Début de l'immigration juive moderne (1861–1914)
1861 : Première vague significative de Juifs ashkénazes venus d’Europe, principalement motivés par des persécutions en Europe de l’Est, surtout dans l’Empire russe. Ces Juifs forment les premières colonies agricoles (moshavim), un événement considéré comme le début du sionisme pratique.
1882–1903 (Première Aliyah) : Vague importante d’immigration juive en Palestine sous l’Empire ottoman, encouragée par les idéaux sionistes. L’achat de terres par des organisations sionistes suscite des tensions avec les populations arabes locales, souvent expropriées.
3. La montée du sionisme et des tensions (1914–1948) :
1914–1918 (Première Guerre mondiale) : La Palestine devient un champ de bataille entre les Ottomans, soutenus par les Allemands, et les Alliés, avec le soutien de certains groupes arabes qui espèrent obtenir l’indépendance arabe après la guerre.
1917 (Déclaration Balfour) : Le gouvernement britannique publie la déclaration Balfour, soutenant l’établissement d’un "foyer national juif" en Palestine. Ce geste attise la colère des Arabes qui se sentent trahis, car ils avaient espéré obtenir leur propre État indépendant après la chute de l’Empire ottoman.
1920–1939 (Mandat britannique sur la Palestine) : La Palestine passe sous contrôle britannique après la Première Guerre mondiale. Des vagues d’immigration juive s'intensifient, surtout en raison de la montée de l’antisémitisme en Europe. Le nombre de Juifs en Palestine passe de 10 % à près de 30 % de la population totale. Cela entraîne des révoltes arabes contre la domination britannique et l’immigration juive, notamment la Grande Révolte arabe de 1936-1939.
1939 (Livre blanc britannique) : Face à la révolte arabe et aux tensions croissantes, la Grande-Bretagne limite l'immigration juive, frustrant les sionistes, d’autant plus que les persécutions antisémites culminent en Europe avec le nazisme.
La création de l'État d'Israël et la première guerre (1948–1949)
1947 (Plan de partage de l’ONU) : Après la Seconde Guerre mondiale, la question de la Palestine revient à l'ONU, qui propose de partager le territoire en deux États, un juif et un arabe. Les Juifs acceptent, mais les dirigeants arabes rejettent le plan.
14 mai 1948 (Création de l’État d’Israël) : David Ben Gourion proclame la création de l’État d’Israël. Le lendemain, une coalition de pays arabes (Égypte, Jordanie, Syrie, Irak et Liban) attaque Israël, déclenchant la guerre israélo-arabe de 1948. Israël sort victorieux et agrandit son territoire au-delà des frontières prévues par l'ONU. Environ 700 000 Arabes palestiniens fuient ou sont expulsés de leurs terres, créant la crise des réfugiés palestiniens, un élément central du conflit jusqu’à aujourd’hui.
5. Guerres et occupation (1949–1993) :
1949 (Armistice) : Les lignes d'armistice, souvent appelées "lignes de 1949", créent un cessez-le-feu mais pas de paix formelle. La Cisjordanie est annexée par la Jordanie, et Gaza est sous contrôle égyptien.
1956 (Crise du canal de Suez) : Israël, soutenu par la France et le Royaume-Uni, attaque l’Égypte pour des raisons stratégiques, notamment le blocage du canal de Suez et le soutien égyptien aux groupes militants palestiniens.
1967 (Guerre des Six Jours) : Israël frappe préventivement l’Égypte, la Syrie et la Jordanie, et, en six jours, occupe la Cisjordanie, Jérusalem-Est, Gaza, le Sinaï et le plateau du Golan. Cet événement marque un tournant, avec l’occupation militaire de territoires palestiniens et une nouvelle vague de réfugiés.
1973 (Guerre du Kippour) : Une coalition menée par l’Égypte et la Syrie attaque Israël lors de la fête du Yom Kippour. Malgré des pertes initiales, Israël parvient à repousser l’offensive, mais le conflit met en évidence la vulnérabilité d’Israël et l’importance d’une solution négociée.
1979 (Accords de Camp David) : Premier traité de paix israélo-arabe entre Israël et l’Égypte, parrainé par les États-Unis. Israël restitue le Sinaï à l’Égypte, ce qui met fin aux conflits entre les deux pays, mais ne résout pas la question palestinienne.
1987–1993 (Première Intifada) : Soulèvement populaire palestinien contre l'occupation israélienne dans les territoires occupés (Cisjordanie et Gaza). Ce soulèvement dure plusieurs années et entraîne la mort de milliers de personnes.
Processus de paix et impasse (1993–2023) :
1993 (Accords d'Oslo) : Première tentative sérieuse de résolution du conflit israélo-palestinien avec la reconnaissance mutuelle de l'OLP et d’Israël. Ces accords prévoient une autonomie palestinienne en Cisjordanie et à Gaza, mais le processus s'enlise, en partie en raison de l'expansion des colonies israéliennes.
2000 (Seconde Intifada) : Échec des négociations à Camp David II et visite controversée d’Ariel Sharon sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem déclenchent un second soulèvement palestinien, plus violent que le premier.
2005 (Retrait de Gaza) : Israël se retire unilatéralement de Gaza, mais garde le contrôle des frontières et de l’espace aérien. En 2007, le Hamas, un groupe islamiste, prend le contrôle de Gaza, tandis que l’Autorité palestinienne dirigée par le Fatah contrôle la Cisjordanie.
Conflits récurrents (2008–2023) : Depuis, des conflits éclatent régulièrement entre Israël et le Hamas, notamment en 2008, 2012, 2014 et 2021. Ces affrontements causent des milliers de morts, principalement parmi les civils palestiniens.
Le conflit judéo-arabe est une question complexe, ancrée dans une histoire de colonisation, de migrations forcées, d’expulsions, et de rivalités religieuses et nationales. Malgré les multiples tentatives de paix, les solutions sont restées hors de portée en raison de divisions internes, tant du côté israélien que palestinien, et du rôle des acteurs régionaux et internationaux.