«Le vent du changement a commencé à souffler sur l'Europe», a déclaré Pablo Iglesias, le leader du parti, devant une foule compacte réunie place de la Puerta del Sol dans le centre de Madrid, brandissant drapeaux grecs et républicains de la gauche espagnole. Auparavant, les manifestants ont défilé depuis la place de Cibeles, à moins de deux kilomètres, où ils avaient conflué par dizaines de milliers dans le centre historique de la capitale. (Lemonde.fr via Yahoos news).
Si le ras-le-bol de l'austérité s'est formalisé dans les pays du nord par une poussée de l'extrême-droite, il se concrétise dans le sud de l'Europe par une avancée significative de la gauche radicale. On s'étonnera que le terme gauche radicale se soit substitué, ces derniers mois, à celui d'extrême gauche, apportant à ces partis une relative normalisation.
Comme Alexis Tsipras, le premier ministre grec et leader du parti de gauche radicale Syrisa en Grèce, Pablo Iglesias est un politicien plutôt jeune. Si les deux partis de gauche radicale capables de remporter des élections sont ceux dont le chef est plutôt jeune, cela ne peut pas être un hasard.
Au Portugal, le Bloc de gauche, mené conjointement par Catarina Martins et João Semedo, a enregistré un net recul aux élections législatives anticipées de juin 2011 et aux élections municipales de 2013. Il semble qu'il a de nouveau le vent en poupe. A Chypre ou en Irlande, les mouvements anticapitalistes séduisent aussi des électeurs épuisés par la rigueur imposée par Bruxelles. La France attend la consolidation du Front de gauche au sein duquel des dissensions s'opèrent avant chaque élection.
De quelles marges de manœuvre peuvent bénéficier les pays européens gouvernés par la gauche radicale? Bruxelles aimeraient bien qu'ils n'en aient aucune. La chancelière Angela Merkel, à la tête des conservateurs, a d'ailleurs spécifié que quelle que soit la majorité d'un pays, il doit se plier aux exigences de l'UE. On commence ici et là à reconnaître que l'UE gouverne à coups de principes et non dans le sens des peuples européens. Si cette gouvernance se prolonge trop longtemps, les populations se détourneront de l'Europe. Il faudra donc à plus ou moins long terme que l'UE fasse mieux coïncider sa gouvernance avec les intérêts des peuples qui la composent. Dans ce sens, la marge de manœuvre de la Grèce et de ceux qui la suivront n'est pas dérisoire.
À lire également :
-
La BCE optimiste sur un retour de l'inflation à 2% en 2025
-
Crise en Géorgie : Les manifestations pro-UE s'intensifient, Bruxelles hausse le ton
-
Géorgie : Les manifestations pro-européennes réprimées, plus de 220 arrestations
-
Élection présidentielle en Roumanie : Marcel Ciolacu reconnaît sa défaite face à des résultats inattendus
-
Inondations en Espagne : 219 morts et 93 disparus