Faure Essozimna Gnassingbé, candidat sortant, semble a priori handicapé par «l’héritage» autoritariste laissé par son père, feu le général Eyadema. S’ajoute à cela le coût de la restructuration de l’Etat imposé par les instances financières internationales. La conséquence en est que les Togolais ont le sentiment que rien ne change. Les inondations de ces derniers mois et la visible impuissance des pouvoir publics à y remédier ont accentué ce sentiment.
Les jeunes, quant à eux, rêvent à un Togo moderne, à une démocratie à l'occidentale; ils ne semblent pas trouver qu’être supporter d’un héritier inscrit dans la continuité d’une Françafrique qui a fait long feu soit «fun».
Handicapés qu’ils sont par le fait que les Togolais ne peuvent pas voter à l’étranger, les intellectuels de la diaspora qui soutiennent Faure le font discrètement. Ce dernier point est vérifiable notamment sur le réseau social Facebook dans lequel des militants du RPT (Rassemblement du Peuple Togolais, parti du Président) rivalisent dans l’art du soutien anonyme, allant parfois jusqu’à utiliser plusieurs pseudonymes. S’agit-il là d’un manque de courage? Certes, non. C’est plutôt la conséquence, d’une part, d’une communication toute relative de l’équipe présidentielle, et d’autre part, d’une France qui, tout en voulant – ne serait-ce que via le F cfa – maintenir le Togo dans son giron, ne prend pas la mesure des investissements indispensables qu’il lui incombe de faire au Togo.
En revanche, à coups de voyages publics et privés, le Président Faure est le seul candidat qui, pour l’heure, s’est taillé une stature internationale, gagnant notamment les bonnes grâces des chefs d’état de l’Union européenne, des instances financières internationales, de la très puissante Chine populaire et même du Japon. Si, pour les observateurs avisés, cet énorme travail est essentiel pour l’avenir du Togo, il pourrait, au plan de la communication, s’avérer négatif en stigmatisant Faure dans son image «d’homme de l’étranger».
Au plan intérieur, en faisant le tour des chefs de canton, en rendant hommage au travail des paysans, Faure – celui-là même qu’on accuse d’être un technocrate – s’est réconcilié avec le Togo traditionnel des villages, ce Togo qui, off course et après consultation des ancêtres, tranchera. Ces Togolais de la brousse, que certains méprisent ou affectionnent de façon paternaliste, savent que les grandes actions se décident sous l’arbre à palabres. Faure a-t-il, dans sa gouvernance, réussi à constituer son arbre à palabres? Y a-t-il invité les hommes et femmes qu’il fallait? C’est à voir. Cette dimension traditionnaliste n’est pas négligeable car le Président Faure a la chance d’être de père originaire de Kara au nord du Togo et de mère née à Agou, région du sud.
Dans un pays, un continent, connus pour leurs clivages ethniques et régionalistes, Faure Essozimna Gnassingbé a-t-il su, en brousse, être en trait d’union? Gageons que les intellectuels ne se poseront pas la question et c’est là tout le problème - d’autant que la démocratie traditionnelle africaine pré-coloniale cohabite, au Togo, avec un système politique importé d’occident.
Source: www.forumtogo.org
Les jeunes, quant à eux, rêvent à un Togo moderne, à une démocratie à l'occidentale; ils ne semblent pas trouver qu’être supporter d’un héritier inscrit dans la continuité d’une Françafrique qui a fait long feu soit «fun».
Handicapés qu’ils sont par le fait que les Togolais ne peuvent pas voter à l’étranger, les intellectuels de la diaspora qui soutiennent Faure le font discrètement. Ce dernier point est vérifiable notamment sur le réseau social Facebook dans lequel des militants du RPT (Rassemblement du Peuple Togolais, parti du Président) rivalisent dans l’art du soutien anonyme, allant parfois jusqu’à utiliser plusieurs pseudonymes. S’agit-il là d’un manque de courage? Certes, non. C’est plutôt la conséquence, d’une part, d’une communication toute relative de l’équipe présidentielle, et d’autre part, d’une France qui, tout en voulant – ne serait-ce que via le F cfa – maintenir le Togo dans son giron, ne prend pas la mesure des investissements indispensables qu’il lui incombe de faire au Togo.
En revanche, à coups de voyages publics et privés, le Président Faure est le seul candidat qui, pour l’heure, s’est taillé une stature internationale, gagnant notamment les bonnes grâces des chefs d’état de l’Union européenne, des instances financières internationales, de la très puissante Chine populaire et même du Japon. Si, pour les observateurs avisés, cet énorme travail est essentiel pour l’avenir du Togo, il pourrait, au plan de la communication, s’avérer négatif en stigmatisant Faure dans son image «d’homme de l’étranger».
Au plan intérieur, en faisant le tour des chefs de canton, en rendant hommage au travail des paysans, Faure – celui-là même qu’on accuse d’être un technocrate – s’est réconcilié avec le Togo traditionnel des villages, ce Togo qui, off course et après consultation des ancêtres, tranchera. Ces Togolais de la brousse, que certains méprisent ou affectionnent de façon paternaliste, savent que les grandes actions se décident sous l’arbre à palabres. Faure a-t-il, dans sa gouvernance, réussi à constituer son arbre à palabres? Y a-t-il invité les hommes et femmes qu’il fallait? C’est à voir. Cette dimension traditionnaliste n’est pas négligeable car le Président Faure a la chance d’être de père originaire de Kara au nord du Togo et de mère née à Agou, région du sud.
Dans un pays, un continent, connus pour leurs clivages ethniques et régionalistes, Faure Essozimna Gnassingbé a-t-il su, en brousse, être en trait d’union? Gageons que les intellectuels ne se poseront pas la question et c’est là tout le problème - d’autant que la démocratie traditionnelle africaine pré-coloniale cohabite, au Togo, avec un système politique importé d’occident.
Source: www.forumtogo.org
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