Tanger ville "symbole" qui "incarne l'ouverture sur la Méditerranée", un discours dans lequel il donnera corps à son ambitieux projet et précisera les contours de l'Union Méditerranéenne, un ensemble qui se veut "un trait d'union entre l'Europe et l'Afrique".
C'est à Rabat, en mars 2005 devant les étudiants de l'Ecole Mohammedia des Ingénieurs que M. Sarkozy, alors président de l'UMP (Union pour un mouvement populaire), esquisse les prémisses d'une future Union méditerranéenne et évoque l'idée d'un "marché commun de la Méditerranée".
Le 7 février 2007 à Toulon, le candidat à l'élection présidentielle y revient, cette fois-ci, avec force et détermination dans un grand discours consacré à son projet. Pour Nicolas Sarkozy, ce qui a été fait pour l'union de l'Europe, il y a soixante ans, doit être fait aujourd'hui pour l'union de la Méditerranée. "Dans Toulon, vieille ville provençale tournée vers la mer, je suis venu dire aux Français que leur avenir se joue ici, en Méditerranée (...). Il faut dire les choses comme elles sont : en tournant le dos à la Méditerranée, l'Europe et la France ont cru tourner le dos au passé. Elles ont en fait tourné le dos à leur avenir. Car l'avenir de l'Europe est au Sud (...)", avait-il plaidé.
Le 6 mai 2007, au soir de son élection, le président français n'oublie rien et lance un vibrant appel à tous les peuples de la Méditerranée à bâtir une Union méditerranéenne. "Le temps est venu de bâtir ensemble une Union méditerranéenne qui sera un trait d'union entre l'Europe et l'Afrique", avait-t-il lancé.
L'Union Méditerranéenne, restreinte aux Etats riverains, sera bâtie sur quatre piliers: l'environnement et le développement durable (ECOMED), le dialogue des cultures (MEDIAMED), la croissance économique et le développement social, l'espace de sécurité méditerranéen.
Précision de taille, l'Union Méditerranéenne n'aura pas vocation à se substituer au processus de Barcelone, inauguré en 1995 pour rapprocher les deux rives de la Méditerranée, mais s'articulera autour, notent les observateurs.
Les craintes de certains pays, qui tiennent au processus Euro-Med combien nécessaire malgré ses difficultés et ses blocages, se sont depuis apaisés.
Le partenariat euro-méditerranéen à 37 Etats s'est imposé parce qu'il fournit une enceinte de dialogue politique global aux Etats, comporte de vraies avancées économiques souvent sous-estimées (les projets MEDA et de la BEI, la zone de libre-échange indispensable en termes de flux commerciaux, de normes et d'investissements) et a favorisé les contacts entre sociétés civiles, selon l'avis de plusieurs observateurs.
L'idée est aujourd'hui de regrouper des Etats riverains autour de projets concrets portant sur le développement économique, la sécurité, l'environnement et la culture. L'Institut de prospective économique du Monde Méditerranéen (IPEMED) insiste, à juste titre, sur les domaines de l'eau, de l'agriculture, des transports et de l'énergie.
Pour le président français, l'Union Méditerranéenne pourrait s'organiser autour d'une rencontre périodique de ses chefs d'Etats et de gouvernements comme les grands pays industrialisés ont leur G8. Elle aurait un Conseil de la Méditerranée comme l'Europe a le Conseil de l'Europe, et un système de sécurité collective lui permettant de préserver la paix autrement que par la course aux armements et l'intimidation.
"Il ne s'agit pas d'un projet tout fait, clés en mains qui sera à prendre ou à laisser. L'idée est de faire cheminer ce projet pour que chacun des pays de la Méditerranée se l'approprie afin de faire avancer la réflexion", a tenu à préciser le porte-parole de l'Elysée David Martinon, à la veille de la visite de M. Sarkozy au Maroc. De nombreux soutiens et adhésions, Etats, politiques de gauche comme de droite, intellectuels, se sont exprimés en faveur de ce projet fort ambitieux et prometteur. Le Maroc compte parmi les premiers pays de la Méditerranée à le soutenir.
S.M le Roi Mohammed VI avait, en effet, assuré le président français de "l'engagement du Royaume du Maroc à oeuvrer de concert avec la France, pour l'édification d'une nouvelle union méditerranéenne favorisant l'émergence d'un espace politiquement homogène, économiquement solidaire et culturellement fécond".
La France souhaite, par ailleurs, mettre à profit sa présidence de l'Union européenne (deuxième semestre 2008), qui sera membre de plein droit, pour faire avancer très concrètement cette Union qu'elle compte bien doter d'une Charte.
L'organisation d'un Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, prévu durant le premier semestre 2008, pourrait à la fois réaffirmer une ambition politique commune aux deux rives et poser les fondements pragmatiques d'une Union qui viendrait se rajouter au partenariat Euromed sans le diminuer en rien.
Cette réunion sera appelée à se tenir tous les deux ans pour fixer les orientations stratégiques, lancer des projets de coopération renforcées et vérifier leur état d'avancement. Des tiers pourraient être invités à y assister projet par projet (Ligue arabe, OCI, région du Golfe, Afrique, Saint Siège, etc.).
Certains projets pourraient faire l'objet de coopération élargie avec les pays du Golfe pour la création d'une banque méditerranéenne ou l'Afrique pour des projets de codéveloppement, un outil pour atténuer la problématique migratoire.
Toutefois, l'Union méditerranéenne ne manquerait pas de rencontrer des obstacles. Des divergences politiques existent entre certains Etats de la région d'une part, et son mode de financement n'est pas encore bien clarifié, d'autre part.
