Les "pasdarans" ont joué un rôle important dans la crise qui vient de secouer le pays. Deux jours avant l'élection, alors que la campagne des candidats réformateurs était à son zénith, les Gardiens ont prévenu qu'ils écraseraient toute tentative de "révolution" populaire.
Quelques jours après que le Guide suprême, Ali Khamenei, eut adressé une mise en garde aux manifestants lors d'un prêche, les pasdarans ont averti que les protestataires devaient s'attendre à une "confrontation révolutionnaire" s'ils poursuivaient les manifestations. Une dure répression a alors suivi.
Les Gardiens ont été créés après la Révolution islamique de 1979 comme une force idéologique destinée à défendre le régime. Ce corps d'élite de 120.000 hommes possède ses propres unités terrestres, navales et aériennes, et serait mieux armé et équipé que l'armée régulière iranienne. En plus de sa puissance militaire, il a constitué ces dernières années un large réseau économique et politique en Iran, et certains s'inquiètent désormais de son emprise sur le pays.
Le candidat malheureux Mir Hossein Moussavi, qui conteste la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, et d'autres figures du camp réformateur ont appelé les hauts dignitaires religieux en Iran à dénoncer la répression croissante dans le pays. Ils ont évoqué "la propagation de la tyrannie dans le système de la République islamique". La semaine dernière, M. Moussavi a estimé que la société iranienne devenait "plus militarisée" et était plongée dans une "atmosphère de quasi coup d'Etat".
Pour Frédéric Tellier, de l'International Crisis Group (ICG), basé à Bruxelles, "la crise actuelle est moins un coup d'Etat que la phase finale de (la) conquête du pouvoir" par les pasdarans et "un avant-goût probable d'une purge politique beaucoup plus impitoyable et systématique à venir". Selon lui, les Gardiens pourraient achever leur conquête du pouvoir après la mort d'Ali Khamenei, aujourd'hui âgé de 70 ans, en imposant un nouveau modèle politique: une direction collégiale ou un régime militaire.
Ces dernières années, les Gardiens ont étendu leur influence dans la société. Ils contrôlent de nombreuses entreprises et décrochent régulièrement de juteux contrats de construction dans les secteurs du pétrole, du gaz et de l'agriculture. Ils gèrent un réseau de cliniques et contrôleraient clandestinement des docks pour importer des marchandises recherchées destinées au marché noir.
Avoir servi dans leurs rangs constitue un atout pour mener une carrière politique. Mahmoud Ahmadinejad et au moins cinq membres de son cabinet seraient d'anciens officiers de ce corps. Le président du Parlement, de nombreux députés, le maire de Téhéran et le patron de la radio et de la télévision publiques auraient également servi chez les pasdarans. "C'est la pépinière de la deuxième génération de dirigeants islamiques qui cherchent à préserver, sinon à radicaliser, les idéaux de la Révolution", explique Frédéric Tellier.
Les Gardiens dirigent les bassidjis, ces milices islamiques composées de civils, qui compteraient un million de membres, selon certaines estimations. Mais le plus important est peut-être leur relation avec le Guide suprême, Ali Khamenei, qui nomme les commandants des pasdarans.
"Les Gardiens et Khamenei ont une relation symbiotique. En échange de leur soutien à Khamenei, les Gardiens sont devenus une des institutions politiques et économiques les plus puissantes en Iran", explique Alireza Nader, du centre de recherche Rand, basé à Washington.
Mais l'ayatollah Khamenei est peut-être devenu "trop dépendant" des pasdarans, ajoute-t-il. "La récente contestation de l'élection présidentielle a montré que Khamenei doit compter sur les forces de sécurité, surtout sur les Gardiens, pour tenir ses adversaires politiques à l'écart du pouvoir."
Source: Associated Presse via Yahoo News
Quelques jours après que le Guide suprême, Ali Khamenei, eut adressé une mise en garde aux manifestants lors d'un prêche, les pasdarans ont averti que les protestataires devaient s'attendre à une "confrontation révolutionnaire" s'ils poursuivaient les manifestations. Une dure répression a alors suivi.
Les Gardiens ont été créés après la Révolution islamique de 1979 comme une force idéologique destinée à défendre le régime. Ce corps d'élite de 120.000 hommes possède ses propres unités terrestres, navales et aériennes, et serait mieux armé et équipé que l'armée régulière iranienne. En plus de sa puissance militaire, il a constitué ces dernières années un large réseau économique et politique en Iran, et certains s'inquiètent désormais de son emprise sur le pays.
Le candidat malheureux Mir Hossein Moussavi, qui conteste la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, et d'autres figures du camp réformateur ont appelé les hauts dignitaires religieux en Iran à dénoncer la répression croissante dans le pays. Ils ont évoqué "la propagation de la tyrannie dans le système de la République islamique". La semaine dernière, M. Moussavi a estimé que la société iranienne devenait "plus militarisée" et était plongée dans une "atmosphère de quasi coup d'Etat".
Pour Frédéric Tellier, de l'International Crisis Group (ICG), basé à Bruxelles, "la crise actuelle est moins un coup d'Etat que la phase finale de (la) conquête du pouvoir" par les pasdarans et "un avant-goût probable d'une purge politique beaucoup plus impitoyable et systématique à venir". Selon lui, les Gardiens pourraient achever leur conquête du pouvoir après la mort d'Ali Khamenei, aujourd'hui âgé de 70 ans, en imposant un nouveau modèle politique: une direction collégiale ou un régime militaire.
Ces dernières années, les Gardiens ont étendu leur influence dans la société. Ils contrôlent de nombreuses entreprises et décrochent régulièrement de juteux contrats de construction dans les secteurs du pétrole, du gaz et de l'agriculture. Ils gèrent un réseau de cliniques et contrôleraient clandestinement des docks pour importer des marchandises recherchées destinées au marché noir.
Avoir servi dans leurs rangs constitue un atout pour mener une carrière politique. Mahmoud Ahmadinejad et au moins cinq membres de son cabinet seraient d'anciens officiers de ce corps. Le président du Parlement, de nombreux députés, le maire de Téhéran et le patron de la radio et de la télévision publiques auraient également servi chez les pasdarans. "C'est la pépinière de la deuxième génération de dirigeants islamiques qui cherchent à préserver, sinon à radicaliser, les idéaux de la Révolution", explique Frédéric Tellier.
Les Gardiens dirigent les bassidjis, ces milices islamiques composées de civils, qui compteraient un million de membres, selon certaines estimations. Mais le plus important est peut-être leur relation avec le Guide suprême, Ali Khamenei, qui nomme les commandants des pasdarans.
"Les Gardiens et Khamenei ont une relation symbiotique. En échange de leur soutien à Khamenei, les Gardiens sont devenus une des institutions politiques et économiques les plus puissantes en Iran", explique Alireza Nader, du centre de recherche Rand, basé à Washington.
Mais l'ayatollah Khamenei est peut-être devenu "trop dépendant" des pasdarans, ajoute-t-il. "La récente contestation de l'élection présidentielle a montré que Khamenei doit compter sur les forces de sécurité, surtout sur les Gardiens, pour tenir ses adversaires politiques à l'écart du pouvoir."
Source: Associated Presse via Yahoo News
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