Papa Goumbo Lo: entretien avec un «chercheur apprenant»

Je me souviens de ce grand gaillard souriant dont j’ai fait connaissance dans les années 80. Je le trouvais hyperactif, hyper souriant et le regard à la recherche de quelque chose que les autres ne voient pas.
Aujourd’hui, Papa Goumbo Lo, que ses anciens élèves appellent toujours Papa, a le même regard tout en ayant acquis, par le poids des ans, une sagesse vigilante et sans concession. Pédagogue de vocation, la période la plus marquante de sa vie fut celle pendant laquelle il a exercé la fonction d’inspecteur de l’Éducation. Cette fonction marque l’homme, le tatoue, le ferre pour la vie.

Actuel Directeur Général du CEREEQ SA (Centre Expérimental de Recherches et d'Études pour l'Équipement), Papa Goumbo Lo appréhende ce poste délicat, non pas au présent mais comme la base stratégique du Sénégal de demain résolument orienté vers la défense de son environnement ainsi que des énergies nouvelles dans une perspective de développement durable.
Interactif dans sa démarche aussi bien au sein du CEREEQ que dans sa vie sociale, Papa Goumbo Lo n’envisage pas son action autrement que comme une dynamique perpétuelle que soutient l’engagement de chacun. Propos recueillis par Henri Vario-Nouioua.

HVN : Voulez-vous retracer votre parcours ?
PAPA GOUMBO LO : J’ai toujours enseigné à l’université. Cela demande une certaine organisation et il est nécessaire que chacun ait une vision. Ma spécialité en sciences de l’éducation m’a valu mon poste d’inspecteur général. Ma passion, c’est la formation des compétences. Pour cela, il faut former des formateurs. Des formateurs mal formés ne cherchent pas à aller de l’avant ni à acquérir de nouvelles compétences.
Certains de mes collaborateurs disent: «M. Lo est dispersé! Avant même qu’on sache qu’il est là-bas, il est déjà ailleurs!» Ce n’est pas cela, je suis dynamique et en mouvement de recherche permanente.

HVN : Quelles sont vos méthodes de management en tant qu’inspecteur général de l’éducation, dirigeant d’entreprise et chercheur ?
PAPA GOUMBO LO : Un chercheur est un éternel apprenant.  Il dispose de compétences spécifiques. Mais il a besoin de compétences transversales afin de pouvoir constituer des équipes de travail auxquelles chacun apporte ses capacités. A cela doivent s’ajouter des compétences stratégiques: l’ingénieur que je suis doit résoudre, dans l’exercice de ses fonctions, plusieurs problèmes. Les professeurs doivent eux aussi pouvoir dégager des stratégies pour gérer la pédagogie et l’enseignement sous l’autorité d’un stratège. Ce dernier détient les compétences dynamiques: il anticipe les problèmes et fait des recherches dans différentes directions. Celui-là accepte d’être considéré comme dispersé. En dernier lieu, viennent les compétences de leader: «If you want to lead, you have to deal». Il faut entendre “deal” dans le bon sens du terme: la meilleure façon que les gens acceptent d’être sollicités parfois au-delà de ce qu’ils se sentent capables de faire, c’est qu’ils soient  personnellement impliqués dans le but vers quoi l’ensemble tend. Dans ce sens, l’intérêt général doit synthétiser les intérêts particuliers de chaque membre d’une équipe.Lire le texte intégral de l'article en cliquant  ICI

Source: www.papagoumbolo.com