Le succès du Parti démocrate du Japon (PDJ) avait été anticipé par les instituts de sondage. Mais le futur Premier ministre, Yukio Hatoyama, n'aura guère le temps de célébrer sa victoire et s'attellera dès lundi à la formation de son futur gouvernement.
Pendant la campagne, Hatoyama a promis d'en finir avec la "politique à l'ancienne", les gaspillages budgétaires, les abus de pouvoir des bureaucrates. Il entend axer son action sur un soutien de la consommation des ménages et de la natalité dans un pays dont le vieillissement est un sujet de préoccupation majeur.
"Nous ne disons pas que les principes de l'économie de marché sont tous mauvais (...) Mais la situation économique actuelle requiert des corrections dans des domaines où les réformes sont allées trop loin", a-t-il dit lors d'une conférence de presse tôt lundi matin.
Mais il lui faudra agir vite alors que le chômage a atteint en juillet un niveau sans précédent (5,7% de la population active) et que le Japon sera de nouveau en campagne électorale dans moins d'un an, pour le renouvellement du Sénat.
"Tout commence maintenant (...) Cela a pris du temps, beaucoup de temps, mais nous sommes enfin sur la ligne de départ. Ce n'est absolument pas la fin. Nous allons enfin pouvoir mettre en oeuvre nos politiques, créer un nouveau style de politique qui comblera les attentes de la population", a-t-il ajouté lors de sa conférence de presse.
PÉRIODE D'INCERTITUDE
Les résultats officiels n'ont pas encore été rendus publics, mais les projections des médias lui donnent 307 des 480 sièges de la Chambre des représentants, tandis que le PLD chute à 119 députés.
A 62 ans, ce riche petit-fils d'un ancien Premier ministre, Hatoyama devrait présenter lundi une équipe de transition qui fera la liaison avec le gouvernement sortant de Taro Aso et préparera la mise en place d'un nouveau gouvernement.
La déroute des conservateurs fait voler en éclats le partenariat formé par le PLD, la haute finance et les bureaucrates, qui transforma le Japon en poids lourd économique après sa défaite de 1945.
Cette stratégie s'est embourbée avec l'éclatement de la "bulle" économique nippone à la fin des années 1980 et la croissance du pays stagne depuis lors. La victoire éclatante du PLD aux élections de 2005, sous l'impulsion du populaire Junichiro Koizumi, n'aura fait que retarder l'échéance pour un parti qui gouvernait le Japon sans discontinuer depuis 1955, à l'exception d'une parenthèse de dix mois en 1993.
"C'est la fin du système politique de l'après-guerre au Japon", selon Gerry Curtis, spécialiste du Japon à l'Université Columbia qui voit venir une période de "grande incertitude".
Les marchés financiers attendaient impatiemment la fin du blocage parlementaire qui freinait l'action politique depuis que l'opposition était devenue majoritaire au Sénat en 2007.
Fondé en 1998 par des transfuges du PLD, d'anciens socialistes et de jeunes conservateurs, le Parti démocrate s'est engagé à concentrer les dépenses budgétaires sur les ménages. Il entend améliorer le pouvoir d'achat des ménages et favoriser la natalité via le versement d'allocations familiales.
Il tient aussi à réduire l'emprise des bureaucrates sur le pouvoir, beaucoup leur imputant l'échec des tentatives pour remettre à flot un système de retraites qui bat de l'aile.
"La question est de savoir ce que les démocrates peuvent réellement accomplir dans les cent premiers jours. S'ils forment un cabinet rapidement, cela apaisera les craintes du marché au sujet de leur capacité à gouverner", estime Koichi Haji, économiste à l'institut de recherches NLI de Tokyo. "L'espoir de changement est si grand que la déception serait énorme si les démocrates ne produisaient pas de résultats."
Le PDJ souhaite aussi adopter une position diplomatique plus indépendante des Etats-Unis. "On regrettera sans doute plus le PLD à Washington qu'au Japon", déclare Michael Austin, de l'American Enterprise Institute établi à Washington.
Le parti d'opposition mise en outre sur de meilleures relations avec le reste de l'Asie, souvent affectées par les souvenirs des années de guerre. "Au fond, la pensée d'Hatoyama s'articule autour de l'idée que l'ère de la Pax Americana est révolue. A mon sens, le PDJ veut un peu de distance entre Tokyo et Washington", analyse Sheila Smith, du Council on Foreign Relations de New York.
