A deux semaines des élections législatives fixées au 8 janvier et un peu plus de deux mois après le retour d'exil de l'ancien Premier ministre, l'attentat-suicide qui lui a coûté la vie à Rawalpindi, dans l'Est du Pakistan, menace de jeter le pays dans le chaos. La condamnation de la communauté internationale est unanime.
Déjà à son retour de huit ans d'exil volontaire le 18 octobre, Benazir Bhutto avait échappé à un attentat-suicide à Karachi qui avait fait plus de 140 morts.
Jeudi, Mme Bhutto, qui était âgée de 54 ans, venait de s'adresser à des milliers de partisans du Parti populaire du Pakistan (PPP) dans le cadre de la campagne électorale quand elle a été tuée, avec une vingtaine d'autres personnes, selon les témoins, dont un journaliste de l'Associated Press.
Un porte-parole du ministère de l'Intérieur, Javel Iqbal Cheema, a déclaré à la télévision qu'elle était morte dans l'explosion d'un kamikaze près de son véhicule, tandis que le conseiller à la sécurité de la dirigeante, Rehman Malik, affirmait qu'un homme avait ouvert le feu sur elle, l'atteignant au cou et à la poitrine, avant de déclencher sa charge. "Nous avons demandé plusieurs fois au gouvernement de la protéger correctement (...) mais ils ne nous ont pas écoutés", a-t-il ajouté.
Grièvement blessée, Mme Bhutto a été évacuée. "Elle est décédée à 18h16", selon Wasif Ali Khan, du PPP, qui se trouvait à l'hôpital général. "Elle est devenue une martyre", a déclaré le sénateur Babar Awan, son avocat. Des partisans de Benazir Bhutto sur place ont hurlé des "Assassin! Assassin Musharraf!".
Certains ont cassé des vitres tandis que d'autres éclataient en larmes ou se frappaient la poitrine. Dehors, des sympathisants du PPP ont brûlé des affiches électorales de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-Q) au pouvoir et attaqué la police, qui a pris la fuite. Rawalpindi, située en banlieue de la capitale Islamabad, abrite le siège du pouvoir militaire pakistanais.
Des violences ont également éclaté dans d'autres villes, notamment à Lahore (est), Multan (centre), Peshawar (nord-ouest) et Karachi (sud). Dans cette ville, la foule commençait à brûler des pneus, incendier des véhicules ou une station-service, selon un responsable de la police locale. Deux policiers ont été blessés par balles, a ajouté Fayyaz Leghri.
A 190km au nord de là, à Tando Allahyar, un homme a été tué dans une fusillade entre la police et des manifestants, d'après le maire, Kanwar Naveed. A Tando Jam, des manifestants ont mis le feu à un train. Un peu partout, des banques, magasins d'Etat et commerces privés et même des locaux de la PML-Q ont brûlé, selon les médias locaux.
Le ministère de l'Intérieur de la province méridionale de Sindh, Akhtar Zamin, a déclaré que l'armée pourrait être déployée.
Pour Pervez Musharraf, l'assassinat de Mme Bhutto est "l'oeuvre de ces terroristes contre lesquels nous sommes en guerre". Il a exprimé sa "détermination" à les "éliminer". "J'appelle la nation à rester pacifique et à faire preuve de retenue", a-t-il ajouté.
A Rawalpindi, l'autre figure de l'opposition, l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, renversé par le coup d'Etat du général Musharraf en 1999, a incité la foule à "venger (la) mort" de Benazir Bhutto, "ma soeur", a-t-il dit. "Nous nous vengerons des dirigeants", a lancé le chef de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N).
M. Sharif, revenu d'exil en novembre, a annoncé un peu plus tard que son parti boycotterait le scrutin et a exigé "la démission immédiate de Musharraf".
Benazir Bhutto, à la tête du gouvernement de 1988 à 1996, jouissait d'un large soutien au Pakistan et était appréciée en Occident pour ses positions libérales ainsi que sa détermination à combattre l'extrémisme islamique. Les Etats-Unis, dont le Pakistan est le premier allié contre le terrorisme, poussaient Pervez Musharraf à conclure une alliance avec elle pour les législatives.
Le président George W. Bush a condamné un "acte lâche perpétré par des intégristes meurtriers qui cherchent à saper la démocratie pakistanaise". Il a exhorté la population à "poursuivre le processus démocratique pour lequel elle (Benazir Bhutto) a si courageusement donné sa vie". Le ministre indien Manmohan Singh s'inquiétait également pour la stabilité de toute la région. "On ne doit pas permettre aux terroristes de tuer la démocratie au Pakistan", a lancé le Premier ministre britannique Gordon Brown.
