A-t-on seulement idée de ce que vivent les sans-abri depuis que le mercure a brutalement chuté en France ? Comment comprendre que certains préfèrent le froid mordant de l'hiver aux centres d'hébergement d'urgence ? Ces derniers jours, la polémique a fait rage sur le nombre et la qualité des places d'accueil mises à la disposition des naufragés de la rue. D'un côté, une ministre, Christine Boutin, résolue à dresser un tableau plutôt souriant des conditions d'accueil pour les SDF. Et face à elle, un front d'associations uni pour dénoncer le manque de structures, leur engorgement, voire l'« indécence » de certains locaux.
« Des objectifs plus concrets, plus précis »
Pour y voir plus clair, notre journal a décidé de se glisser dans la peau des sans-abri, le temps d'une nuit, une nuit seulement... Pas suffisant, certes, pour partager leur quotidien dans la rue (une femme SDF de 45 ans a été retrouvée morte hier matin à Nice). Mais assez - peut-être - pour cerner un peu mieux les réussites et les ratés du dispositif d'aide aux sans-abri, dossier auquel le Premier ministre, François Fillon - qui recevait hier les associations - a décidé de s'atteler. Un parlementaire sera désigné aujourd'hui pour tenter d'établir avant le 15 janvier un « contrat avec des objectifs plus concrets, plus précis » et budgétés. Objectif : « Que des personnes ne soient pas contraintes de dormir dans la rue. »
Dans la nuit de lundi à mardi, sous le froid glacial qui avait enveloppé Paris, nos deux reporters, emmitouflés dans leur sac de couchage, ont été confrontés à l'indifférence des passants. Ils ont guetté quatre longues heures la camionnette du Samu social, bénéficié de l'attention aussi gentille que pro des bénévoles du 115, avant d'atterrir dans un foyer chauffé mais miné par une insupportable promiscuité. Pas une nuit pour dénoncer, mais une nuit pour mieux comprendre. Ce parti pris, que nous assumons, a froissé le président-fondateur du Samu social, Xavier Emmanuelli, qui s'explique sur les délais d'attente : « Nos équipes font ce qu'elles peuvent. D'ordinaire, c'est entre deux et trois heures d'attente. Quatre heures, c'est la fourchette haute. »
« Des objectifs plus concrets, plus précis »
Pour y voir plus clair, notre journal a décidé de se glisser dans la peau des sans-abri, le temps d'une nuit, une nuit seulement... Pas suffisant, certes, pour partager leur quotidien dans la rue (une femme SDF de 45 ans a été retrouvée morte hier matin à Nice). Mais assez - peut-être - pour cerner un peu mieux les réussites et les ratés du dispositif d'aide aux sans-abri, dossier auquel le Premier ministre, François Fillon - qui recevait hier les associations - a décidé de s'atteler. Un parlementaire sera désigné aujourd'hui pour tenter d'établir avant le 15 janvier un « contrat avec des objectifs plus concrets, plus précis » et budgétés. Objectif : « Que des personnes ne soient pas contraintes de dormir dans la rue. »
Dans la nuit de lundi à mardi, sous le froid glacial qui avait enveloppé Paris, nos deux reporters, emmitouflés dans leur sac de couchage, ont été confrontés à l'indifférence des passants. Ils ont guetté quatre longues heures la camionnette du Samu social, bénéficié de l'attention aussi gentille que pro des bénévoles du 115, avant d'atterrir dans un foyer chauffé mais miné par une insupportable promiscuité. Pas une nuit pour dénoncer, mais une nuit pour mieux comprendre. Ce parti pris, que nous assumons, a froissé le président-fondateur du Samu social, Xavier Emmanuelli, qui s'explique sur les délais d'attente : « Nos équipes font ce qu'elles peuvent. D'ordinaire, c'est entre deux et trois heures d'attente. Quatre heures, c'est la fourchette haute. »
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