Lors d'une réception à l'Elysée à l'occasion de la journée internationale de la Francophonie et du 40e anniversaire de l'OIF, il a également plaidé pour une transformation de cette organisation en bras politique des pays francophones.
"Défendre notre langue, défendre les valeurs qu'elle porte, c'est au fond se battre pour la diversité culturelle de notre monde", a déclaré le chef de l'Etat français. "Le problème n'est pas l'anglais, le problème c'est le monolinguisme, c'est le prêt-à-porter culturel, c'est l'uniformité."
"En défendant le français, vous défendez toutes les identités culturelles du monde", a-t-il ajouté. "Si on cède sur le français, c'est qu'on cèdera sur toutes les autres cultures et toutes les autres langues du monde."
Il a rappelé qu'un pays membre de l'Onu sur trois était aujourd'hui membre de l'OIF ou observateur et qu'il y avait 200 millions de francophones de par le monde.
Nicolas Sarkozy a déploré le "complexe" d'une francophonie qui serait "la seule à ignorer sa force".
"Il faut que nous changions (...) notre façon de voir les choses. Nous ne sommes pas dans une forteresse assiégée", a poursuivi le président français.
Il a souhaité que l'OIF rassemble derrière sa bannière tous ceux qui se sentent menacés par l'"aplatissement du monde" et porte des combats politiques comme la réforme de la gouvernance internationale, la lutte contre les changements climatiques, la réforme de l'Onu, le développement, etc.
"A quoi cela servirait-il d'avoir des valeurs communes si nous ne transformions pas cette adhésion (...) en prise de positions politiques ?" a-t-il fait valoir. "Je vous garantis qu'à ce moment-là, on ne sera pas un sur trois à l'Onu, on sera beaucoup plus forts."
"INTRANSIGEANCE FRANCOPHONE"
Nicolas Sarkozy a égratigné au passage l'"espèce de snobisme" des diplomates français "qui sont tellement heureux de parler anglais". "La francophonie est pour la diplomatie française une priorité. Encore faudrait-il que tous les diplomates français y croient", a-t-il déclaré.
Il a invité les dirigeants des pays de l'OIF à défendre le statut de langue de travail du français dans les organisations internationales et exhorté leurs représentants à y être les "ambassadeurs de l'intransigeance francophone".
"Ça ne veut pas dire qu'on n'aime pas les autres", a précisé le président français, qui a rejeté toute idée de "fâcherie" entre francophones et anglophones et estimé qu'une telle opposition n'avait pas beaucoup de sens au plan politique.
Il a précisé qu'il inviterait le Premier ministre britannique au prochain sommet France-Afrique, fin mai à Nice, de même qu'il a été le premier président français invité, fin novembre dernier, à un sommet du Commonwealth, à Trinidad.
Mais il a averti qu'une "toute petite concession" sur le statut de langue internationale du français en entraînerait d'autres, "sur la pente fatale de l'abandon".
"Pour moi, il est inacceptable que des contingents de l'Onu déployés dans les pays francophones ne comprennent pas un mot de notre langue. Comment peut-on faire un travail efficace dans ces conditions ?", a-t-il souligné.
Nicolas Sarkozy a également estimé que l'OIF devrait être présente en tant que telle lors de la conférence internationale sur la reconstruction de Haïti, le 31 mars à New York.
"J'aurai l'occasion d'ailleurs d'expliquer cette exigence lors de mon voyage aux Etats-Unis d'ici dix jours", a-t-il dit.
Les Etats-Unis ont joué un rôle majeur dans l'organisation des secours dans l'ancienne colonie française des Caraïbes, après le séisme qui l'a ravagée le 12 janvier dernier.
Source: Reuters via Yahoo
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