Les marais, qui avaient commencé à revivre il y a quelques années avec l'aide des Nations unies, sont à nouveau asséchés sur de vastes étendues. Une catastrophe pour les habitants de la région, les "Arabes des marais", liée à la sécheresse qui frappe cette partie de l'Irak et les pays voisins depuis deux ans.
"Je n'ai pas de travail, notre bétail est mort et nos enfants ne vont plus à l'école parce que je n'ai pas d'argent pour leur acheter des vêtements", explique Yassir Razaq, un pêcheur, dont le bateau repose désormais sur le lit asséché d'un lac à Hor al-Hammar, près de Nassiriyah. "Avant quand on pouvait pêcher, on pouvait avoir de l'argent pour les vêtements des enfants", explique-t-il. "Aujourd'hui nous avons tout perdu et notre condition est misérable."
La présence de ces "Arabes des marais" remonte à plus de 5.000 ans dans cette région marécageuse de 20.000 kilomètres carrés alimentée par le Tigre et l'Euphrate. La zone comptait de nombreuses espèces d'oiseaux et de poissons, et des inondations récurrentes favorisaient la fertilité des terres agricoles, jouant un rôle important dans l'émergence de la civilisation mésopotamienne. Selon certains théologiens, ces immenses marécages, les zones humides les plus importantes au Moyen-Orient, seraient le site du légendaire "Jardin d'Eden".
Saddam Hussein estimait que les Arabes des marais, majoritairement chiites, s'étaient comportés de manière déloyale pendant la guerre Iran-Irak dans les années 80, où ils avaient hébergé et aidé les déserteurs, et surtout lors de l'insurrection chiite dans tout le sud du pays qui a suivi la Guerre du Golfe en 1991. De nombreux insurgés dans l'inextricable réseau de lacs, d'îles et de roseaux de la région. Pour punir les Arabes des marais, l'ancien maître de Bagdad fit construire un vaste réseau de barrages destiné à assécher leur habitat.
Avec des conséquences dévastatrices sur cet écosystème sans pareil: au moment du renversement de Saddam Hussein en 2003, la superficie des marais n'était plus que de 10% par rapport à leur étendue des années 1970. De nombreux experts estimaient alors qu'ils risquaient de disparaître complètement d'ici 2008.
L'ONU a depuis lancé un programme pour réhabiliter la région, en supprimant notamment certaines des barrières qui empêchaient l'eau de venir couler dans le secteur. En 2006, plus de la moitié de la zone marécageuse initiale était à nouveau inondée. "Depuis le début, notre ministère a considéré la réhabilitation des marais comme une priorité", explique le ministre irakien des Ressources en eau Abdul-Latif Jamal Rachid, ajoutant que cette politique a permis des progrès.
La récente sécheresse a toutefois fait chuter le débit du Tigre et de l'Euphrate, qui alimentent les marais et à qui l'Irak doit son nom antique de Mésopotamie, littéralement "terre entre deux fleuves" en grec. Ce qui nuit aux efforts de réhabilitation de la région.
Sur les deux dernières années, les précipitations n'ont atteint que 30% à 40% de leur niveau normal, en Irak mais aussi en Syrie et dans le sud-est de la Turquie. Le mois dernier, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le gouvernement irakien ont annoncé un nouveau programme de 47 millions de dollars pour les marais.
Mais le directeur du programme, le Dr. Fadel el-Zubi, doute que ces zones humides puissent retrouver complètement leur état initial sans un retour de la pluie. De nouveaux accords sur le partage des eaux entre les pays de la région sont également nécessaires pour permettre à l'Irak d'en recevoir davantage, ajoute-t-il. "Il y a beaucoup moins d'eau qui vient des pays voisins. La quantité d'eau qui alimente les marais est donc inférieure".
Une grande partie du programme vise à améliorer la vie des "Arabes des marais", quasiment immuable, entre pêche et cueillette, depuis des milliers d'années. "L'objectif principal est de réhabiliter le plus possible la zone au cours des cinq prochaines années et de permettre aux habitants des marais de reprendre l'agriculture, l'élevage, etc.", souligne M. El-Zubi.
