Point d'orgue de ces deux ans de diplomatie et de politique européennes, la présidence française de l'UE aura notamment permis au chef de l'Etat d'acquérir la stature internationale qui lui faisait défaut au lendemain de son élection.
"Sa présidence de l'UE a laissé une image très forte car il a montré une capacité d'action en temps de crise, au moment où les institutions étaient débranchées et dysfonctionnelles", résume Jean Pisani-Ferry, directeur de Bruegel, un influent centre de réflexion économique bruxellois.
Ce volontarisme et cette capacité d'action, notamment lors de la crise en Géorgie puis face à la crise financière, sont d'ailleurs loués par les autres Etats membres, la Commission européenne et chez les eurodéputés, à gauche comme à droite.
"Il a mal démarré mais il a ensuite été très actif, en bénéficiant, il faut le dire, de la complicité des événements. Il a saisi l'opportunité et s'est montré comme président de l'Europe, voire du monde", reconnaît le chef de la délégation socialiste française au Parlement européen, Bernard Poignant.
Une analyse partagée par Alain Lamassoure, le porte-parole de la délégation française au sein du groupe populaire.
"Je pense que lui-même a découvert qu'un fort leadership permettait à l'Europe d'exister en tant que telle sur la scène internationale, en pesant de son vrai poids", explique-t-il.
"Il est clair que les dirigeants russes n'auraient pas cédé au seul président français. Ils ont dû s'incliner devant quelqu'un qui parlait au nom des 500 millions d'Européens. Le président Bush n'aurait pas concédé la réunion inédite du G20 au seul hôte de l'Elysée".
Beaucoup estiment cependant à Bruxelles que ce bilan flatteur a été en partie dilapidé dès la présidence terminée, à la faveur notamment du débat autour du protectionnisme.
"La trace laissée a commencé à s'éroder dès janvier avec le dossier automobile (...) Ensuite, sur le G20, la stratégie de communication a été surtout nationale et il n'y a eu aucun leadership européen de sa part", juge Jean Pisani-Ferry.
"Et puis la stratégie en matière de finances publiques est nulle, et cela devient un vrai handicap", indique-t-il en soulignant les hauts et les bas de la relation franco-allemande.
Ses déclarations sur la Banque centrale européenne ou les cafouillages autour de l'Union pour la Méditerranée, à laquelle Berlin n'avait pas été invitée dans un premier temps, ont également été préjudiciables, insiste Bernard Poignant.
Daniel Gros, qui dirige le Centre for European Policy Studies, un cercle de réflexion travaillant sur les questions européennes, fait même du manque de prévenance à l'égard des autorités allemandes "l'erreur la plus sérieuse" de Sarkozy, et ce même s'il a ensuite cherché à arrondir les angles.
"Il y a un problème de style entre lui et Angela Merkel. Il doit être plus prudent, patient. L'Europe c'est aussi un certain style et une structure de travail sur laquelle il faut savoir s'appuyer pour faire des petits pas", juge-t-il.
Le "style Sarkozy" est d'ailleurs l'expression qui revient sur toutes les lèvres à Bruxelles, tant le président français a marqué les esprits par son volontarisme pour remettre sur les rails le traité de Lisbonne après le "non" irlandais.
"Dans le fond, il n'a pas changé. La présidence lui a simplement permis de trouver, temporairement, un débouché à ses ambitions. Mais ses bons côtés sont aussi ses travers : le volontarisme, l'hyperactivisme. Il agit mais il est brouillon", résume un diplomate d'un grand pays de l'Union.
Une expression plus directe, moins policée que celle de ses homologues des Vingt-Sept lui vaut aussi nombre de critiques.
"Cela passe très bien en France mais en Europe, c'est différent. Pour les banques, par exemple, ce qu'il a fait n'était pas mauvais mais était-il nécessaire de leur demander publiquement de favoriser les entreprises nationales ? Même chose pour l'automobile", note Daniel Gros.
Bernard Poignant insiste quant à lui sur le pragmatique du président français et sur son prisme national.
L'eurodéputé socialiste note cependant que le président français a aussi multiplié les maladresses, avec son "côté fanfaron", ce qui lui a valu de se mettre à dos bon nombre d'Etats membres de l'Union européenne.
A l'automne, il avait ainsi laissé entendre qu'il pourrait rester à la tête de la zone euro après sa présidence de l'UE.
