Il n'est pas difficile de déduire que, si les Français votent en 2012, les élections présidentielles au Sénégal pourraient avoir lieu en 2011. Forts de cette éventualité, les saboteurs de tous bords ont déjà entamé un lent travail de sape destiné, d'une part, à discréditer Karim Wade, ministre d'État titulaire de plusieurs portefeuilles ministériels, et, d'autre part à faire courir la rumeur selon laquelle le Président Wade, du fait de son âge, ne serait plus en mesure d'assumer ses fonctions. Certains, sans le dire clairement, vont même jusqu’à souhaiter le décès de Maître Wade.
Pourtant, Abdoulaye Wade ne cesse de lancer des pavés dans la mare aux crocodiles, notamment lorsqu'il affirme que les délestages sauvages, non planifiés, de la Senelec (compagnie nationale d'électricité) constituent en soi un sabotage économique à visée politique. Il reste qu'il n'est pas interdit de penser que si la Senelec ne communique pas les jours et heures des coupures, c'est qu'elle les ignore. L'hypothèse est vraisemblable: il s'agirait de pannes dues essentiellement à la vétusté de l'infrastructure. Nous voilà loin d'un Sénégal perturbé par "l'âge du Capitaine" mais bien par l'incompétence des gestionnaires de l'énergie électrique.
Et ce n'est pas un hasard si Maître Wade fait le projet d'une grande centrale d'énergie solaire destinée non seulement à approvisionner le Sénégal mais aussi les pays de la sous-région. Est-ce vraiment si ambitieux pour un Peuple sénégalais pourtant bien fatigué par des délestages sans calendrier, une économie plutôt tournée vers l’importation que vers la conquête de marchés internationaux?
Si sabotage il y a, en perspective des élections Sénégal 2011-2012, il est urgent de mettre en place une commission parlementaire ad hoc avec pour mission de communiquer toute clarification utile à ce propos. La crise énergétique sénégalaise montre déjà ses conséquences: les délestages n'engendrent absolument aucune économie d'énergie. Bien au contraire, ils boostent les importations de groupes électrogènes et de générateurs, augmentent la pollution atmosphérique et sonore ainsi que la surconsommation d'essence: ce qui n'est pas consommé par la centrale thermique l’est par les groupes électrogènes.
Au plan politique, c'est une énorme vague de surf qui s'offre à une opposition pourtant désunie et, à la veille des élections Sénégal 2011-2012, sans projet ni candidat affiché. Dans les quartiers populaires, on prêche déjà, y compris en utilisant la religion, pour une nouvelle alternance et certains imams appellent à ne pas payer les factures d’électricité.
Ce sont leurs seuls arguments: "Wade est trop vieux; Karim trop riche, ne sait pas parler wolof" qu'ils assaisonnent de petits ou grands scandales le plus souvent complètement imaginaires.
C'est que depuis la naissance de l'Euro, la parité avec le FCFA est telle que lorsque l'on parle d'un milliard FCFA, l'inconscient collectif ne peut s'empêcher de penser un milliard d'Euros alors que nous devrions garder à l'esprit qu'un milliard FCFA correspondent à un million cinq cent mille Euros (arrondis). Ce n'est pas rien mais un milliardaire sénégalais n'est pas un milliardaire européen. Peu importe ce que gagne Karim Wade, ce qui compte c’est ce que son travail rapporte au pays.
Il y a tout de même, dans le gouvernement sénégalais, un déficit de communication d'autant plus surprenant que Moustapha Guirassy, Ministre de la communication, Porte-parole du gouvernement, est loin d'être incompétent et de manquer d'ingéniosité. Mais alors pourquoi se tait-il? La réponse est simple: le gouvernement d'Abdoulaye Wade manque de relais de communication. Les quotidiens sénégalais sont plus friands de caricatures, d'infos people, de rumeurs que d'analyses objectives - tirage oblige. Si le Gouvernement devait communiquer, en préparation des élections Sénégal 2011-2012, essayons de suggérer quelques fondamentaux, lesquels auront au moins le mérite de lever les tabous et de barrer la route au sabotage économique tant il est vrai que critiquer un pays émergent, notamment sur le net, peut avoir des conséquences incalculables sur l'octroi des lignes de crédit par les bailleurs de fonds et la Communauté internationale. Il en est de la communication comme des grands travaux: elle est créatrice d'emplois, initiatrice d'idées, mobilisatrice des Peuples. Elle se fonde tout simplement sur la vérité. Et s’il est une règle constante, c’est qu’en politique le silence tue.