Source: Reuters via Yahoo News
Pendant la campagne, Hatoyama a promis d'en finir avec la "politique à l'ancienne", les gaspillages budgétaires, les abus de pouvoir des bureaucrates. Il entend axer son action sur un soutien de la consommation des ménages et de la natalité dans un pays dont le vieillissement est un sujet de préoccupation majeur.
"Nous ne disons pas que les principes de l'économie de marché sont tous mauvais (...) Mais la situation économique actuelle requiert des corrections dans des domaines où les réformes sont allées trop loin", a-t-il dit lors d'une conférence de presse tôt lundi matin.
Mais il lui faudra agir vite alors que le chômage a atteint en juillet un niveau sans précédent (5,7% de la population active) et que le Japon sera de nouveau en campagne électorale dans moins d'un an, pour le renouvellement du Sénat.
"Tout commence maintenant (...) Cela a pris du temps, beaucoup de temps, mais nous sommes enfin sur la ligne de départ. Ce n'est absolument pas la fin. Nous allons enfin pouvoir mettre en oeuvre nos politiques, créer un nouveau style de politique qui comblera les attentes de la population", a-t-il ajouté lors de sa conférence de presse.
PÉRIODE D'INCERTITUDE
Les résultats officiels n'ont pas encore été rendus publics, mais les projections des médias lui donnent 307 des 480 sièges de la Chambre des représentants, tandis que le PLD chute à 119 députés.
A 62 ans, ce riche petit-fils d'un ancien Premier ministre, Hatoyama devrait présenter lundi une équipe de transition qui fera la liaison avec le gouvernement sortant de Taro Aso et préparera la mise en place d'un nouveau gouvernement.
La déroute des conservateurs fait voler en éclats le partenariat formé par le PLD, la haute finance et les bureaucrates, qui transforma le Japon en poids lourd économique après sa défaite de 1945.
Cette stratégie s'est embourbée avec l'éclatement de la "bulle" économique nippone à la fin des années 1980 et la croissance du pays stagne depuis lors. La victoire éclatante du PLD aux élections de 2005, sous l'impulsion du populaire Junichiro Koizumi, n'aura fait que retarder l'échéance pour un parti qui gouvernait le Japon sans discontinuer depuis 1955, à l'exception d'une parenthèse de dix mois en 1993.
"C'est la fin du système politique de l'après-guerre au Japon", selon Gerry Curtis, spécialiste du Japon à l'Université Columbia qui voit venir une période de "grande incertitude".
Les marchés financiers attendaient impatiemment la fin du blocage parlementaire qui freinait l'action politique depuis que l'opposition était devenue majoritaire au Sénat en 2007.
Fondé en 1998 par des transfuges du PLD, d'anciens socialistes et de jeunes conservateurs, le Parti démocrate s'est engagé à concentrer les dépenses budgétaires sur les ménages. Il entend améliorer le pouvoir d'achat des ménages et favoriser la natalité via le versement d'allocations familiales.
Il tient aussi à réduire l'emprise des bureaucrates sur le pouvoir, beaucoup leur imputant l'échec des tentatives pour remettre à flot un système de retraites qui bat de l'aile.
"La question est de savoir ce que les démocrates peuvent réellement accomplir dans les cent premiers jours. S'ils forment un cabinet rapidement, cela apaisera les craintes du marché au sujet de leur capacité à gouverner", estime Koichi Haji, économiste à l'institut de recherches NLI de Tokyo. "L'espoir de changement est si grand que la déception serait énorme si les démocrates ne produisaient pas de résultats."
Le PDJ souhaite aussi adopter une position diplomatique plus indépendante des Etats-Unis. "On regrettera sans doute plus le PLD à Washington qu'au Japon", déclare Michael Austin, de l'American Enterprise Institute établi à Washington.
Le parti d'opposition mise en outre sur de meilleures relations avec le reste de l'Asie, souvent affectées par les souvenirs des années de guerre. "Au fond, la pensée d'Hatoyama s'articule autour de l'idée que l'ère de la Pax Americana est révolue. A mon sens, le PDJ veut un peu de distance entre Tokyo et Washington", analyse Sheila Smith, du Council on Foreign Relations de New York.
Source: Reuters via Yahoo News
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