A l'approche des élections européennes, l'opposition de gauche et centriste accuse le chef de l'Etat de dégainer à nouveau l'arme sécuritaire, cruciale dans sa victoire à la présidentielle de 2007, pour sortir de l'impopularité et s'assurer un score honorable le 7 juin après la débâcle de 2004.
L'UMP, le parti présidentiel, reste en tête des intentions de vote mais sa cote s'érode légèrement, loin des 31% recueillis par Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle en 2007, mais bien au-delà des 17% des précédentes européennes.
Selon un sondage Ipsos pour SFR, Le Point et 20 Minutes, l'UMP est créditée de 26% devant le Parti socialiste (20%).
Face à la menace d'une abstention record, Nicolas Sarkozy, qui n'a pas oublié sa déroute européenne de 1999, entend mobiliser le noyau dur de ses électeurs pour capitaliser sur une victoire même si l'agrégation des votes contestataires surclassera le score du pouvoir.
La "droitisation" de sa politique, entre répression des bandes et lutte contre l'insécurité à l'école, répond à cet objectif.
"On recrée du clivage et on remet la thématique sécuritaire dans la dernière ligne droite pour essayer de mettre en difficulté le PS et le MoDem", mal à l'aise sur cette question, analyse Jérôme Fourquet. Comme la tactique de l'ouverture, l'idée est d'"aller semer la zizanie dans le camp adverse".
Pour Nicolas Sarkozy, une victoire "en surface" est à portée de main "si tant est qu'il arrive à consolider sa base et à faire en sorte qu'elle aille voter", ajoute le directeur des études de l'Ifop, qui note "un relâchement" de l'électorat UMP.
"On envoie des signaux et des messages comme on fait des piqûres de rappel", explique-t-il, rangeant aux côtés de l'insécurité l'immigration et l'adhésion de la Turquie.
Le chef de l'Etat souhaiterait en outre reconquérir les électeurs du Front national qui l'avaient plébiscité en 2007, un électorat en rupture dont le dépit social est profond.
Les analystes jugent sa stratégie sécuritaire peu efficace à cet égard, l'électorat du FN optant désormais pour l'abstention, comme l'ont montré les élections municipales de mars 2008.
Le chômage et le pouvoir d'achat prédominent par ailleurs dans les préoccupations des Français, loin devant l'insécurité.
"Je suis sceptique sur l'efficacité du message sécuritaire parce qu'il leur en faut un peu davantage que quelques annonces", déclare Jérôme Fourquet.
Même si on concède au sein de l'exécutif la crainte d'une démobilisation de l'électorat, on se défend d'instrumentaliser l'insécurité pour éclipser les méfaits de la crise.
"Prendre à bras-le-corps les problèmes de violence, c'est au contraire faire la preuve que le gouvernement se préoccupe des Français et est déterminé à réformer malgré la crise", dit-on de source gouvernementale.
Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, juge infondées les critiques de l'opposition : "C'est quelqu'un qui a sorti son poignard pour poignarder une enseignante ou c'est nous qui avons ressorti le thème de l'insécurité?", a-t-il dit mercredi à des journalistes.
Les acteurs de l'éducation soulignent que la surenchère de mesures avancées par Xavier Darcos - portiques de sécurité, fouilles, "brigades" - ne correspond pas à la réalité des faits.
Les statistiques de violences graves dans les établissements scolaires ne sont pas en augmentation, rappellent-ils. Une vingtaine d'actes graves sont recensés chaque mois.
"C'est vingt de trop", réplique le ministre de l'Education, qui se prévaut du soutien de 81% des Français à l'installation de portiques dans les écoles, selon un sondage OpinionWay commandé par son ministère.
"Les valeurs de l'éducation, ce n'est pas de transformer les principaux et les proviseurs en officiers de police", a dit mercredi François Bayrou, président du MoDem, à Nice.
Le socialiste Claude Bartolone, ancien ministre délégué à la Ville de Lionel Jospin, a dénoncé pour sa part sur Europe 1 un exercice purement électoraliste.