Source: http://fr.news.yahoo.com
Déjà à son retour de huit ans d'exil volontaire le 18 octobre, Benazir Bhutto avait échappé à un attentat-suicide à Karachi qui avait fait plus de 140 morts.
Jeudi, Mme Bhutto, qui était âgée de 54 ans, venait de s'adresser à des milliers de partisans du Parti populaire du Pakistan (PPP) dans le cadre de la campagne électorale quand elle a été tuée, avec une vingtaine d'autres personnes, selon les témoins, dont un journaliste de l'Associated Press.
Un porte-parole du ministère de l'Intérieur, Javel Iqbal Cheema, a déclaré à la télévision qu'elle était morte dans l'explosion d'un kamikaze près de son véhicule, tandis que le conseiller à la sécurité de la dirigeante, Rehman Malik, affirmait qu'un homme avait ouvert le feu sur elle, l'atteignant au cou et à la poitrine, avant de déclencher sa charge. "Nous avons demandé plusieurs fois au gouvernement de la protéger correctement (...) mais ils ne nous ont pas écoutés", a-t-il ajouté.
Grièvement blessée, Mme Bhutto a été évacuée. "Elle est décédée à 18h16", selon Wasif Ali Khan, du PPP, qui se trouvait à l'hôpital général. "Elle est devenue une martyre", a déclaré le sénateur Babar Awan, son avocat. Des partisans de Benazir Bhutto sur place ont hurlé des "Assassin! Assassin Musharraf!".
Certains ont cassé des vitres tandis que d'autres éclataient en larmes ou se frappaient la poitrine. Dehors, des sympathisants du PPP ont brûlé des affiches électorales de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-Q) au pouvoir et attaqué la police, qui a pris la fuite. Rawalpindi, située en banlieue de la capitale Islamabad, abrite le siège du pouvoir militaire pakistanais.
Des violences ont également éclaté dans d'autres villes, notamment à Lahore (est), Multan (centre), Peshawar (nord-ouest) et Karachi (sud). Dans cette ville, la foule commençait à brûler des pneus, incendier des véhicules ou une station-service, selon un responsable de la police locale. Deux policiers ont été blessés par balles, a ajouté Fayyaz Leghri.
A 190km au nord de là, à Tando Allahyar, un homme a été tué dans une fusillade entre la police et des manifestants, d'après le maire, Kanwar Naveed. A Tando Jam, des manifestants ont mis le feu à un train. Un peu partout, des banques, magasins d'Etat et commerces privés et même des locaux de la PML-Q ont brûlé, selon les médias locaux.
Le ministère de l'Intérieur de la province méridionale de Sindh, Akhtar Zamin, a déclaré que l'armée pourrait être déployée.
Pour Pervez Musharraf, l'assassinat de Mme Bhutto est "l'oeuvre de ces terroristes contre lesquels nous sommes en guerre". Il a exprimé sa "détermination" à les "éliminer". "J'appelle la nation à rester pacifique et à faire preuve de retenue", a-t-il ajouté.
A Rawalpindi, l'autre figure de l'opposition, l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, renversé par le coup d'Etat du général Musharraf en 1999, a incité la foule à "venger (la) mort" de Benazir Bhutto, "ma soeur", a-t-il dit. "Nous nous vengerons des dirigeants", a lancé le chef de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N).
M. Sharif, revenu d'exil en novembre, a annoncé un peu plus tard que son parti boycotterait le scrutin et a exigé "la démission immédiate de Musharraf".
Benazir Bhutto, à la tête du gouvernement de 1988 à 1996, jouissait d'un large soutien au Pakistan et était appréciée en Occident pour ses positions libérales ainsi que sa détermination à combattre l'extrémisme islamique. Les Etats-Unis, dont le Pakistan est le premier allié contre le terrorisme, poussaient Pervez Musharraf à conclure une alliance avec elle pour les législatives.
Le président George W. Bush a condamné un "acte lâche perpétré par des intégristes meurtriers qui cherchent à saper la démocratie pakistanaise". Il a exhorté la population à "poursuivre le processus démocratique pour lequel elle (Benazir Bhutto) a si courageusement donné sa vie". Le ministre indien Manmohan Singh s'inquiétait également pour la stabilité de toute la région. "On ne doit pas permettre aux terroristes de tuer la démocratie au Pakistan", a lancé le Premier ministre britannique Gordon Brown.
Source: http://fr.news.yahoo.com
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