Je n’ai plus mis de sucre dans mon café. Tellement amer que je n’ai plus bu de café du tout, quitte à somnoler tous les après-midi derrière mon ordinateur.
J’ai bu mon litre et demi d’eau par jour, pour éliminer. Le litron était planté sur mon bureau, comme une revendication syndicale. Je bois donc je mincis.
J’ai fait des détours pour ne pas passer devant la boulangerie dont le soupirail laisse échapper des effluves diaboliques de pain au chocolat tout chaud.
J’ai avalé, sans mâcher tellement c’était mauvais, des pseudo desserts à base de feuilles de gélatine en rêvant à un baba au rhum dégoulinant de sirop parfumé.
J’ai boudé les autobus, respiré les gaz d’échappement à m’en noircir les poumons en marchant pour revenir de la supérette, avec des yaourts à bout de bras.
Je me suis massée matin et soir de crèmes amincissantes onéreuses. Mais compte tenu de la surface à tartiner, mon portefeuille mincissait plus vite que moi. J’ai même acheté un appareil de massage. Au bout de trois séances, j’étais couverte de bleus.
J’ai minci. De 2 kg en quinze jours. Sans sortir. Terminées les tartiflettes avec les copains au coin du feu. Tout juste un petit cari de poulet sans une once d’huile.
Et puis, j'ai craqué...