Source: Yahoo News
"Je n'ai pas de travail, notre bétail est mort et nos enfants ne vont plus à l'école parce que je n'ai pas d'argent pour leur acheter des vêtements", explique Yassir Razaq, un pêcheur, dont le bateau repose désormais sur le lit asséché d'un lac à Hor al-Hammar, près de Nassiriyah. "Avant quand on pouvait pêcher, on pouvait avoir de l'argent pour les vêtements des enfants", explique-t-il. "Aujourd'hui nous avons tout perdu et notre condition est misérable."
La présence de ces "Arabes des marais" remonte à plus de 5.000 ans dans cette région marécageuse de 20.000 kilomètres carrés alimentée par le Tigre et l'Euphrate. La zone comptait de nombreuses espèces d'oiseaux et de poissons, et des inondations récurrentes favorisaient la fertilité des terres agricoles, jouant un rôle important dans l'émergence de la civilisation mésopotamienne. Selon certains théologiens, ces immenses marécages, les zones humides les plus importantes au Moyen-Orient, seraient le site du légendaire "Jardin d'Eden".
Saddam Hussein estimait que les Arabes des marais, majoritairement chiites, s'étaient comportés de manière déloyale pendant la guerre Iran-Irak dans les années 80, où ils avaient hébergé et aidé les déserteurs, et surtout lors de l'insurrection chiite dans tout le sud du pays qui a suivi la Guerre du Golfe en 1991. De nombreux insurgés dans l'inextricable réseau de lacs, d'îles et de roseaux de la région. Pour punir les Arabes des marais, l'ancien maître de Bagdad fit construire un vaste réseau de barrages destiné à assécher leur habitat.
Avec des conséquences dévastatrices sur cet écosystème sans pareil: au moment du renversement de Saddam Hussein en 2003, la superficie des marais n'était plus que de 10% par rapport à leur étendue des années 1970. De nombreux experts estimaient alors qu'ils risquaient de disparaître complètement d'ici 2008.
L'ONU a depuis lancé un programme pour réhabiliter la région, en supprimant notamment certaines des barrières qui empêchaient l'eau de venir couler dans le secteur. En 2006, plus de la moitié de la zone marécageuse initiale était à nouveau inondée. "Depuis le début, notre ministère a considéré la réhabilitation des marais comme une priorité", explique le ministre irakien des Ressources en eau Abdul-Latif Jamal Rachid, ajoutant que cette politique a permis des progrès.
La récente sécheresse a toutefois fait chuter le débit du Tigre et de l'Euphrate, qui alimentent les marais et à qui l'Irak doit son nom antique de Mésopotamie, littéralement "terre entre deux fleuves" en grec. Ce qui nuit aux efforts de réhabilitation de la région.
Sur les deux dernières années, les précipitations n'ont atteint que 30% à 40% de leur niveau normal, en Irak mais aussi en Syrie et dans le sud-est de la Turquie. Le mois dernier, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le gouvernement irakien ont annoncé un nouveau programme de 47 millions de dollars pour les marais.
Mais le directeur du programme, le Dr. Fadel el-Zubi, doute que ces zones humides puissent retrouver complètement leur état initial sans un retour de la pluie. De nouveaux accords sur le partage des eaux entre les pays de la région sont également nécessaires pour permettre à l'Irak d'en recevoir davantage, ajoute-t-il. "Il y a beaucoup moins d'eau qui vient des pays voisins. La quantité d'eau qui alimente les marais est donc inférieure".
Une grande partie du programme vise à améliorer la vie des "Arabes des marais", quasiment immuable, entre pêche et cueillette, depuis des milliers d'années. "L'objectif principal est de réhabiliter le plus possible la zone au cours des cinq prochaines années et de permettre aux habitants des marais de reprendre l'agriculture, l'élevage, etc.", souligne M. El-Zubi.
Source: Yahoo News
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