Un trader de la Société générale accuse Jérôme Kerviel
Entendu comme témoin au troisième jour du procès, Selim Nemouchi a contredit les affirmations du prévenu, qui affirme que ses pratiques étaient courantes à la banque et dans le domaine de la finance. "En tant que trader, on a des objectifs et des limites. Il a mis la banque en danger, je suis assez déçu par son comportement", a dit le témoin, qui était au moment des faits un ami de Jérôme Kerviel. "On se bat pour faire gagner un petit peu d'argent à la banque au quotidien avec des limites. Là, on n'est plus du tout dans une activité de trading", a-t-il ajouté. Le tribunal a visionné un film et des photos de la salle de l'unité "Delta 1" où travaillait Jérôme Kerviel. La défense souligne que ses supérieurs hiérarchiques et les sept autres traders de l'unité étaient assis à côté ou à quelques mètres de lui, et affirme qu'ils ne pouvaient donc rien ignorer. Les avocats de la Société générale, partie civile, ont dit que cela ne prouvait rien car, selon eux, les manoeuvres de Jérôme Kerviel pouvaient être dissimulées. Ils soulignent qu'il a lui-même reconnu avoir passé des ordres fictifs pour cacher ses agissements. Plusieurs systèmes de la salle des marchés permettaient de retracer quotidiennement l'activité de chacun des huit traders de la salle Delta 1, a dit Claire Dumas, représentante de la banque. Selon elle, cependant, il n'était pas possible d'y détecter les gains faramineux enregistrés fin 2007, soit 1,4 milliard d'euros, avant le retournement des marchés, ou les commissions payées aux courtiers pour passer les ordres de Jérôme Kerviel. Poursuivi pour "faux, usage de faux, abus de confiance, introduction frauduleuse de données dans un système informatique", le jeune homme de 33 ans encourt jusqu'à cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.(reuters)
Kerviel accuse sa hiérarchie, son ex-patron le traite de menteur
Décrit mercredi à son procès comme "un somnambule dans un champ de tir", Jérôme Kerviel a accusé sa hiérarchie de lui avoir demandé de prendre des risques de plus en plus grands, avant d'être violemment traité de menteur par son ancien patron. Longuement interrogé, beaucoup plus à l'aise que la veille, toujours dans son costume sombre mais sans cravate, l'ancien trader de la Société Générale a admis dans l'enceinte du tribunal ce qu'il avait déjà reconnu: il a exagéré, pulvérisé les limites, enregistré des opérations fictives pour couvrir ses engagements. Mais il a aussi répété que sa hiérarchie savait tout ce qu'il faisait et encourageait les "stratégies de trading" qui rapportent de l'argent. "La hiérarchie c'est moi, la hiérarchie ne savait pas" qu'il avait engagé des dizaines de milliards sur les marchés financiers, a rétorqué Jean-Pierre Mustier, ancien patron de la banque de financement et d'investissement de la Société Générale (SG CIB), témoin cité par la partie civile. "On encourage les traders à savoir prendre des risques, pas à prendre des risques", a-t-il expliqué. "Vous m'avez toujours menti, Monsieur Kerviel", a-t-il lancé au prévenu. Jérôme Kerviel, 33 ans, est jugé, pour avoir fait perdre à la banque 4,9 milliards d'euros début 2008, après avoir pris à l'insu de sa hiérarchie des positions spéculatives exorbitantes, en déjouant tous les contrôles. Il encourt cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende. A l'audience de mercredi, le tribunal a creusé la question des "limites" supposées mises aux engagements des traders et leurs "dépassements". Selon la banque, le cumul des risques pris par les traders ne devait pas dépasser 125 millions d'euros. Les limites étaient dépassées "quasiment tous les jours", a assuré Jérôme Kerviel. "On recevait un mail (...) mais on n'avait jamais de remontrance". Et pour ajuster artificiellement ses positions, il saisissait "des opérations fictives". "Les techniques, le système, je ne les ai pas inventés", a-t-il dit. La prise de positions spéculatives "n'entrait pas dans mon mandat", mais "mes supérieurs m'ont demandé de le faire, parce que ça faisait gagner de l'argent", a-t-il affirmé. Les échanges se sont tendus lorsqu'un avocat de la Société Générale, Me Jean Veil, a interrogé Jérôme Kerviel sur une présumée tentative de détournement de fonds reprochée à son frère, comparant ses "agissements" à celui du trader. L'avocat de Jérôme Kerviel, Me Olivier Metzner, s'est emporté, évoquant lui des malversations reprochées à la banque. Au début des débats, Jean-François Lepetit, 68 ans, ancien président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), était venu expliquer le fonctionnement des salles de marchés. Il a comparé Jérôme Kerviel à "un somnambule dans un champ de tir", se disant "pas convaincu qu'il ait bien compris ce qui se passait autour de lui". Le risque "calculé" est "la matière première d'une salle", a-t-il dit, et "il arrive que les limites soient dépassées". Mais dans ce cas, a souligné M. Lepetit, "la transparence est toujours de rigueur" et, "bien sûr, "les opérations fictives, c'est interdit". Certes, a-t-il ajouté, "sur des milliers d'employés des salles de marchés, il y a forcément un trader qui fait des bêtises".(AFP)
