"Tout n'est pas perdu en Afghanistan", estiment les experts de l'institut de recherches RAND Corporation, dans un rapport publié mardi par l'Institut de la paix des Etats-Unis, financé par le Congrès. "Mais des mesures urgentes, ce qu'on pourrait appeler des mesures changeant la donne, sont aujourd'hui nécessaires pour contenir une insurrection de plus en plus violente", jugent les auteurs, Seth Jones et Christine Fair.
Selon la Maison Blanche, la décision du président américain n'est plus qu'une question de jours. "Je ne crois pas que cela dure des semaines", convenait lundi Robert Gibbs, le porte-parole de la présidence.
La nouvelle administration américaine étudie plusieurs options pour le renforcement des troupes souhaité par Barack Obama.
Si beaucoup s'attendent à ce qu'il annonce l'envoi de nouveaux soldats américains en Afghanistan, le président, prudent, ne devrait toutefois pas décider tout de suite l'envoi des quelques 30.000 hommes supplémentaires réclamés par le commandement militaire pour cette année, soit un quasi-doublement du contingent. Il ne devrait se prononcer que sur une partie de ces effectifs, dans l'attente des conclusions du réexamen stratégique engagé.
Le rapport publié mardi vient d'ailleurs conforter ceux qui pensent qu'un renforcement des effectifs ne servira à rien sans une redéfinition de la stratégie en Afghanistan: il met en cause les donateurs internationaux, accusés de ne pas avoir envoyé toute l'aide promise, et dénonce l'éparpillement des stratégies. Les experts estiment que certains efforts engagés sont contre-productifs, les pays impliqués n'arrivant même pas à s'entendre sur ce qui représente la plus grande menace, du réseau terroriste Al-Qaïda ou de la montée du trafic d'opium, entre autres.
Le rapport juge décevants les efforts pour former une force de police et juge que le travail de désarmement des milices et anciens combattants est "quasiment moribond". Il met aussi l'accent sur la nécessité de lutter contre la corruption, des responsables afghans étant sans doute impliqués dans le trafic de narcotiques, et les trafiquants ayant acheté des centaines de policiers ou magistrats. Il propose le limogeage immédiat des responsables corrompus.
"Les Etats-Unis et leurs alliés doivent réexaminer leur objectifs principaux en Afghanistan", plaident les auteurs. Pour eux, la priorité doit être d'empêcher l'Afghanistan et le Pakistan de servir de base aux groupes terroristes et aux talibans.
Mais, disent-ils, il faut cesser de croire qu'il est possible de bâtir un gouvernement central suffisamment fort pour assurer le maintien de l'ordre. Un tel objectif, disent-ils, irait à l'encontre de l'histoire afghane, et ils recommandent que les tribus et les organisations locales soient renforcées elles aussi. "Il est peu probable que les Etats-Unis et l'OTAN puissent vaincre les talibans et les autres groupes insurgés en Afghanistan", ajoute le rapport, plaidant pour que tout renfort de troupes serve aussi à former les forces de sécurité afghanes.
Dans le même temps, près de 3.000 GI's récemment arrivés en Afghanistan pour sécuriser deux provinces proches de Kaboul viennent d'entamer leurs opérations et ont d'ores et déjà fait l'expérience des combats: plusieurs patrouilles ont subi des attaques de militants armés de fusils et de grenades RPG, dont une embuscade menée par 30 insurgés, expliqué le colonel Steve Osterhozer, porte-parole de la brigade.
La 3e brigade de combat de la 10e division de montagne s'est déployée le mois dernier dans les provinces de Logar et Wardak: ces soldats, venus de l'Etat de New York, sont désormais stationnés dans des avant-postes dans ces deux provinces. Ces dernières connaissent une recrudescence des violences depuis l'année dernière, l'insurrection talibane, concentrée dans le sud, se propageant vers le nord en direction de Kaboul.
Le colonel David Haight, commandant la 3e Brigade, expliquait que d'après les responsables afghans, cette extension de l'insurrection est plus liée à la pauvreté des populations qu'à une quelconque adhésion idéologique. Selon les militaires afghans, explique-t-il, il s'agit plus de gens à qui l'on dit "'hé, tu veux 100 dollars pour lancer une grenade RPG au passage d'un véhicule Humvee'. Et le type répond: 'd'accord, je le ferai parce que j'ai besoin de nourrir ma famille".
C'est la première fois que des troupes américaines se retrouvent si près de Kaboul, alimentant les craintes que les militants ne lancent une offensive sur la capitale. Des inquiétudes écartées par le colonel Haight: "L'ennemi ne peut pas menacer Kaboul. Il n'est pas suffisamment important, suffisamment fort, il n'a pas la technologie. Il peut mener des attentats mais il ne peut pas complètement perturber le gouvernement de Kaboul".