Quelles sont-elles, ces vérités? Le Gouvernement doit de toute urgence ouvrir les chantiers suivants:
- Pour ce qui concerne l'énergie, le calendrier de délestages doit être imposé par le Ministère de l'énergie: les Sénégalais sont parfaitement capables de comprendre que nous ne pouvons pas consommer sans payer. Parallèlement, il faut s'adosser à l'idée d'implantation d'une centrale d'énergie solaire lancée par le Président de la République.
- Le drame des quartiers inondés ne doit pas être éludé. Là aussi, la vérité doit éclater: certains ont construit sans permis dans des zones inondables, conséquence d’un exode rural au flux continu depuis une trentaine d'années au point que les bidonvilles se multiplient y compris en plein centre de Dakar. D'une manière ou d'une autre, les paysans doivent retourner à la paysannerie. D'une manière ou d'une autre, nos villages ne doivent pas mourir, les jeunes ne doivent pas abandonner les vieux. Il n'est pas question que nos enfants continuent à mourir dans des logements et quartiers insalubres.
Il est inconcevable, pour un pays du Sahel, que nous en arrivions à Dakar et banlieue à craindre la pluie, à ne pas la souhaiter.
-Y a-t-il vraiment un problème de "sécurité" publique au Sénégal? Ce qui est mis en exergue dans les journaux est-il réel? Ou ne s'agit-il, là encore, que de faire du tirage? Peu importe: la réalité est que les barrages de police sont trop nombreux à Dakar et tout aussi intempestifs et imprévisibles que les délestages de la Senelec. En faisant fuir les touristes et les investisseurs étrangers, ils sont également un sabotage économique à visée politique. Non pas qu'il n'y ait pas de tentatives malhonnêtes de la part de certains policiers mais cela est de la responsabilité de son encadrement. Là encore, il faut communiquer, ne pas se taire.
- L'hygiène publique à Dakar et banlieue est déplorable parce que nous n'expliquons pas à chaque Sénégalais qu'il est responsable de la propreté devant sa porte. Il faut que nous nous mobilisions balai et seau à la main. A cet égard, l’exemple du Ghana est à observer.
- Pour ce qui concerne les trous sur la chaussée, nous pouvons nous grouper et les reboucher -encore faut-il qu'on nous y autorise, ne serait-ce qu'oralement, qu'on nous y encourage, que ceux qui ont suffisamment d'argent pour s'acheter des tout-terrains luxueux contribuent sur leur propres deniers à l’entretien de leur rue.
C'est déjà tout un programme pour les humbles blogueurs que nous sommes et ce n’est qu’un début car Editoweb Magazine, fort de ses 23 000 pages, de ses 120 blogs, compte bien contribuer à l’équilibre médiatique que la démocratie impose, particulièrement à l’occasion des élections Sénégal 2011-2012. L'Histoire nous apprendra si nous avons eu tort ou raison de communiquer aussi candidement.
Pourtant, Abdoulaye Wade ne cesse de lancer des pavés dans la mare aux crocodiles, notamment lorsqu'il affirme que les délestages sauvages, non planifiés, de la Senelec (compagnie nationale d'électricité) constituent en soi un sabotage économique à visée politique. Il reste qu'il n'est pas interdit de penser que si la Senelec ne communique pas les jours et heures des coupures, c'est qu'elle les ignore. L'hypothèse est vraisemblable: il s'agirait de pannes dues essentiellement à la vétusté de l'infrastructure. Nous voilà loin d'un Sénégal perturbé par "l'âge du Capitaine" mais bien par l'incompétence des gestionnaires de l'énergie électrique.
Et ce n'est pas un hasard si Maître Wade fait le projet d'une grande centrale d'énergie solaire destinée non seulement à approvisionner le Sénégal mais aussi les pays de la sous-région. Est-ce vraiment si ambitieux pour un Peuple sénégalais pourtant bien fatigué par des délestages sans calendrier, une économie plutôt tournée vers l’importation que vers la conquête de marchés internationaux?
Si sabotage il y a, en perspective des élections Sénégal 2011-2012, il est urgent de mettre en place une commission parlementaire ad hoc avec pour mission de communiquer toute clarification utile à ce propos. La crise énergétique sénégalaise montre déjà ses conséquences: les délestages n'engendrent absolument aucune économie d'énergie. Bien au contraire, ils boostent les importations de groupes électrogènes et de générateurs, augmentent la pollution atmosphérique et sonore ainsi que la surconsommation d'essence: ce qui n'est pas consommé par la centrale thermique l’est par les groupes électrogènes.
Au plan politique, c'est une énorme vague de surf qui s'offre à une opposition pourtant désunie et, à la veille des élections Sénégal 2011-2012, sans projet ni candidat affiché. Dans les quartiers populaires, on prêche déjà, y compris en utilisant la religion, pour une nouvelle alternance et certains imams appellent à ne pas payer les factures d’électricité.
