Benoit XVI défend les valeurs de la famille

A l'avant-dernier jour de son voyage pastoral, éminemment politique, en Terre sainte, le pape s'est rendu à Nazareth où il a pris la parole devant la plus grosse foule de son périple, qui l'a conduit depuis une semaine en Jordanie, en Israël et en Cisjordanie occupée.

Plus de 40.000 personnes s'étaient rassemblées pour assister à une messe en plein air en arabe, en anglais et en latin célébrée par le chef de l'Eglise catholique.

Les fidèles, réunis dans cette localité de Galilée dans le nord d'Israël, ont accueilli l'arrivée du pape dans sa voiture blindée en agitant des drapeaux aux couleurs jaune et blanc du Vatican.

La cérémonie s'est déroulée au Mont du Précipice, où, selon les Evangiles, une foule en colère s'en est pris à Jésus et a tenté de le précipiter dans le vide.

Le pape a prétexté de sa visite en Galilée, où vivent la plupart des Arabes israéliens, pour exprimer ses craintes sur l'érosion, aux yeux de l'Eglise, de la famille traditionnelle dans le monde et des valeurs qu'elle porte.

Benoît XVI a évoqué le caractère sacré de la famille basée, selon les desseins de Dieu, sur la fidélité sans fin de l'alliance contractée entre un homme et une femme et consacrée dans le sacrement du mariage.

"Les hommes et les femmes de notre époque doivent se réapproprier cette vérité fondamentale, qui est un fondement de la société. Il est très important d'être le témoin de couples mariés pour la formation de consciences claires et la construction d'une civilisation de l'amour !", a-t-il dit.

L'Eglise catholique, qui reste hostile au divorce et au mariage des homosexuels, impute une bonne partie des maux de la société contemporaine à l'éclatement de la famille à l'ancienne.

S'adressant aux fidèles de l'autel installé sur une vaste plateforme blanche, Benoît XVI a souhaité que la famille redevienne la clé de voûte d'une société disciplinée et chaleureuse.

Par la suite, le pape devait se rendre à l'église de l'Annonciation, où l'archange Gabriel a annoncé à la Vierge Marie qu'elle donnerait naissance à Jésus.

Benoît XVI doit aussi rencontrer ce jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Dans ses discours depuis son arrivée au Proche-Orient le 8 mai, le souverain pontife a appelé à la création d'un Etat palestinien indépendant d'Israël, dans la lignée de ce que souhaitent les Etats arabes et occidentaux.

Depuis son investiture fin mars, Benjamin Netanyahu s'est gardé, en revanche, de faire sien cet objectif dans tous ses discours publics.

Vendredi, Benoît XVI conclura son voyage en Terre sainte par une visite à l'église du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, site de la crucifixion du Christ.

Environ 1,5 million d'Israéliens sont Arabes, soit 20% de la population. Sur ce million et demi, 10% sont chrétiens.

La plupart des Arabes israéliens descendent des Arabes palestiniens qui sont restés sur place après la guerre de 1948 entre juifs et arabes qui a suivi le plan de partage de la Palestine et la création de l'Etat d'Israël.

Mercredi à Bethléem, ville natale de Jésus, Benoît XVI avait à nouveau appelé à la création d'un Etat palestinien "souverain".


Source: Reuters via Yahoo News