Il s'agit du premier procès impliquant un ancien cadre du régime maoïste de Pol Pot depuis sa chute voici 30 ans, à la suite de l'invasion vietnamienne du Cambodge.
Le procès de Douch, qui avait officiellement commencé à la mi-février par les audiences inaugurales, va ainsi entrer dans le vif du sujet après des années de report et de procédures, devant un tribunal conjoint du Cambodge et des Nations unies.
"Je n'aurais jamais pensé que ce jour-là viendrait", a déclaré Svay Simon, qui a 64 ans et, en tant qu'ancienne victime des Khmers rouges, a, comme des centaines d'autres, tenu à assister au procès dans le tribunal, spécialement construit pour juger Douch, dans les environs de la capitale.
Ce procès, même s'il débute longtemps après la fin du génocide, marque un tournant pour le Cambodge, où pratiquement chaque famille a perdu quelqu'un sous les Khmers rouges.
Au total, on estime à 1,7 million le nombre de Cambodgiens exécutés, décédés sous la torture ou morts de faim, de maladie ou d'épuisement sous le gouvernement khmer rouge.
"Les Cambodgiens vont enfin voir l'un des dirigeants les plus connus du régime khmer rouge traduit devant la justice. Mais nombre d'autres devraient être jugés, afin que la justice passe pour les millions de victimes de ces crimes horribles", estime Brittis Edman, chercheur cambodgien auprès d'Amnesty International.
Aujourd'hui âgé de 66 ans, Douch, ancien instituteur dont la véritable identité est Kaing Guek Eav, est accusé de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre, de torture et d'homicide.
Douch, aujourd'hui converti au christianisme - l'Eglise évangélique, dont il est devenu un "born again" - , a exprimé des remords en février et demandé pardon aux victimes. Il a reconnu avoir commis de multiples crimes lorsqu'il dirigeait le centre d'interrogatoire S21.
Lors d'interrogatoires menés par les enquêteurs du tribunal, avant l'ouverture du procès, Douch a dit toutefois qu'il s'était borné, au centre S-21, à appliquer les ordres venus de plus haut. "Nul n'aurait pu envoyer des gens à S-21 sans une décision en ce sens des hautes instances khmères rouges", a dit Douch, cité dans une déclaration lue lundi par un procureur.
Au total, cinq anciens responsables du régime khmer rouge, aujourd'hui âgés, doivent passer en procès devant ce tribunal. Douch devrait être un témoin clé dans les procès à venir de Nuon Chea, dit "Frère numéro deux", de l'ancien président khmer rouge Khieu Samphan, de l'ancien ministre des Affaires étrangères Ieng Sary et de l'épouse de ce dernier.
Ces quatre derniers nient avoir eu connaissance des atrocités commises par les Khmers rouges, dont la révolution agraire avait chassé les habitants des villes pour les reléguer dans les campagnes.
La peine capitale ayant été abolie au Cambodge, les cinq anciens dirigeants risquent au maximum la réclusion à perpétuité s'ils sont reconnus coupables par les cinq juges (trois Cambodgiens et deux étrangers) qui siègent au sein des "Chambres extraordinaires des tribunaux du Cambodge" (CETC).
Le verdict est attendu normalement pour septembre. Quatre juges, au minimum, doivent se mettre d'accord sur un verdict pour qu'il soit valable.
D'aucuns estiment que l'intégrité de ce tribunal est d'ores et déjà mise à mal par les accusations de corruption et d'ingérence politique qui le visent.
La plupart des victimes du centre S-21, parmi lesquelles des femmes et des enfants, ont été torturées et contraintes d'avouer toute une série de méfaits, en particulier d'être des espions de la CIA, avant d'être battues à mort dans un champ à la périphérie de la capitale cambodgienne.
En janvier, les efforts de certains pour élargir à d'autres anciens Khmers rouges la série de procès à venir ont été mis en échec par le coprocureur, cambodgien, du tribunal. Ce procureur a fait valoir qu'une telle extension serait néfaste à la réconciliation nationale.
Or, pour Brittis Edman, "Les Chambres extraordinaires doivent rapidement élargir leur champ de poursuites pour enquêter et instruire d'autres dossiers avant qu'il soit trop tard".
"Les mains de Douch sont maculées de sang. Il est temps pour lui de payer pour ce qu'il a fait", a dit pour sa part Norg Chan Phal, rescapé du S-21 quand il était enfant, aujourd'hui âgé de 39 ans. Internée elle aussi, sa mère a été tuée quelques mois avant l'intervention des troupes vietnamiennes en 1979.
En 1998, le décès de Pol Pot, dans le dernier bastion khmer rouge d'Along Veng, près de la frontière thaïlandaise, a marqué le début d'une décennie d'apaisement et de stabilité pour le Cambodge.
Source: Yahoo News
Le procès de Douch, qui avait officiellement commencé à la mi-février par les audiences inaugurales, va ainsi entrer dans le vif du sujet après des années de report et de procédures, devant un tribunal conjoint du Cambodge et des Nations unies.
