Cette nouvelle peine fait partie du lot de mesures que Nicolas Sarkozy a présenté, mercredi 18 mars, au commissariat de Gagny (Seine-Saint-Denis). Cette visite, qui n'était pas inscrite à son agenda, a été organisée en réaction à deux événements d'une "exceptionnelle gravité" selon l'Elysée : l'intrusion d'une vingtaine de jeunes cagoulés et armés dans un lycée professionnel de Gagny le 10 mars ; et les tirs au plomb qui ont touché dix policiers dans un quartier des Mureaux (Yvelines) le 14 mars. Ecole, police : pour le chef de l'Etat, "nous sommes confrontés à des phénomènes de haine aveugle dirigés contre deux piliers de la République".
A la veille d'un important mouvement social, M. Sarkozy, qui était entouré de la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, de la garde des sceaux, Rachida Dati, et du ministre de l'éducation, Xavier Darcos, a retrouvé sur la sécurité des accents de sa campagne électorale de 2007. "La France, a-t-il lancé, n'est pas une mosaïque de bandes, une mosaïque de cités ou une addition de tribus, a-t-il dit. Elle est une République indivisible, une Nation rassemblée autour de ses valeurs, de son identité".
Au chapitre "Durcir la loi pénale", ainsi exposé dans le mémo distribué à la presse, figure, aux côtés de la nouvelle incrimination pour appartenance à une bande, une réforme destinée à sanctionner plus durement l'intrusion dans un établissement scolaire. Cette intrusion ne serait plus considérée comme une infraction passible d'une simple contravention de 5e classe, mais comme un délit.
Enfin, le président de la République souhaite étendre aux enseignants, à l'intérieur des établissements scolaires comme à l'extérieur - il a cité les transports en commun -, la même protection que celle dont bénéficient les "agents dépositaires de la force publique".
Place à "l'amélioration de l'efficacité des investigations judiciaires". Dans ce domaine, M. Sarkozy a plaidé pour l'extension de la vidéo surveillance afin de protéger 400 établissements scolaires répertoriés dans des quartiers sensibles. Ils doivent être, selon le mot du chef de l'Etat, "sanctuarisés de toute forme de violence".
Le président s'est également déclaré favorable à la création d'un fichier, consacré aux violences urbaines et aux bandes. "Le chœur des bien-pensants va sans doute se déchaîner au seul mot de fichier, a-t-il ironisé, mais cela n'a aucune importance." En juin 2008, Rachida Dati avait déjà exposé cette idée après les échauffourées survenues à Paris, au Champ-de-Mars, et l'agression d'un jeune juif dans le 19e arrondissement. En réalité, l'outil existe déjà, même s'il est méconnu. GEVI, pour "Gestion des violences urbaines", a été créé à la préfecture de police de Paris en 1996, et comprend nombre de données géostratégiques sur les bandes.
La sous-direction de l'information générale (SDIG), c'est-à-dire les anciens Renseignements généraux, désormais intégrés à la sécurité publique, a, de son côté, compilé depuis plusieurs mois des informations. C'est sur la base de sa première étude sur le sujet, datée du mois de mars, qu'ont été recensées 222 bandes en France, en majorité en région parisienne, et quelque 5 000 individus, dont 47 % de mineurs. Pour cela, la SDIG s'est dotée d'une définition de la bande : un leader, un ou plusieurs lieutenants, au moins trois adultes, un noyau stable, des regroupements pour raisons sociales, culturelles ou géographiques, et des actes violents ou des incivilités. Cependant, note un spécialiste, "elles ne sont pas forcément très bien constituées. Ce ne sont pas les gangs américains".
Reste le troisième volet du plan de l'Elysée, l'organisation de la police elle-même. M. Sarkozy a décidé d'accélérer le calendrier de la création de 100 nouvelles unités territoriales de quartiers (UTEQ) et de 23 compagnies de sécurisation en 2010 au lieu de 2012. Pour l'heure, il existe 8 UTEQ en Seine-Saint-Denis, quelques-unes à Marseille et Toulouse, et une seule compagnie de sécurisation, également en Seine-Saint-Denis.
Le président a également évoqué la mise en place d'une "police d'agglomération" chargée de coordonner la collecte du renseignement et l'action de la police. Les SDIG départementales créeraient des groupes spécialisés sur les violences urbaines et les bandes, et travailleraient avec les Unités de liaison et de synthèse (ULIS) de la sûreté départementale. Cette logique d'agglomération, a défendu M. Sarkozy, "je la souhaite d'abord pour la région parisienne". Le préfet de police, Michel Gaudin, voit ainsi conforter sa théorie du Grand Paris de la sécurité avec un commandement intégré. Juste avant de gagner Gagny, M. Sarkozy a participé à une réunion sur le sujet à la préfecture de Paris, en présence des préfets de six départements de banlieue. Y figuraient aussi les procureurs de Paris, de Bobigny et de Versailles.