La France, pays artisan de cette Union, doit user de son influence pour aplanir ces difficultés afin de garantir la pérennité de cet ensemble.
C'est à Rabat, en mars 2005 devant les étudiants de l'Ecole Mohammedia des Ingénieurs que M. Sarkozy, alors président de l'UMP (Union pour un mouvement populaire), esquisse les prémisses d'une future Union méditerranéenne et évoque l'idée d'un "marché commun de la Méditerranée".
Le 7 février 2007 à Toulon, le candidat à l'élection présidentielle y revient, cette fois-ci, avec force et détermination dans un grand discours consacré à son projet. Pour Nicolas Sarkozy, ce qui a été fait pour l'union de l'Europe, il y a soixante ans, doit être fait aujourd'hui pour l'union de la Méditerranée. "Dans Toulon, vieille ville provençale tournée vers la mer, je suis venu dire aux Français que leur avenir se joue ici, en Méditerranée (...). Il faut dire les choses comme elles sont : en tournant le dos à la Méditerranée, l'Europe et la France ont cru tourner le dos au passé. Elles ont en fait tourné le dos à leur avenir. Car l'avenir de l'Europe est au Sud (...)", avait-il plaidé.
Le 6 mai 2007, au soir de son élection, le président français n'oublie rien et lance un vibrant appel à tous les peuples de la Méditerranée à bâtir une Union méditerranéenne. "Le temps est venu de bâtir ensemble une Union méditerranéenne qui sera un trait d'union entre l'Europe et l'Afrique", avait-t-il lancé.
L'Union Méditerranéenne, restreinte aux Etats riverains, sera bâtie sur quatre piliers: l'environnement et le développement durable (ECOMED), le dialogue des cultures (MEDIAMED), la croissance économique et le développement social, l'espace de sécurité méditerranéen.
Précision de taille, l'Union Méditerranéenne n'aura pas vocation à se substituer au processus de Barcelone, inauguré en 1995 pour rapprocher les deux rives de la Méditerranée, mais s'articulera autour, notent les observateurs.
Les craintes de certains pays, qui tiennent au processus Euro-Med combien nécessaire malgré ses difficultés et ses blocages, se sont depuis apaisés.
Le partenariat euro-méditerranéen à 37 Etats s'est imposé parce qu'il fournit une enceinte de dialogue politique global aux Etats, comporte de vraies avancées économiques souvent sous-estimées (les projets MEDA et de la BEI, la zone de libre-échange indispensable en termes de flux commerciaux, de normes et d'investissements) et a favorisé les contacts entre sociétés civiles, selon l'avis de plusieurs observateurs.
L'idée est aujourd'hui de regrouper des Etats riverains autour de projets concrets portant sur le développement économique, la sécurité, l'environnement et la culture. L'Institut de prospective économique du Monde Méditerranéen (IPEMED) insiste, à juste titre, sur les domaines de l'eau, de l'agriculture, des transports et de l'énergie.
Pour le président français, l'Union Méditerranéenne pourrait s'organiser autour d'une rencontre périodique de ses chefs d'Etats et de gouvernements comme les grands pays industrialisés ont leur G8. Elle aurait un Conseil de la Méditerranée comme l'Europe a le Conseil de l'Europe, et un système de sécurité collective lui permettant de préserver la paix autrement que par la course aux armements et l'intimidation.
"Il ne s'agit pas d'un projet tout fait, clés en mains qui sera à prendre ou à laisser. L'idée est de faire cheminer ce projet pour que chacun des pays de la Méditerranée se l'approprie afin de faire avancer la réflexion", a tenu à préciser le porte-parole de l'Elysée David Martinon, à la veille de la visite de M. Sarkozy au Maroc. De nombreux soutiens et adhésions, Etats, politiques de gauche comme de droite, intellectuels, se sont exprimés en faveur de ce projet fort ambitieux et prometteur. Le Maroc compte parmi les premiers pays de la Méditerranée à le soutenir.
S.M le Roi Mohammed VI avait, en effet, assuré le président français de "l'engagement du Royaume du Maroc à oeuvrer de concert avec la France, pour l'édification d'une nouvelle union méditerranéenne favorisant l'émergence d'un espace politiquement homogène, économiquement solidaire et culturellement fécond".
La France souhaite, par ailleurs, mettre à profit sa présidence de l'Union européenne (deuxième semestre 2008), qui sera membre de plein droit, pour faire avancer très concrètement cette Union qu'elle compte bien doter d'une Charte.
L'organisation d'un Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, prévu durant le premier semestre 2008, pourrait à la fois réaffirmer une ambition politique commune aux deux rives et poser les fondements pragmatiques d'une Union qui viendrait se rajouter au partenariat Euromed sans le diminuer en rien.
Cette réunion sera appelée à se tenir tous les deux ans pour fixer les orientations stratégiques, lancer des projets de coopération renforcées et vérifier leur état d'avancement. Des tiers pourraient être invités à y assister projet par projet (Ligue arabe, OCI, région du Golfe, Afrique, Saint Siège, etc.).
Certains projets pourraient faire l'objet de coopération élargie avec les pays du Golfe pour la création d'une banque méditerranéenne ou l'Afrique pour des projets de codéveloppement, un outil pour atténuer la problématique migratoire.
Toutefois, l'Union méditerranéenne ne manquerait pas de rencontrer des obstacles. Des divergences politiques existent entre certains Etats de la région d'une part, et son mode de financement n'est pas encore bien clarifié, d'autre part.
La France, pays artisan de cette Union, doit user de son influence pour aplanir ces difficultés afin de garantir la pérennité de cet ensemble.