examen de sa trajectoire, et puisqu’il a jugé ne pas pouvoir se dérober, autant préparer la fin du quinquennat: ce n’est pas parce que le présent dans «que la France se dise» est obligatoire qu’il ne sert aucune intention. Et celle-ci est nette: la vision que les Français auront des 3 années à venir effacera, en la recouvrant, celle qu’ils auront eue des 2 premières années. On perçoit la volonté que les 5 années du quinquennat soient uniformément perçues comme les 3 dernières, en un cinglant désaveu du gouvernement Ayrault.
Pour la beauté du verbe, ce ne sont pas les Français qui se diront quelque chose dans 3 ans. C'est la France. La France, dans laquelle sont dilués les Français. La France, elle n'a pas de voix en politique intérieure; on ne dit pas: "La France est dans la rue". La France .... A bien y penser, cette petite phrase est peut-être bien le premier jalon d’une future bataille électorale.
Mais plus encore. Se projeter dans 3 ans, c’est se donner la possibilité de regarder la période 2012 – 2017 en dehors de ce point de rupture qu’est cet anniversaire des 2 ans et qui sépare le mandat entre le passé et le futur. On sait cela depuis qu’on a de la mémoire: aujourd’hui est le point qui sépare l’accompli, passé qu’on ne peut pas défaire, du futur, qu’on tentera d’écrire de la façon qui nous convient. Chaque jour est un nouveau point de rupture et représente un éternel recommencement. Or, la rupture annoncée au cours de l'entretien, fondée sur un mea culpa (il n’est pas allé assez vite, il n’a pas dit à quel point la situation était grave, il n’a pas réagi assez vite …), devrait être une vraie rupture à partir de laquelle François Hollande ira plus loin, plus fort, plus vite, à partir de laquelle il sera « dans le rebond » et « dans la réussite ».
Enfin, relisons la phrase: «Je veux» a la valeur d’un présent actuel mais exprime, de toute évidence, une volonté permanente. Et, respect des règles de concordance des temps oblige: «que le France se dise» est un présent qui désigne une action future. Mais un présent quand-même. La permanence portée par «je veux» se répercute mécaniquement sur «que le France se dise».
Cette simple petite phrase révèle que, contrairement à ce qu'il annonce, le Président n’est pas du tout dans la rupture, qu’il ne modifiera aucunement le cap qu’il s’était fixé en 2012, qu’il a la certitude – et cela depuis son arrivée à l’Élysée – que sa politique portera ses fruits. Il ne regrette rien.
S’il trouve ridicule de fixer la date d’aujourd’hui – date anniversaire – comme point d’examen de sa trajectoire, et puisqu’il a jugé ne pas pouvoir se dérober, autant préparer la fin du quinquennat: ce n’est pas parce que le présent dans «que la France se dise» est obligatoire qu’il ne sert aucune intention. Et celle-ci est nette: la vision que les Français auront des 3 années à venir effacera, en la recouvrant, celle qu’ils auront eue des 2 premières années. On perçoit la volonté que les 5 années du quinquennat soient uniformément perçues comme les 3 dernières, en un cinglant désaveu du gouvernement Ayrault.
Pour la beauté du verbe, ce ne sont pas les Français qui se diront quelque chose dans 3 ans. C'est la France. La France, dans laquelle sont dilués les Français. La France, elle n'a pas de voix en politique intérieure; on ne dit pas: "La France est dans la rue". La France .... A bien y penser, cette petite phrase est peut-être bien le premier jalon d’une future bataille électorale.
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