Saisi d'une plainte d'un professeur de l'Institut, le parquet de Marseille a ouvert, le 26 mars, une information judiciaire pour "corruption passive et active, et escroquerie".
L'instruction, confiée au juge Franck Landou du pôle régional économique et financier de Marseille, s'est accélérée jeudi 9 avril, lorsque les enquêteurs de la brigade financière de la cité phocéenne et de la police judiciaire de Toulon ont perquisitionné les locaux de l'IAE. "Ils ont embarqué toutes les copies d'examen des étudiants chinois des quatre dernières années, a indiqué au Monde Pierre Sanz de Alba, le vice-président de l'université. Ils sont repartis avec une dizaine de cartons remplis de copies."
Entendu par les policiers, le directeur de l'Institut, Pierre Gensse, a reconnu avoir été sollicité début 2009 par un étudiant chinois qui lui aurait proposé un pot-de-vin de 100 000 euros en échange de diplômes - des licences et des masters - pour une soixantaine de congénères.
Selon une source proche de l'enquête, la fraude s'exercerait depuis quatre ans et serait en constante augmentation. Le faux diplôme serait facturé 2 700 euros pièce, "mais les prix peuvent varier". Toujours selon cette source, au cours de l'année 2008, un étudiant aurait à lui seul "vendu" près de 300 diplômes à autant d'étudiants.
L'affaire est née au cours de l'année universitaire 2004-2005, quand un étudiant chinois, inscrit à l'IAE, éprouvait toutes les peines du monde à décrocher sa licence. Dépité, il aurait alors soudoyé une personne de l'IAE avec succès, et fini par obtenir le précieux certificat. De là, lui serait venue l'idée d'en faire profiter des compatriotes désireux comme lui de flatter leur CV. D'autant qu'en Chine un diplôme provenant d'une université ou d'une école française est très couru.
En 2008, des étudiants chinois de l'IAE, révoltés par ces pratiques, s'en étaient émus auprès d'un de leurs professeurs. Ils auraient dénoncé ces malversations à leur ambassade et deux d'entre eux ont déposé une main courante au commissariat. Quelques semaines après, en octobre 2008, une étudiante chinoise, qui devait une grosse somme d'argent à un intermédiaire, a été agressée sur le campus.
C'est en enquêtant sur cette affaire que les policiers ont fait le rapprochement avec la main courante. Ils ont alors commencé à soupçonner l'existence d'un trafic. Les autorités judiciaires, administratives et universitaires ont été alertées à ce moment-là.
Il y a deux mois, la direction de l'université de Toulon a procédé à des vérifications. "En février, dès que nous avons su que des soupçons pesaient sur la validité des diplômes de l'IAE, nous avons diligenté une enquête administrative", souligne M. Sanz de Alba.
Les premiers éléments de cette investigation interne ont surpris les responsables. "Nous avons constaté des choses troublantes", concède M. Sanz de Alba. Ainsi, la statistique montre un taux de réussite aux examens nettement supérieur dès lors que les candidats sont chinois. "En master d'entrepreneuriat par exemple, on s'est aperçu que près de 100 % des élèves chinois étaient reçus. Alors que pour les autres nationalités, Français y compris, ce taux oscille entre 60 % et 70 %", poursuit le vice-président. Pis, cette année, l'université de Toulon, qui compte environ 650 jeunes Chinois dans ses amphithéâtres - un nombre en constante hausse -, en a accueilli une centaine de nouveaux. "La plupart d'entre eux ne parlaient pas français", déplore M. Sanz de Alba.
En Chine, l'accès à l'enseignement supérieur repose sur un système très sélectif. Aussi, de nombreux jeunes restent sur le carreau et cherchent à s'inscrire dans des universités étrangères. Ils s'adressent à des agences qui, moyennant une certaine somme d'argent, se chargent de leur préparer les dossiers, les demandes de visa et autres formalités. L'une de ces agences aurait-elle mis sur le marché une sorte de produit complet avec garantie d'un diplôme à la clé ?
Un professeur de l'université de Toulon, qui souhaite conserver l'anonymat, s'interroge : "Depuis trois ans, certains étudiants arrivent à Toulon, et ils assistent rarement au cours. Ils donnent l'impression que le diplôme leur est acquis d'emblée. On les appelle les étudiants touristes", ironise-t-il.
Ces dernières semaines, plusieurs personnes travaillant à l'IAE et des étudiants ont été entendus par les policiers. Selon nos informations, certaines d'entre eux ont fait état de fraude possible dans les universités de Pau, de La Rochelle, de Poitiers et dans une autre en région parisienne. "C'est une enquête complexe qui demandera du temps", prévient le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest.
L'Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR) a lancé une mission administrative afin de démêler, dans "les meilleurs délais", les tenants et les aboutissants de cette affaire.