Source: Yahoo News
A la veille d'un important mouvement social, M. Sarkozy, qui était entouré de la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, de la garde des sceaux, Rachida Dati, et du ministre de l'éducation, Xavier Darcos, a retrouvé sur la sécurité des accents de sa campagne électorale de 2007. "La France, a-t-il lancé, n'est pas une mosaïque de bandes, une mosaïque de cités ou une addition de tribus, a-t-il dit. Elle est une République indivisible, une Nation rassemblée autour de ses valeurs, de son identité".
Au chapitre "Durcir la loi pénale", ainsi exposé dans le mémo distribué à la presse, figure, aux côtés de la nouvelle incrimination pour appartenance à une bande, une réforme destinée à sanctionner plus durement l'intrusion dans un établissement scolaire. Cette intrusion ne serait plus considérée comme une infraction passible d'une simple contravention de 5e classe, mais comme un délit.
Enfin, le président de la République souhaite étendre aux enseignants, à l'intérieur des établissements scolaires comme à l'extérieur - il a cité les transports en commun -, la même protection que celle dont bénéficient les "agents dépositaires de la force publique".
Place à "l'amélioration de l'efficacité des investigations judiciaires". Dans ce domaine, M. Sarkozy a plaidé pour l'extension de la vidéo surveillance afin de protéger 400 établissements scolaires répertoriés dans des quartiers sensibles. Ils doivent être, selon le mot du chef de l'Etat, "sanctuarisés de toute forme de violence".
Le président s'est également déclaré favorable à la création d'un fichier, consacré aux violences urbaines et aux bandes. "Le chœur des bien-pensants va sans doute se déchaîner au seul mot de fichier, a-t-il ironisé, mais cela n'a aucune importance." En juin 2008, Rachida Dati avait déjà exposé cette idée après les échauffourées survenues à Paris, au Champ-de-Mars, et l'agression d'un jeune juif dans le 19e arrondissement. En réalité, l'outil existe déjà, même s'il est méconnu. GEVI, pour "Gestion des violences urbaines", a été créé à la préfecture de police de Paris en 1996, et comprend nombre de données géostratégiques sur les bandes.
La sous-direction de l'information générale (SDIG), c'est-à-dire les anciens Renseignements généraux, désormais intégrés à la sécurité publique, a, de son côté, compilé depuis plusieurs mois des informations. C'est sur la base de sa première étude sur le sujet, datée du mois de mars, qu'ont été recensées 222 bandes en France, en majorité en région parisienne, et quelque 5 000 individus, dont 47 % de mineurs. Pour cela, la SDIG s'est dotée d'une définition de la bande : un leader, un ou plusieurs lieutenants, au moins trois adultes, un noyau stable, des regroupements pour raisons sociales, culturelles ou géographiques, et des actes violents ou des incivilités. Cependant, note un spécialiste, "elles ne sont pas forcément très bien constituées. Ce ne sont pas les gangs américains".
Reste le troisième volet du plan de l'Elysée, l'organisation de la police elle-même. M. Sarkozy a décidé d'accélérer le calendrier de la création de 100 nouvelles unités territoriales de quartiers (UTEQ) et de 23 compagnies de sécurisation en 2010 au lieu de 2012. Pour l'heure, il existe 8 UTEQ en Seine-Saint-Denis, quelques-unes à Marseille et Toulouse, et une seule compagnie de sécurisation, également en Seine-Saint-Denis.
Le président a également évoqué la mise en place d'une "police d'agglomération" chargée de coordonner la collecte du renseignement et l'action de la police. Les SDIG départementales créeraient des groupes spécialisés sur les violences urbaines et les bandes, et travailleraient avec les Unités de liaison et de synthèse (ULIS) de la sûreté départementale. Cette logique d'agglomération, a défendu M. Sarkozy, "je la souhaite d'abord pour la région parisienne". Le préfet de police, Michel Gaudin, voit ainsi conforter sa théorie du Grand Paris de la sécurité avec un commandement intégré. Juste avant de gagner Gagny, M. Sarkozy a participé à une réunion sur le sujet à la préfecture de Paris, en présence des préfets de six départements de banlieue. Y figuraient aussi les procureurs de Paris, de Bobigny et de Versailles.
Source: Yahoo News
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