Ce sont leurs seuls arguments: "Wade est trop vieux; Karim trop riche, ne sait pas parler wolof" qu'ils assaisonnent de petits ou grands scandales le plus souvent complètement imaginaires.
C'est que depuis la naissance de l'Euro, la parité avec le FCFA est telle que lorsque l'on parle d'un milliard FCFA, l'inconscient collectif ne peut s'empêcher de penser un milliard d'Euros alors que nous devrions garder à l'esprit qu'un milliard FCFA correspondent à un million cinq cent mille Euros (arrondis). Ce n'est pas rien mais un milliardaire sénégalais n'est pas un milliardaire européen. Peu importe ce que gagne Karim Wade, ce qui compte c’est ce que son travail rapporte au pays.
Il y a tout de même, dans le gouvernement sénégalais, un déficit de communication d'autant plus surprenant que Moustapha Guirassy, Ministre de la communication, Porte-parole du gouvernement, est loin d'être incompétent et de manquer d'ingéniosité. Mais alors pourquoi se tait-il? La réponse est simple: le gouvernement d'Abdoulaye Wade manque de relais de communication. Les quotidiens sénégalais sont plus friands de caricatures, d'infos people, de rumeurs que d'analyses objectives - tirage oblige. Si le Gouvernement devait communiquer, en préparation des élections Sénégal 2011-2012, essayons de suggérer quelques fondamentaux, lesquels auront au moins le mérite de lever les tabous et de barrer la route au sabotage économique tant il est vrai que critiquer un pays émergent, notamment sur le net, peut avoir des conséquences incalculables sur l'octroi des lignes de crédit par les bailleurs de fonds et la Communauté internationale. Il en est de la communication comme des grands travaux: elle est créatrice d'emplois, initiatrice d'idées, mobilisatrice des Peuples. Elle se fonde tout simplement sur la vérité. Et s’il est une règle constante, c’est qu’en politique le silence tue.
Quelles sont-elles, ces vérités? Le Gouvernement doit de toute urgence ouvrir les chantiers suivants:
- Pour ce qui concerne l'énergie, le calendrier de délestages doit être imposé par le Ministère de l'énergie: les Sénégalais sont parfaitement capables de comprendre que nous ne pouvons pas consommer sans payer. Parallèlement, il faut s'adosser à l'idée d'implantation d'une centrale d'énergie solaire lancée par le Président de la République.
- Le drame des quartiers inondés ne doit pas être éludé. Là aussi, la vérité doit éclater: certains ont construit sans permis dans des zones inondables, conséquence d’un exode rural au flux continu depuis une trentaine d'années au point que les bidonvilles se multiplient y compris en plein centre de Dakar. D'une manière ou d'une autre, les paysans doivent retourner à la paysannerie. D'une manière ou d'une autre, nos villages ne doivent pas mourir, les jeunes ne doivent pas abandonner les vieux. Il n'est pas question que nos enfants continuent à mourir dans des logements et quartiers insalubres.
Il est inconcevable, pour un pays du Sahel, que nous en arrivions à Dakar et banlieue à craindre la pluie, à ne pas la souhaiter.
-Y a-t-il vraiment un problème de "sécurité" publique au Sénégal? Ce qui est mis en exergue dans les journaux est-il réel? Ou ne s'agit-il, là encore, que de faire du tirage? Peu importe: la réalité est que les barrages de police sont trop nombreux à Dakar et tout aussi intempestifs et imprévisibles que les délestages de la Senelec. En faisant fuir les touristes et les investisseurs étrangers, ils sont également un sabotage économique à visée politique. Non pas qu'il n'y ait pas de tentatives malhonnêtes de la part de certains policiers mais cela est de la responsabilité de son encadrement. Là encore, il faut communiquer, ne pas se taire.
- L'hygiène publique à Dakar et banlieue est déplorable parce que nous n'expliquons pas à chaque Sénégalais qu'il est responsable de la propreté devant sa porte. Il faut que nous nous mobilisions balai et seau à la main. A cet égard, l’exemple du Ghana est à observer.
- Pour ce qui concerne les trous sur la chaussée, nous pouvons nous grouper et les reboucher -encore faut-il qu'on nous y autorise, ne serait-ce qu'oralement, qu'on nous y encourage, que ceux qui ont suffisamment d'argent pour s'acheter des tout-terrains luxueux contribuent sur leur propres deniers à l’entretien de leur rue.
C'est déjà tout un programme pour les humbles blogueurs que nous sommes et ce n’est qu’un début car Editoweb Magazine, fort de ses 23 000 pages, de ses 120 blogs, compte bien contribuer à l’équilibre médiatique que la démocratie impose, particulièrement à l’occasion des élections Sénégal 2011-2012. L'Histoire nous apprendra si nous avons eu tort ou raison de communiquer aussi candidement.