Source: Yahoo News
Selon la Maison Blanche, la décision du président américain n'est plus qu'une question de jours. "Je ne crois pas que cela dure des semaines", convenait lundi Robert Gibbs, le porte-parole de la présidence.
La nouvelle administration américaine étudie plusieurs options pour le renforcement des troupes souhaité par Barack Obama.
Si beaucoup s'attendent à ce qu'il annonce l'envoi de nouveaux soldats américains en Afghanistan, le président, prudent, ne devrait toutefois pas décider tout de suite l'envoi des quelques 30.000 hommes supplémentaires réclamés par le commandement militaire pour cette année, soit un quasi-doublement du contingent. Il ne devrait se prononcer que sur une partie de ces effectifs, dans l'attente des conclusions du réexamen stratégique engagé.
Le rapport publié mardi vient d'ailleurs conforter ceux qui pensent qu'un renforcement des effectifs ne servira à rien sans une redéfinition de la stratégie en Afghanistan: il met en cause les donateurs internationaux, accusés de ne pas avoir envoyé toute l'aide promise, et dénonce l'éparpillement des stratégies. Les experts estiment que certains efforts engagés sont contre-productifs, les pays impliqués n'arrivant même pas à s'entendre sur ce qui représente la plus grande menace, du réseau terroriste Al-Qaïda ou de la montée du trafic d'opium, entre autres.
Le rapport juge décevants les efforts pour former une force de police et juge que le travail de désarmement des milices et anciens combattants est "quasiment moribond". Il met aussi l'accent sur la nécessité de lutter contre la corruption, des responsables afghans étant sans doute impliqués dans le trafic de narcotiques, et les trafiquants ayant acheté des centaines de policiers ou magistrats. Il propose le limogeage immédiat des responsables corrompus.
"Les Etats-Unis et leurs alliés doivent réexaminer leur objectifs principaux en Afghanistan", plaident les auteurs. Pour eux, la priorité doit être d'empêcher l'Afghanistan et le Pakistan de servir de base aux groupes terroristes et aux talibans.
Mais, disent-ils, il faut cesser de croire qu'il est possible de bâtir un gouvernement central suffisamment fort pour assurer le maintien de l'ordre. Un tel objectif, disent-ils, irait à l'encontre de l'histoire afghane, et ils recommandent que les tribus et les organisations locales soient renforcées elles aussi. "Il est peu probable que les Etats-Unis et l'OTAN puissent vaincre les talibans et les autres groupes insurgés en Afghanistan", ajoute le rapport, plaidant pour que tout renfort de troupes serve aussi à former les forces de sécurité afghanes.
Dans le même temps, près de 3.000 GI's récemment arrivés en Afghanistan pour sécuriser deux provinces proches de Kaboul viennent d'entamer leurs opérations et ont d'ores et déjà fait l'expérience des combats: plusieurs patrouilles ont subi des attaques de militants armés de fusils et de grenades RPG, dont une embuscade menée par 30 insurgés, expliqué le colonel Steve Osterhozer, porte-parole de la brigade.
La 3e brigade de combat de la 10e division de montagne s'est déployée le mois dernier dans les provinces de Logar et Wardak: ces soldats, venus de l'Etat de New York, sont désormais stationnés dans des avant-postes dans ces deux provinces. Ces dernières connaissent une recrudescence des violences depuis l'année dernière, l'insurrection talibane, concentrée dans le sud, se propageant vers le nord en direction de Kaboul.
Le colonel David Haight, commandant la 3e Brigade, expliquait que d'après les responsables afghans, cette extension de l'insurrection est plus liée à la pauvreté des populations qu'à une quelconque adhésion idéologique. Selon les militaires afghans, explique-t-il, il s'agit plus de gens à qui l'on dit "'hé, tu veux 100 dollars pour lancer une grenade RPG au passage d'un véhicule Humvee'. Et le type répond: 'd'accord, je le ferai parce que j'ai besoin de nourrir ma famille".
C'est la première fois que des troupes américaines se retrouvent si près de Kaboul, alimentant les craintes que les militants ne lancent une offensive sur la capitale. Des inquiétudes écartées par le colonel Haight: "L'ennemi ne peut pas menacer Kaboul. Il n'est pas suffisamment important, suffisamment fort, il n'a pas la technologie. Il peut mener des attentats mais il ne peut pas complètement perturber le gouvernement de Kaboul".
Source: Yahoo News
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