\'aime beaucoup Venance Konan, journaliste ivoirien, écrivain, plusieurs fois lauréat du prix Ebony récompensant les meilleurs journalistes africains.
Un monsieur dont le brillant talent s'est également exprimé dans plusieurs romans, dont le célèbre "les prisonniers de la haine", paru en 2003.
Pourquoi je parle de Venance Konan ?
Parce que ce journaliste manie l'art de l'ironie, et du sarcasme avec brio, et vient une fois de plus d'en faire la démonstration dans un article paru dans la Lettre du continent, et l'inter, journal ivoirien (il est d'ailleurs amusant de constater que dans les commentaires, nombreux sont ceux qui n'ont pas vu l'ironie du journaliste dans son article, et parfois pris ses propos à contresens).
Cet article fait référence au discours de Sarkozy,à Libreville, où le Président, parlant des promesses d'élections prochaines en Côte d'Ivoire, faites maintes et maintes fois par le "boulanger", à savoir, Laurent Gbabgo, président de ce pays, qui tient ce surnom à sa faculté à rouler ses adversaires dans la farine a parlé de "promesses fallacieuses".
Pour une fois, je suis d'accord avec notre président, même si je trouve amusant ses propos, comme s'il découvrait seulement ce qui se passe en pays ivoirien, qui nous a tant coûté, nous coûte et nous coûtera encore (au sens propre).
Mal élu en 2000, avec juste 10% de suffrages exprimés, et donc président illégal depuis 2005, Laurent Gbagbo dirige son pays tel un dictateur, puisque sans mandat officiel.
Dans ce pays ravagé par la guerre civile, les luttes ethniques et religieuses, le clivage Nord-Sud, il a réussi à mettre au pas ses principaux opposants, à commencer par le premier d'entre eux, Guillaume Soro, qui "bouffant" désormais au ratelier en tant que premier ministre, ne s'empresse nullement, lui non plus, de faire en sorte que les élections présidentielles arrivent un jour.
De promesse, en promesse, de date annoncée en date annoncée, d'accord en accord, Laurent Gbagbo promène son monde et les instances internationales, tout en continuant à profiter de leurs largesses financières.
C'est ce que pointe du doigt, tout en ironisant, Venance Konan dans cet article, que je vous mets ci-dessous.
Moyennant quoi, les questions posées par le célèbre journaliste ivoirien appellent une vraie réflexion.
Peut-on continuer à laisser dans ce pays une armée, dont les Ivoiriens eux-mêmes ne veulent plus, sachant que son départ pourrait ouvrir la porte à un second Rwanda ?
Peut-on continuer à financer ce régime non démocratique qui promène depuis des années les institutions internationales avec, comme le dit Sarkozy lui même, ses promesses fallacieuses ?
Sachant que la France a une grande part de responsabilité dans ce qui s'y est passé ?
Et surtout :
Doit-on continuer à s'imaginer qu'en contrepartie d'une aide financière, tous ces régimes africains non démocratiques se sentiront obligés de mettre en oeuvre des solutions de sortie de crise, ou d'avoir une "bonne" gourvernance selon nos modèles occidentaux ?
Voici l'article en question (à lire en intégralité ici)
Ce fallacieux de Sarkozy !
Abidjan, jeudi 25 juin 2009 par Venance Konan
Qu’est-ce qui a encore pris au chef d’Etat français, de tenir des propos qui nous ont à nouveau énervé ?
Il ne peut vraiment pas faire un pas en Afrique, ce type, sans tenir des propos pour nous heurter, les grands sensibles que nous sommes ? Il aime vraiment palabre hein, comme on dit chez nous.
On dirait qu’il est né dans le même coin que notre grand frère à tous, celui auquel vous pensez.
Déjà à Dakar, Nicolas Sarkozy nous avait tenu des propos insultants du genre « Je ne suis pas venu, jeunes d’Afrique, pour pleurer avec vous sur les malheurs de l’Afrique.
(...)
Mais comme cela ne suffisait pas, voici qu’il remet le couvert à Libreville en parlant de « promesses fallacieuses », à propos des belles élections que nous apporteront bientôt notre bel accord de Ouagadougou que seul un cerveau aussi beau et parfait que celui de notre président bien-aimé a pu concevoir.
Promesses fallacieuses ?
Fallacieux lui-même ! Dire que notre président bien-aimé lui avait fait l’honneur de déclarer publiquement qu’il dormait mieux depuis qu’il est au pouvoir. Réalise-t-il ce que cela signifie ? Cela signifie qu’il n’est pas comme ce faux type de Chirac. Et que nous lui faisons confiance. Et voici qu’en une phrase assassine, il tue ce capital de confiance que nous venions de placer en lui.
(...)
Que l’on arrête donc de jouer à se faire peur et à utiliser des mots fallacieux. Notre président bien-aimé n’organisera d’élection que lorsqu’il aura bouclé ses dix ans au pouvoir, c’est-à-dire après octobre 2010, Sarkozy gardera toujours un noyau dur de son armée chez nous, parce qu’il sait que nous nous boufferons entre nous le jour où cette armée s’en ira complètement et tout le monde l’en accusera, ce qu’il ne veut pas assumer (syndrome du Rwanda), et nos sœurs de la Zone 4 seront toujours heureuses.
