"Entre 5 et 40 personnes par pays", résume un étudiant français que le modèle danois (études gratuites assorties d'une rétribution versée aux étudiants) fait rêver.
Après trois jours d'un "contre-sommet" de débats et d'ateliers, le cortège, clairsemé mais combatif, est venu crier son rejet de l'ennemi commun : le processus de Bologne, au moment même où s'ouvrait, mardi 28 avril, la conférence des 46 ministres européens de l'enseignement supérieur à la bibliothèque de l'Université catholique de Louvain, en Belgique.
Lancé il y a dix ans, le processus de Bologne a été à l'origine de réformes destinées à rendre les systèmes d'enseignement supérieur nationaux compatibles entre eux, grâce à la mise en place du LMD (licence, master et doctorat en trois, cinq et huit ans) et d'un système de crédits, les ECTS (European Credit Transfer System), transférables d'une université à l'autre. Soutenu par les organisations étudiantes (l'UNEF et la FAGE étaient parties prenantes de la délégation française), ce processus concentre les critiques des étudiants et des chercheurs les plus radicaux. Ils y voient le vecteur de la soumission progressive des universités aux intérêts privés par le biais, notamment, de l'autonomie de gestion accordée aux établissements dans un grand nombre de pays.
Inquiets de ce climat (avant la France, l'Italie, l'Espagne et la Grèce ont aussi connu de fortes mobilisations étudiantes), les 46 ministres ont, dans le communiqué final qui devait être adopté mercredi, multiplié les signes pour rassurer les contestataires.
Le texte affirme ainsi que "l'investissement public dans l'enseignement supérieur est une priorité absolue". La concession semble mince, elle n'était pas acquise dans un espace où coexistent des systèmes gratuits (en Scandinavie, par exemple) avec des facultés coûteuses (comme au Royaume-Uni), des pays où l'argent privé est rare à l'université avec d'autres où les liens avec les entreprises sont étroits.
Autre signal de nature politique, le communiqué insiste sur la nécessité "d'un accès équitable" aux études, chaque pays devant "établir des objectifs mesurables (...) pour augmenter la participation des groupes sous-représentés" dans l'enseignement supérieur. Sur le financement, en revanche, le texte souhaite que les universités recherchent des "sources et des méthodes de financement diversifiées", sans renoncer à de possibles augmentations des droits d'inscription, ce qu'auraient souhaité les organisations étudiantes.
Les 46 ministres se sont mis d'accord sur l'objectif de porter à 20 % d'ici à 2020 le pourcentage d'étudiants effectuant "une période d'études" à l'étranger. Dans l'Union européenne (UE), la moyenne est de 12 % (environ 14 % en France) mais certains pays, notamment hors UE, en sont encore loin. Sachant que la mobilité étudiante a faibli en 2008-2009 dans plusieurs pays (dont la France) et que la crise risque de freiner un peu plus les velléités de départ, l'objectif n'est pas acquis d'avance.
Enfin, le communiqué final approuve la création d'un "outil de transparence multidimensionnel", formulation incompréhensible destinée à éviter le terme de "classement". Cette cartographie des universités, pour laquelle la Commission a lancé un appel d'offres, devra permettre "d'identifier et de comparer les forces respectives" des établissements européens.
Source: Yahoo News
Après trois jours d'un "contre-sommet" de débats et d'ateliers, le cortège, clairsemé mais combatif, est venu crier son rejet de l'ennemi commun : le processus de Bologne, au moment même où s'ouvrait, mardi 28 avril, la conférence des 46 ministres européens de l'enseignement supérieur à la bibliothèque de l'Université catholique de Louvain, en Belgique.
Lancé il y a dix ans, le processus de Bologne a été à l'origine de réformes destinées à rendre les systèmes d'enseignement supérieur nationaux compatibles entre eux, grâce à la mise en place du LMD (licence, master et doctorat en trois, cinq et huit ans) et d'un système de crédits, les ECTS (European Credit Transfer System), transférables d'une université à l'autre. Soutenu par les organisations étudiantes (l'UNEF et la FAGE étaient parties prenantes de la délégation française), ce processus concentre les critiques des étudiants et des chercheurs les plus radicaux. Ils y voient le vecteur de la soumission progressive des universités aux intérêts privés par le biais, notamment, de l'autonomie de gestion accordée aux établissements dans un grand nombre de pays.
Inquiets de ce climat (avant la France, l'Italie, l'Espagne et la Grèce ont aussi connu de fortes mobilisations étudiantes), les 46 ministres ont, dans le communiqué final qui devait être adopté mercredi, multiplié les signes pour rassurer les contestataires.
Le texte affirme ainsi que "l'investissement public dans l'enseignement supérieur est une priorité absolue". La concession semble mince, elle n'était pas acquise dans un espace où coexistent des systèmes gratuits (en Scandinavie, par exemple) avec des facultés coûteuses (comme au Royaume-Uni), des pays où l'argent privé est rare à l'université avec d'autres où les liens avec les entreprises sont étroits.
Autre signal de nature politique, le communiqué insiste sur la nécessité "d'un accès équitable" aux études, chaque pays devant "établir des objectifs mesurables (...) pour augmenter la participation des groupes sous-représentés" dans l'enseignement supérieur. Sur le financement, en revanche, le texte souhaite que les universités recherchent des "sources et des méthodes de financement diversifiées", sans renoncer à de possibles augmentations des droits d'inscription, ce qu'auraient souhaité les organisations étudiantes.
Les 46 ministres se sont mis d'accord sur l'objectif de porter à 20 % d'ici à 2020 le pourcentage d'étudiants effectuant "une période d'études" à l'étranger. Dans l'Union européenne (UE), la moyenne est de 12 % (environ 14 % en France) mais certains pays, notamment hors UE, en sont encore loin. Sachant que la mobilité étudiante a faibli en 2008-2009 dans plusieurs pays (dont la France) et que la crise risque de freiner un peu plus les velléités de départ, l'objectif n'est pas acquis d'avance.
Enfin, le communiqué final approuve la création d'un "outil de transparence multidimensionnel", formulation incompréhensible destinée à éviter le terme de "classement". Cette cartographie des universités, pour laquelle la Commission a lancé un appel d'offres, devra permettre "d'identifier et de comparer les forces respectives" des établissements européens.
Source: Yahoo News
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