"Ce que je reproche au ministre de l'Education, c'est de sortir cela comme un gadget, comme par hasard à la veille des élections européennes".
Source: Reuters via Yahoo News
L'UMP, le parti présidentiel, reste en tête des intentions de vote mais sa cote s'érode légèrement, loin des 31% recueillis par Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle en 2007, mais bien au-delà des 17% des précédentes européennes.
Selon un sondage Ipsos pour SFR, Le Point et 20 Minutes, l'UMP est créditée de 26% devant le Parti socialiste (20%).
Face à la menace d'une abstention record, Nicolas Sarkozy, qui n'a pas oublié sa déroute européenne de 1999, entend mobiliser le noyau dur de ses électeurs pour capitaliser sur une victoire même si l'agrégation des votes contestataires surclassera le score du pouvoir.
La "droitisation" de sa politique, entre répression des bandes et lutte contre l'insécurité à l'école, répond à cet objectif.
"On recrée du clivage et on remet la thématique sécuritaire dans la dernière ligne droite pour essayer de mettre en difficulté le PS et le MoDem", mal à l'aise sur cette question, analyse Jérôme Fourquet. Comme la tactique de l'ouverture, l'idée est d'"aller semer la zizanie dans le camp adverse".
Pour Nicolas Sarkozy, une victoire "en surface" est à portée de main "si tant est qu'il arrive à consolider sa base et à faire en sorte qu'elle aille voter", ajoute le directeur des études de l'Ifop, qui note "un relâchement" de l'électorat UMP.
"On envoie des signaux et des messages comme on fait des piqûres de rappel", explique-t-il, rangeant aux côtés de l'insécurité l'immigration et l'adhésion de la Turquie.
Le chef de l'Etat souhaiterait en outre reconquérir les électeurs du Front national qui l'avaient plébiscité en 2007, un électorat en rupture dont le dépit social est profond.
Les analystes jugent sa stratégie sécuritaire peu efficace à cet égard, l'électorat du FN optant désormais pour l'abstention, comme l'ont montré les élections municipales de mars 2008.
Le chômage et le pouvoir d'achat prédominent par ailleurs dans les préoccupations des Français, loin devant l'insécurité.
"Je suis sceptique sur l'efficacité du message sécuritaire parce qu'il leur en faut un peu davantage que quelques annonces", déclare Jérôme Fourquet.
Même si on concède au sein de l'exécutif la crainte d'une démobilisation de l'électorat, on se défend d'instrumentaliser l'insécurité pour éclipser les méfaits de la crise.
"Prendre à bras-le-corps les problèmes de violence, c'est au contraire faire la preuve que le gouvernement se préoccupe des Français et est déterminé à réformer malgré la crise", dit-on de source gouvernementale.
Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, juge infondées les critiques de l'opposition : "C'est quelqu'un qui a sorti son poignard pour poignarder une enseignante ou c'est nous qui avons ressorti le thème de l'insécurité?", a-t-il dit mercredi à des journalistes.
Les acteurs de l'éducation soulignent que la surenchère de mesures avancées par Xavier Darcos - portiques de sécurité, fouilles, "brigades" - ne correspond pas à la réalité des faits.
Les statistiques de violences graves dans les établissements scolaires ne sont pas en augmentation, rappellent-ils. Une vingtaine d'actes graves sont recensés chaque mois.
"C'est vingt de trop", réplique le ministre de l'Education, qui se prévaut du soutien de 81% des Français à l'installation de portiques dans les écoles, selon un sondage OpinionWay commandé par son ministère.
"Les valeurs de l'éducation, ce n'est pas de transformer les principaux et les proviseurs en officiers de police", a dit mercredi François Bayrou, président du MoDem, à Nice.
Le socialiste Claude Bartolone, ancien ministre délégué à la Ville de Lionel Jospin, a dénoncé pour sa part sur Europe 1 un exercice purement électoraliste.
"Ce que je reproche au ministre de l'Education, c'est de sortir cela comme un gadget, comme par hasard à la veille des élections européennes".
Source: Reuters via Yahoo News
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