C’est une tombe abandonnée. Quelques fleurs artificielles serties de fil de fer rouillé y traînent. Je tente de les redresser, elles se brisent. Quelque chose me dit que bientôt, grâce notamment aux vertus attribuées à l’incinération, même dans notre mort, nous n’aurons pas droit à un bout de terre. Ne pensons-pas à cela: essayons de positiver. Même si les crises financières sont génératrices de rancœur, de haine, drôle de pays tout de même que notre France où nous voulons absolument travailler pour des patrons que nous n’aimons pas, où nous pleurons lorsque nos usines, qui consacrent l’exploitation de l’homme par l’homme, ferment. Ailleurs, me direz-vous, c’est pareil: tout le monde veut, non pas travailler, mais être salarié sans penser que ne plus l’être serait une manière d’abolir cette forme moderne d’esclavage, cf les statuts de la CGT. Jean-Luc Mélenchon ne m’encourage pas à l’optimisme. Les 17 salopards, rien à voir avec les 7 mercenaires. Souvenez-vous de ce film: ils ont sauvé un village racketté par des pistoleros. Faire déclarer par son adjoint que, parmi les 17 salopards, il y a un Français qui a une adresse, c’est une menace à peine voilée.
Frigide Barjot, dont on se demande s’il faut pleurer sur le plaisir qu’elle n’a pas ou déplorer l’état mental qu’elle revendique, contribue à instrumentaliser les enfants des hétéros qui s’affirment défenseurs de la famille. Le fait qu’ils ne reconnaissent pas aux homos le droit de constituer des familles ne les gêne pas. Voici que nous, Français, enfants des philosophes des lumières, contestons l’égalité de tous, n’avons pas honte lorsque nous apprenons que les Anglais ont voté le même texte et bien d’autres pays encore, y compris l’Argentine. Et s’il y avait une explication au comportement de ces manifestants, quelque soit leur nombre, ce serait qu’ils regrettent de ne pas être homos. Bof! Moi, que les gays se marient ou pas m’est égal. Qu’ils adoptent ou pas me laisse indifférent. Chacun a le droit d’essayer de fonder une famille, planter un arbre, construire une maison.
C’est fait: Bozizé est parti. Il a quitté Bangui, capitale de la République centrafricaine. La misère, elle, y restera – et pour longtemps. Les Centrafricains s’en fichent de nos histoires de mariage pour tous ou pour personne. Ils veulent tout simplement survivre. A eux aussi, il leur arrive d’instrumentaliser les enfants mais c’est pour manger et faire manger. Ils peuvent même en donner un ou plusieurs à un couple gay. La pierre tombale se fait froide.
Il faut que je me lève. Sarkozy m’en empêche. Il a tellement drogué les Français au populisme et à la démagogie que Jean-Luc Mélenchon s’en trouve otage. François Hollande, dans le climat facho de repli identitaire que nous vivons, n’a plus qu’à changer de nom, qu’à renoncer à dire la vérité, vider la caisse de l’Etat au profit de qui veut comme l’a fait le précédent gouvernement, faire faire par le Trésor public quelques chèques au profit de riches contribuables, gaver les classes moyennes de compliments et sa cote remontera. Ou alors, laissons-le continuer l’exercice de son mandat. Essayons de penser que le système judiciaire qui a mis Sarkozy en examen a, dans le même temps, prononcé de lourdes condamnations à l’encontre de pauvres bougres qui n’ont ni argent ni avocat. Moi qui ai fui la misère du Sahel et l’intégrisme ambiant, me voilà sur cette tombe et la nuit vient. Le gardien me rappelle à l’ordre : « J’veux pas faire d’heures sup, M’sieur, faut partir, maintenant, je ferme. » Je demande: « vous le connaissez ? » Il regarde l’inscription gravée dans la pierre et me dit « Oui, il est là depuis la fin de la guerre. Fusillé, je crois. » C’était donc ça, j’étais assis sur la tombe d’une des nombreuses victimes de nos nombreux règlements de compte. La France pourrait être si belle s’il n’y avait le syndrome de Vichy qui fait que nous ne nous aimons plus, que nous ne savons plus nous pardonner. Elle en est morbide, la France. Pourvu qu’elle ne devienne pas mortifère.
Frigide Barjot, dont on se demande s’il faut pleurer sur le plaisir qu’elle n’a pas ou déplorer l’état mental qu’elle revendique, contribue à instrumentaliser les enfants des hétéros qui s’affirment défenseurs de la famille. Le fait qu’ils ne reconnaissent pas aux homos le droit de constituer des familles ne les gêne pas. Voici que nous, Français, enfants des philosophes des lumières, contestons l’égalité de tous, n’avons pas honte lorsque nous apprenons que les Anglais ont voté le même texte et bien d’autres pays encore, y compris l’Argentine. Et s’il y avait une explication au comportement de ces manifestants, quelque soit leur nombre, ce serait qu’ils regrettent de ne pas être homos. Bof! Moi, que les gays se marient ou pas m’est égal. Qu’ils adoptent ou pas me laisse indifférent. Chacun a le droit d’essayer de fonder une famille, planter un arbre, construire une maison.
C’est fait: Bozizé est parti. Il a quitté Bangui, capitale de la République centrafricaine. La misère, elle, y restera – et pour longtemps. Les Centrafricains s’en fichent de nos histoires de mariage pour tous ou pour personne. Ils veulent tout simplement survivre. A eux aussi, il leur arrive d’instrumentaliser les enfants mais c’est pour manger et faire manger. Ils peuvent même en donner un ou plusieurs à un couple gay. La pierre tombale se fait froide.
Il faut que je me lève. Sarkozy m’en empêche. Il a tellement drogué les Français au populisme et à la démagogie que Jean-Luc Mélenchon s’en trouve otage. François Hollande, dans le climat facho de repli identitaire que nous vivons, n’a plus qu’à changer de nom, qu’à renoncer à dire la vérité, vider la caisse de l’Etat au profit de qui veut comme l’a fait le précédent gouvernement, faire faire par le Trésor public quelques chèques au profit de riches contribuables, gaver les classes moyennes de compliments et sa cote remontera. Ou alors, laissons-le continuer l’exercice de son mandat. Essayons de penser que le système judiciaire qui a mis Sarkozy en examen a, dans le même temps, prononcé de lourdes condamnations à l’encontre de pauvres bougres qui n’ont ni argent ni avocat. Moi qui ai fui la misère du Sahel et l’intégrisme ambiant, me voilà sur cette tombe et la nuit vient. Le gardien me rappelle à l’ordre : « J’veux pas faire d’heures sup, M’sieur, faut partir, maintenant, je ferme. » Je demande: « vous le connaissez ? » Il regarde l’inscription gravée dans la pierre et me dit « Oui, il est là depuis la fin de la guerre. Fusillé, je crois. » C’était donc ça, j’étais assis sur la tombe d’une des nombreuses victimes de nos nombreux règlements de compte. La France pourrait être si belle s’il n’y avait le syndrome de Vichy qui fait que nous ne nous aimons plus, que nous ne savons plus nous pardonner. Elle en est morbide, la France. Pourvu qu’elle ne devienne pas mortifère.
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