"Je n'aurais jamais pensé que ce jour-là viendrait", a déclaré Svay Simon, qui a 64 ans et, en tant qu'ancienne victime des Khmers rouges, a, comme des centaines d'autres, tenu à assister au procès dans le tribunal, spécialement construit pour juger Douch, dans les environs de la capitale.
Ce procès, même s'il débute longtemps après la fin du génocide, marque un tournant pour le Cambodge, où pratiquement chaque famille a perdu quelqu'un sous les Khmers rouges.
Au total, on estime à 1,7 million le nombre de Cambodgiens exécutés, décédés sous la torture ou morts de faim, de maladie ou d'épuisement sous le gouvernement khmer rouge.
"Les Cambodgiens vont enfin voir l'un des dirigeants les plus connus du régime khmer rouge traduit devant la justice. Mais nombre d'autres devraient être jugés, afin que la justice passe pour les millions de victimes de ces crimes horribles", estime Brittis Edman, chercheur cambodgien auprès d'Amnesty International.
Aujourd'hui âgé de 66 ans, Douch, ancien instituteur dont la véritable identité est Kaing Guek Eav, est accusé de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre, de torture et d'homicide.
Douch, aujourd'hui converti au christianisme - l'Eglise évangélique, dont il est devenu un "born again" - , a exprimé des remords en février et demandé pardon aux victimes. Il a reconnu avoir commis de multiples crimes lorsqu'il dirigeait le centre d'interrogatoire S21.
Lors d'interrogatoires menés par les enquêteurs du tribunal, avant l'ouverture du procès, Douch a dit toutefois qu'il s'était borné, au centre S-21, à appliquer les ordres venus de plus haut. "Nul n'aurait pu envoyer des gens à S-21 sans une décision en ce sens des hautes instances khmères rouges", a dit Douch, cité dans une déclaration lue lundi par un procureur.
Au total, cinq anciens responsables du régime khmer rouge, aujourd'hui âgés, doivent passer en procès devant ce tribunal. Douch devrait être un témoin clé dans les procès à venir de Nuon Chea, dit "Frère numéro deux", de l'ancien président khmer rouge Khieu Samphan, de l'ancien ministre des Affaires étrangères Ieng Sary et de l'épouse de ce dernier.
Ces quatre derniers nient avoir eu connaissance des atrocités commises par les Khmers rouges, dont la révolution agraire avait chassé les habitants des villes pour les reléguer dans les campagnes.
La peine capitale ayant été abolie au Cambodge, les cinq anciens dirigeants risquent au maximum la réclusion à perpétuité s'ils sont reconnus coupables par les cinq juges (trois Cambodgiens et deux étrangers) qui siègent au sein des "Chambres extraordinaires des tribunaux du Cambodge" (CETC).
Le verdict est attendu normalement pour septembre. Quatre juges, au minimum, doivent se mettre d'accord sur un verdict pour qu'il soit valable.
D'aucuns estiment que l'intégrité de ce tribunal est d'ores et déjà mise à mal par les accusations de corruption et d'ingérence politique qui le visent.
La plupart des victimes du centre S-21, parmi lesquelles des femmes et des enfants, ont été torturées et contraintes d'avouer toute une série de méfaits, en particulier d'être des espions de la CIA, avant d'être battues à mort dans un champ à la périphérie de la capitale cambodgienne.
En janvier, les efforts de certains pour élargir à d'autres anciens Khmers rouges la série de procès à venir ont été mis en échec par le coprocureur, cambodgien, du tribunal. Ce procureur a fait valoir qu'une telle extension serait néfaste à la réconciliation nationale.
Or, pour Brittis Edman, "Les Chambres extraordinaires doivent rapidement élargir leur champ de poursuites pour enquêter et instruire d'autres dossiers avant qu'il soit trop tard".
"Les mains de Douch sont maculées de sang. Il est temps pour lui de payer pour ce qu'il a fait", a dit pour sa part Norg Chan Phal, rescapé du S-21 quand il était enfant, aujourd'hui âgé de 39 ans. Internée elle aussi, sa mère a été tuée quelques mois avant l'intervention des troupes vietnamiennes en 1979.
En 1998, le décès de Pol Pot, dans le dernier bastion khmer rouge d'Along Veng, près de la frontière thaïlandaise, a marqué le début d'une décennie d'apaisement et de stabilité pour le Cambodge.
Source: Yahoo News
A lire également:
-
L'implication de la Chine dans la situation socio-économique en Asie du Sud-Est
-
L'escalade Militaire de la Corée du Nord : Analyse de la Résurgence des Tensions
-
Ekaterina Dountsova : Portrait de la Femme Défiant Poutine dans la Course Présidentielle
-
Tragédie sismique au Népal : Une nation en deuil
-
Agression à grande échelle au Haut-Karabagh