Entendu comme témoin au troisième jour du procès, Selim Nemouchi a contredit les affirmations du prévenu, qui affirme que ses pratiques étaient courantes à la banque et dans le domaine de la finance. "En tant que trader, on a des objectifs et des limites. Il a mis la banque en danger, je suis assez déçu par son comportement", a dit le témoin, qui était au moment des faits un ami de Jérôme Kerviel. "On se bat pour faire gagner un petit peu d'argent à la banque au quotidien avec des limites. Là, on n'est plus du tout dans une activité de trading", a-t-il ajouté. Le tribunal a visionné un film et des photos de la salle de l'unité "Delta 1" où travaillait Jérôme Kerviel. La défense souligne que ses supérieurs hiérarchiques et les sept autres traders de l'unité étaient assis à côté ou à quelques mètres de lui, et affirme qu'ils ne pouvaient donc rien ignorer. Les avocats de la Société générale, partie civile, ont dit que cela ne prouvait rien car, selon eux, les manoeuvres de Jérôme Kerviel pouvaient être dissimulées. Ils soulignent qu'il a lui-même reconnu avoir passé des ordres fictifs pour cacher ses agissements. Plusieurs systèmes de la salle des marchés permettaient de retracer quotidiennement l'activité de chacun des huit traders de la salle Delta 1, a dit Claire Dumas, représentante de la banque. Selon elle, cependant, il n'était pas possible d'y détecter les gains faramineux enregistrés fin 2007, soit 1,4 milliard d'euros, avant le retournement des marchés, ou les commissions payées aux courtiers pour passer les ordres de Jérôme Kerviel. Poursuivi pour "faux, usage de faux, abus de confiance, introduction frauduleuse de données dans un système informatique", le jeune homme de 33 ans encourt jusqu'à cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.(reuters)
Kerviel accuse sa hiérarchie, son ex-patron le traite de menteur
Décrit mercredi à son procès comme "un somnambule dans un champ de tir", Jérôme Kerviel a accusé sa hiérarchie de lui avoir demandé de prendre des risques de plus en plus grands, avant d'être violemment traité de menteur par son ancien patron. Longuement interrogé, beaucoup plus à l'aise que la veille, toujours dans son costume sombre mais sans cravate, l'ancien trader de la Société Générale a admis dans l'enceinte du tribunal ce qu'il avait déjà reconnu: il a exagéré, pulvérisé les limites, enregistré des opérations fictives pour couvrir ses engagements. Mais il a aussi répété que sa hiérarchie savait tout ce qu'il faisait et encourageait les "stratégies de trading" qui rapportent de l'argent. "La hiérarchie c'est moi, la hiérarchie ne savait pas" qu'il avait engagé des dizaines de milliards sur les marchés financiers, a rétorqué Jean-Pierre Mustier, ancien patron de la banque de financement et d'investissement de la Société Générale (SG CIB), témoin cité par la partie civile. "On encourage les traders à savoir prendre des risques, pas à prendre des risques", a-t-il expliqué. "Vous m'avez toujours menti, Monsieur Kerviel", a-t-il lancé au prévenu. Jérôme Kerviel, 33 ans, est jugé, pour avoir fait perdre à la banque 4,9 milliards d'euros début 2008, après avoir pris à l'insu de sa hiérarchie des positions spéculatives exorbitantes, en déjouant tous les contrôles. Il encourt cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende. A l'audience de mercredi, le tribunal a creusé la question des "limites" supposées mises aux engagements des traders et leurs "dépassements". Selon la banque, le cumul des risques pris par les traders ne devait pas dépasser 125 millions d'euros. Les limites étaient dépassées "quasiment tous les jours", a assuré Jérôme Kerviel. "On recevait un mail (...) mais on n'avait jamais de remontrance". Et pour ajuster artificiellement ses positions, il saisissait "des opérations fictives". "Les techniques, le système, je ne les ai pas inventés", a-t-il dit. La prise de positions spéculatives "n'entrait pas dans mon mandat", mais "mes supérieurs m'ont demandé de le faire, parce que ça faisait gagner de l'argent", a-t-il affirmé. Les échanges se sont tendus lorsqu'un avocat de la Société Générale, Me Jean Veil, a interrogé Jérôme Kerviel sur une présumée tentative de détournement de fonds reprochée à son frère, comparant ses "agissements" à celui du trader. L'avocat de Jérôme Kerviel, Me Olivier Metzner, s'est emporté, évoquant lui des malversations reprochées à la banque. Au début des débats, Jean-François Lepetit, 68 ans, ancien président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), était venu expliquer le fonctionnement des salles de marchés. Il a comparé Jérôme Kerviel à "un somnambule dans un champ de tir", se disant "pas convaincu qu'il ait bien compris ce qui se passait autour de lui". Le risque "calculé" est "la matière première d'une salle", a-t-il dit, et "il arrive que les limites soient dépassées". Mais dans ce cas, a souligné M. Lepetit, "la transparence est toujours de rigueur" et, "bien sûr, "les opérations fictives, c'est interdit". Certes, a-t-il ajouté, "sur des milliers d'employés des salles de marchés, il y a forcément un trader qui fait des bêtises".(AFP)
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