Au-delà de l'objectif immédiat - faire cesser les tirs de roquettes -, je ne sais pas. Après, est-ce qu'Israël poursuit une stratégie, je n'en suis pas certain. Le rêve serait de se débarrasser du Hamas. Avec cette idée, qui est aux fondements du sionisme, que l'on puisse imposer un leadership aux Palestiniens. C'est un rêve qui ne peut être accompli. Nous avons déjà essayé par le passé et cela n'a jamais marché.
Les dirigeants militaires et politiques feraient donc une nouvelle fois une erreur d'analyse...
L'erreur est surtout de considérer le Hamas comme une organisation terroriste qui retient en otage la population de Gaza. En réalité, le Hamas est un mouvement politique religieux et nationaliste, et je ne crois pas qu'il soit possible de le réduire à néant. Il n'y a aucun signe de rébellion contre le Hamas. Il n'y a pas d'Intifada à Gaza. Mais nous suivons tout de même une stratégie qui se rapproche de celle des Américains en Irak.
Comme les Etats-Unis, vous pensez qu'Israël est amené à perdre cette guerre contre le Hamas?
Oui, je pense qu'Israël va perdre, au moins dans cette intention de liquider le Hamas. Dans le fond, nos discours sont assez similaires à ceux du Hamas. Quand vous allez à Sderot, les gens vous disent: "Nous sommes forts. Nous ne céderons jamais. Ils peuvent nous tirer dessus." C'est la même logique. Mais plutôt que de montrer les muscles, nous devrions travailler pour établir un cessez-le-feu dans la durée. Et au lieu de boycotter le Hamas ou de vouloir l'anéantir, nous devons entamer des discussions avec lui, comme nous l'avons fait en d'autres temps avec l'OLP. Même si c'est beaucoup plus compliqué aujourd'hui.
"En Israël, il n'y a pas vraiment de gouvernement disposant d'un leadership suffisant"
C'est très difficile. Je crois qu'il faut que les Palestiniens aient quelque chose à perdre pour que cela change. Il faudrait que nous ouvrions Gaza, que ce ne soit plus cette prison qu'elle est aujourd'hui. Nous devrions laisser les Gazaouis sortir, leur donner un aéroport. Nous pourrions faire pas mal de choses pour normaliser la vie à Gaza. Mais, encore une fois, cela passe par un cessez-le-feu provisoire. Pour cela, il faudrait des dirigeants qui prennent le problème de Gaza à bras-le-corps. Et pour l'heure, il n'existe personne qui soit en mesure de le faire.
Parce qu'actuellement, en Israël, il n'y a pas vraiment de gouvernement disposant d'un leadership suffisant. Plutôt que de se moquer des dirigeants européens, comme Sarkozy, qui essaient de trouver une solution pour nous sortir de là, nous devrions être reconnaissants. Et nous aurions dû les écouter avant de lancer une opération terrestre qui risque d'être un vrai désastre. Beaucoup d'Israéliens seront tués, et des Palestiniens plus encore. On l'a vu auparavant au Liban: aucune opération terrestre ne peut s'effectuer de manière propre.
Ils sont très semblables. La guerre de 2006 était aussi très populaire au début. Elle devait être très courte. Le succès devait être au rendez-vous. Et rien ne s'est passé comme prévu. L'armée n'a pas été très performante. Peut-être a-t-elle progressé en deux ans. Mais j'en doute.
Source: Dabio
Les dirigeants militaires et politiques feraient donc une nouvelle fois une erreur d'analyse...
L'erreur est surtout de considérer le Hamas comme une organisation terroriste qui retient en otage la population de Gaza. En réalité, le Hamas est un mouvement politique religieux et nationaliste, et je ne crois pas qu'il soit possible de le réduire à néant. Il n'y a aucun signe de rébellion contre le Hamas. Il n'y a pas d'Intifada à Gaza. Mais nous suivons tout de même une stratégie qui se rapproche de celle des Américains en Irak.
Comme les Etats-Unis, vous pensez qu'Israël est amené à perdre cette guerre contre le Hamas?
Oui, je pense qu'Israël va perdre, au moins dans cette intention de liquider le Hamas. Dans le fond, nos discours sont assez similaires à ceux du Hamas. Quand vous allez à Sderot, les gens vous disent: "Nous sommes forts. Nous ne céderons jamais. Ils peuvent nous tirer dessus." C'est la même logique. Mais plutôt que de montrer les muscles, nous devrions travailler pour établir un cessez-le-feu dans la durée. Et au lieu de boycotter le Hamas ou de vouloir l'anéantir, nous devons entamer des discussions avec lui, comme nous l'avons fait en d'autres temps avec l'OLP. Même si c'est beaucoup plus compliqué aujourd'hui.
"En Israël, il n'y a pas vraiment de gouvernement disposant d'un leadership suffisant"
C'est très difficile. Je crois qu'il faut que les Palestiniens aient quelque chose à perdre pour que cela change. Il faudrait que nous ouvrions Gaza, que ce ne soit plus cette prison qu'elle est aujourd'hui. Nous devrions laisser les Gazaouis sortir, leur donner un aéroport. Nous pourrions faire pas mal de choses pour normaliser la vie à Gaza. Mais, encore une fois, cela passe par un cessez-le-feu provisoire. Pour cela, il faudrait des dirigeants qui prennent le problème de Gaza à bras-le-corps. Et pour l'heure, il n'existe personne qui soit en mesure de le faire.
Parce qu'actuellement, en Israël, il n'y a pas vraiment de gouvernement disposant d'un leadership suffisant. Plutôt que de se moquer des dirigeants européens, comme Sarkozy, qui essaient de trouver une solution pour nous sortir de là, nous devrions être reconnaissants. Et nous aurions dû les écouter avant de lancer une opération terrestre qui risque d'être un vrai désastre. Beaucoup d'Israéliens seront tués, et des Palestiniens plus encore. On l'a vu auparavant au Liban: aucune opération terrestre ne peut s'effectuer de manière propre.
Ils sont très semblables. La guerre de 2006 était aussi très populaire au début. Elle devait être très courte. Le succès devait être au rendez-vous. Et rien ne s'est passé comme prévu. L'armée n'a pas été très performante. Peut-être a-t-elle progressé en deux ans. Mais j'en doute.
Source: Dabio
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