Source: Yahoo News
L'instruction, confiée au juge Franck Landou du pôle régional économique et financier de Marseille, s'est accélérée jeudi 9 avril, lorsque les enquêteurs de la brigade financière de la cité phocéenne et de la police judiciaire de Toulon ont perquisitionné les locaux de l'IAE. "Ils ont embarqué toutes les copies d'examen des étudiants chinois des quatre dernières années, a indiqué au Monde Pierre Sanz de Alba, le vice-président de l'université. Ils sont repartis avec une dizaine de cartons remplis de copies."
Entendu par les policiers, le directeur de l'Institut, Pierre Gensse, a reconnu avoir été sollicité début 2009 par un étudiant chinois qui lui aurait proposé un pot-de-vin de 100 000 euros en échange de diplômes - des licences et des masters - pour une soixantaine de congénères.
Selon une source proche de l'enquête, la fraude s'exercerait depuis quatre ans et serait en constante augmentation. Le faux diplôme serait facturé 2 700 euros pièce, "mais les prix peuvent varier". Toujours selon cette source, au cours de l'année 2008, un étudiant aurait à lui seul "vendu" près de 300 diplômes à autant d'étudiants.
L'affaire est née au cours de l'année universitaire 2004-2005, quand un étudiant chinois, inscrit à l'IAE, éprouvait toutes les peines du monde à décrocher sa licence. Dépité, il aurait alors soudoyé une personne de l'IAE avec succès, et fini par obtenir le précieux certificat. De là, lui serait venue l'idée d'en faire profiter des compatriotes désireux comme lui de flatter leur CV. D'autant qu'en Chine un diplôme provenant d'une université ou d'une école française est très couru.
En 2008, des étudiants chinois de l'IAE, révoltés par ces pratiques, s'en étaient émus auprès d'un de leurs professeurs. Ils auraient dénoncé ces malversations à leur ambassade et deux d'entre eux ont déposé une main courante au commissariat. Quelques semaines après, en octobre 2008, une étudiante chinoise, qui devait une grosse somme d'argent à un intermédiaire, a été agressée sur le campus.
C'est en enquêtant sur cette affaire que les policiers ont fait le rapprochement avec la main courante. Ils ont alors commencé à soupçonner l'existence d'un trafic. Les autorités judiciaires, administratives et universitaires ont été alertées à ce moment-là.
Il y a deux mois, la direction de l'université de Toulon a procédé à des vérifications. "En février, dès que nous avons su que des soupçons pesaient sur la validité des diplômes de l'IAE, nous avons diligenté une enquête administrative", souligne M. Sanz de Alba.
Les premiers éléments de cette investigation interne ont surpris les responsables. "Nous avons constaté des choses troublantes", concède M. Sanz de Alba. Ainsi, la statistique montre un taux de réussite aux examens nettement supérieur dès lors que les candidats sont chinois. "En master d'entrepreneuriat par exemple, on s'est aperçu que près de 100 % des élèves chinois étaient reçus. Alors que pour les autres nationalités, Français y compris, ce taux oscille entre 60 % et 70 %", poursuit le vice-président. Pis, cette année, l'université de Toulon, qui compte environ 650 jeunes Chinois dans ses amphithéâtres - un nombre en constante hausse -, en a accueilli une centaine de nouveaux. "La plupart d'entre eux ne parlaient pas français", déplore M. Sanz de Alba.
En Chine, l'accès à l'enseignement supérieur repose sur un système très sélectif. Aussi, de nombreux jeunes restent sur le carreau et cherchent à s'inscrire dans des universités étrangères. Ils s'adressent à des agences qui, moyennant une certaine somme d'argent, se chargent de leur préparer les dossiers, les demandes de visa et autres formalités. L'une de ces agences aurait-elle mis sur le marché une sorte de produit complet avec garantie d'un diplôme à la clé ?
Un professeur de l'université de Toulon, qui souhaite conserver l'anonymat, s'interroge : "Depuis trois ans, certains étudiants arrivent à Toulon, et ils assistent rarement au cours. Ils donnent l'impression que le diplôme leur est acquis d'emblée. On les appelle les étudiants touristes", ironise-t-il.
Ces dernières semaines, plusieurs personnes travaillant à l'IAE et des étudiants ont été entendus par les policiers. Selon nos informations, certaines d'entre eux ont fait état de fraude possible dans les universités de Pau, de La Rochelle, de Poitiers et dans une autre en région parisienne. "C'est une enquête complexe qui demandera du temps", prévient le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest.
L'Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR) a lancé une mission administrative afin de démêler, dans "les meilleurs délais", les tenants et les aboutissants de cette affaire.
Source: Yahoo News
A lire également:
-
L'Investissement en Nue-Propriété : Une Option Prisée au Lieu du Viager à Nice et Cannes avec Azur Real Estate - Tel : +33 7 67 99 15 64
-
SDF tué par un parpaing à Lyon : Arrestation d'un homme à Toulon, soupçonné de plusieurs crimes et agressions
-
Meurtres de SDF à Lyon et à Rotterdam : un lien possible entre les deux affaires
-
Alerte météo à Marseille
-
Le suspect du meurtre de Philippine remis à la justice française