L’information circulait depuis plusieurs heures. Elle a été donc officialisée hier dans l’après-midi par un communiqué du gouvernement qui évoque le décès inopiné suite à un arrêt cardiaque du président burundais Pierre Nkurunziza, le lundi 08 juin à l’hôpital de Karusi.
Le gouvernement de la république du Burundi annonce avec une très grande tristesse aux Burundais et à la communauté internationale « le décès inopiné de son excellence Pierre Nkurunziza, président de la république du Burundi, survenu à l’hôpital du cinquantenaire de Karusi, suite à un arrêt cardiaque ».
Il est aussi précisé dans le texte qu’il avait pris part à un match de volley-ball le samedi dernier. Il sentît un malaise dans la nuit du 06 au 07 et s’est vite rendu à l’hôpital. Le lendemain matin dimanche, son état s’est amélioré, il allait mieux et a même discuté avec les personnes qui étaient à ses côtés. Mais sa santé s’est dégradée dans la matinée du lundi 8 juin avec un arrêt cardiaque. Il décède donc après plusieurs tentatives de réanimation.
Beaucoup de sources non officielles soupçonnent un décès dû au Covid-19. La première dame, Denise Bucumi, avait été évacuée à Nairobi au Kenya dans un état grave, atteinte du Covid- 19 fin mai.
Aucune mesure n’a pratiquement pas été prise pour lutter contre la propagation du virus dans le pays parce que le président et son gouvernement ne croyaient pas à cette maladie et disaient qu’ils avaient « la bénédiction de Dieu sur tous les Burundais ». Ces pandémies sont transmises à travers l’air, mais « Dieu a purifié l’air du Burundi, lors du lancement de trois jours de prières organisées pour remercier Dieu d’avoir épargné le Burundi. »
Pierre Nkurunziza est un simple professeur d’éducation physique quand il prend la tête du CNDD-FDD déjà en crise en 2001, il est considéré comme le plus petit dénominateur commun entre des généraux rebelles beaucoup plus puissants que lui et qui forment encore aujourd’hui une junte.
Élu président de la république en 2005, il s’est imposé peu à peu. Il disait volontiers avoir été choisi par Dieu pour gouverner le Burundi. Il entraîna ainsi tous les partis politiques et tous les responsables des institutions dans une interminable grande messe religieuse appelée croisade.
Le Burundi, sorti d'une guerre civile, connaît quelques progrès sur le plan politique et économique sous son premier mandat mais, en 2010, la répression s’intensifie avec le rival de toujours, Agathon Rwassa, chef de l’autre rébellion Hutu.
Cette répression atteint son paroxysme en 2015 alors que Pierre Nkurunziza s’impose une fois de plus à la présidence mais il promet que c’est son dernier mandat et tient parole en ne se présentant pas en 2020. Il cède la main à son dauphin, Évariste Ndayishimiye ; un scrutin, remporté le 20 mai dernier, très critiqué par l’opposition.
Évariste Ndayishimiye a déclaré vouloir poursuivre l’œuvre de Pierre Nkurunziza. Il doit être investi au mois d’août mais des sources diplomatique évoquent la possibilité d’avancer la cérémonie d’investiture.
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