Source: Le Post via Yahoo News
Un monsieur dont le brillant talent s'est également exprimé dans plusieurs romans, dont le célèbre "les prisonniers de la haine", paru en 2003.
Pourquoi je parle de Venance Konan ?
Parce que ce journaliste manie l'art de l'ironie, et du sarcasme avec brio, et vient une fois de plus d'en faire la démonstration dans un article paru dans la Lettre du continent, et l'inter, journal ivoirien (il est d'ailleurs amusant de constater que dans les commentaires, nombreux sont ceux qui n'ont pas vu l'ironie du journaliste dans son article, et parfois pris ses propos à contresens).
Cet article fait référence au discours de Sarkozy,à Libreville, où le Président, parlant des promesses d'élections prochaines en Côte d'Ivoire, faites maintes et maintes fois par le "boulanger", à savoir, Laurent Gbabgo, président de ce pays, qui tient ce surnom à sa faculté à rouler ses adversaires dans la farine a parlé de "promesses fallacieuses".
Pour une fois, je suis d'accord avec notre président, même si je trouve amusant ses propos, comme s'il découvrait seulement ce qui se passe en pays ivoirien, qui nous a tant coûté, nous coûte et nous coûtera encore (au sens propre).
Mal élu en 2000, avec juste 10% de suffrages exprimés, et donc président illégal depuis 2005, Laurent Gbagbo dirige son pays tel un dictateur, puisque sans mandat officiel.
Dans ce pays ravagé par la guerre civile, les luttes ethniques et religieuses, le clivage Nord-Sud, il a réussi à mettre au pas ses principaux opposants, à commencer par le premier d'entre eux, Guillaume Soro, qui "bouffant" désormais au ratelier en tant que premier ministre, ne s'empresse nullement, lui non plus, de faire en sorte que les élections présidentielles arrivent un jour.
De promesse, en promesse, de date annoncée en date annoncée, d'accord en accord, Laurent Gbagbo promène son monde et les instances internationales, tout en continuant à profiter de leurs largesses financières.
C'est ce que pointe du doigt, tout en ironisant, Venance Konan dans cet article, que je vous mets ci-dessous.
Moyennant quoi, les questions posées par le célèbre journaliste ivoirien appellent une vraie réflexion.
Peut-on continuer à laisser dans ce pays une armée, dont les Ivoiriens eux-mêmes ne veulent plus, sachant que son départ pourrait ouvrir la porte à un second Rwanda ?
Peut-on continuer à financer ce régime non démocratique qui promène depuis des années les institutions internationales avec, comme le dit Sarkozy lui même, ses promesses fallacieuses ?
Sachant que la France a une grande part de responsabilité dans ce qui s'y est passé ?
Et surtout :
Doit-on continuer à s'imaginer qu'en contrepartie d'une aide financière, tous ces régimes africains non démocratiques se sentiront obligés de mettre en oeuvre des solutions de sortie de crise, ou d'avoir une "bonne" gourvernance selon nos modèles occidentaux ?
Voici l'article en question (à lire en intégralité ici)
Ce fallacieux de Sarkozy !
Abidjan, jeudi 25 juin 2009 par Venance Konan
Qu’est-ce qui a encore pris au chef d’Etat français, de tenir des propos qui nous ont à nouveau énervé ?
Il ne peut vraiment pas faire un pas en Afrique, ce type, sans tenir des propos pour nous heurter, les grands sensibles que nous sommes ? Il aime vraiment palabre hein, comme on dit chez nous.
On dirait qu’il est né dans le même coin que notre grand frère à tous, celui auquel vous pensez.
Déjà à Dakar, Nicolas Sarkozy nous avait tenu des propos insultants du genre « Je ne suis pas venu, jeunes d’Afrique, pour pleurer avec vous sur les malheurs de l’Afrique.
(...)
Mais comme cela ne suffisait pas, voici qu’il remet le couvert à Libreville en parlant de « promesses fallacieuses », à propos des belles élections que nous apporteront bientôt notre bel accord de Ouagadougou que seul un cerveau aussi beau et parfait que celui de notre président bien-aimé a pu concevoir.
Promesses fallacieuses ?
Fallacieux lui-même ! Dire que notre président bien-aimé lui avait fait l’honneur de déclarer publiquement qu’il dormait mieux depuis qu’il est au pouvoir. Réalise-t-il ce que cela signifie ? Cela signifie qu’il n’est pas comme ce faux type de Chirac. Et que nous lui faisons confiance. Et voici qu’en une phrase assassine, il tue ce capital de confiance que nous venions de placer en lui.
(...)
Que l’on arrête donc de jouer à se faire peur et à utiliser des mots fallacieux. Notre président bien-aimé n’organisera d’élection que lorsqu’il aura bouclé ses dix ans au pouvoir, c’est-à-dire après octobre 2010, Sarkozy gardera toujours un noyau dur de son armée chez nous, parce qu’il sait que nous nous boufferons entre nous le jour où cette armée s’en ira complètement et tout le monde l’en accusera, ce qu’il ne veut pas assumer (syndrome du Rwanda), et nos sœurs de la Zone 4 seront toujours heureuses.
Source: Le Post via Yahoo News