"Sarkozy a effectivement deux visages et il y a les pour et les contre", résume un fonctionnaire de la Commission, "mais cela a au moins la vertu de créer un débat européen".
Source: Yahoo News
"Sa présidence de l'UE a laissé une image très forte car il a montré une capacité d'action en temps de crise, au moment où les institutions étaient débranchées et dysfonctionnelles", résume Jean Pisani-Ferry, directeur de Bruegel, un influent centre de réflexion économique bruxellois.
Ce volontarisme et cette capacité d'action, notamment lors de la crise en Géorgie puis face à la crise financière, sont d'ailleurs loués par les autres Etats membres, la Commission européenne et chez les eurodéputés, à gauche comme à droite.
"Il a mal démarré mais il a ensuite été très actif, en bénéficiant, il faut le dire, de la complicité des événements. Il a saisi l'opportunité et s'est montré comme président de l'Europe, voire du monde", reconnaît le chef de la délégation socialiste française au Parlement européen, Bernard Poignant.
Une analyse partagée par Alain Lamassoure, le porte-parole de la délégation française au sein du groupe populaire.
"Je pense que lui-même a découvert qu'un fort leadership permettait à l'Europe d'exister en tant que telle sur la scène internationale, en pesant de son vrai poids", explique-t-il.
"Il est clair que les dirigeants russes n'auraient pas cédé au seul président français. Ils ont dû s'incliner devant quelqu'un qui parlait au nom des 500 millions d'Européens. Le président Bush n'aurait pas concédé la réunion inédite du G20 au seul hôte de l'Elysée".
Beaucoup estiment cependant à Bruxelles que ce bilan flatteur a été en partie dilapidé dès la présidence terminée, à la faveur notamment du débat autour du protectionnisme.
"La trace laissée a commencé à s'éroder dès janvier avec le dossier automobile (...) Ensuite, sur le G20, la stratégie de communication a été surtout nationale et il n'y a eu aucun leadership européen de sa part", juge Jean Pisani-Ferry.
"Et puis la stratégie en matière de finances publiques est nulle, et cela devient un vrai handicap", indique-t-il en soulignant les hauts et les bas de la relation franco-allemande.
Ses déclarations sur la Banque centrale européenne ou les cafouillages autour de l'Union pour la Méditerranée, à laquelle Berlin n'avait pas été invitée dans un premier temps, ont également été préjudiciables, insiste Bernard Poignant.
Daniel Gros, qui dirige le Centre for European Policy Studies, un cercle de réflexion travaillant sur les questions européennes, fait même du manque de prévenance à l'égard des autorités allemandes "l'erreur la plus sérieuse" de Sarkozy, et ce même s'il a ensuite cherché à arrondir les angles.
"Il y a un problème de style entre lui et Angela Merkel. Il doit être plus prudent, patient. L'Europe c'est aussi un certain style et une structure de travail sur laquelle il faut savoir s'appuyer pour faire des petits pas", juge-t-il.
Le "style Sarkozy" est d'ailleurs l'expression qui revient sur toutes les lèvres à Bruxelles, tant le président français a marqué les esprits par son volontarisme pour remettre sur les rails le traité de Lisbonne après le "non" irlandais.
"Dans le fond, il n'a pas changé. La présidence lui a simplement permis de trouver, temporairement, un débouché à ses ambitions. Mais ses bons côtés sont aussi ses travers : le volontarisme, l'hyperactivisme. Il agit mais il est brouillon", résume un diplomate d'un grand pays de l'Union.
Une expression plus directe, moins policée que celle de ses homologues des Vingt-Sept lui vaut aussi nombre de critiques.
"Cela passe très bien en France mais en Europe, c'est différent. Pour les banques, par exemple, ce qu'il a fait n'était pas mauvais mais était-il nécessaire de leur demander publiquement de favoriser les entreprises nationales ? Même chose pour l'automobile", note Daniel Gros.
Bernard Poignant insiste quant à lui sur le pragmatique du président français et sur son prisme national.
L'eurodéputé socialiste note cependant que le président français a aussi multiplié les maladresses, avec son "côté fanfaron", ce qui lui a valu de se mettre à dos bon nombre d'Etats membres de l'Union européenne.
A l'automne, il avait ainsi laissé entendre qu'il pourrait rester à la tête de la zone euro après sa présidence de l'UE.
"Sarkozy a effectivement deux visages et il y a les pour et les contre", résume un fonctionnaire de la Commission, "mais cela a au moins la vertu de créer un débat européen".
Source: Yahoo News
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